On nous a expliqué que la baisse brutale des cours des métaux précieux, hier, était directement liée aux propos de Ben Bernanke devant la Chambre des représentants. En déclarant que l’économie se portait un tout petit peu mieux et que l’inflation gonflerait même temporairement (sic), le patron de la Fed aurait mis un terme aux spéculations quant à un nouveau cycle de quantitative easing, autrement dit un prochain QE3.
Je préfère l’explication par une intervention directe des autorités monétaires et de leurs auxiliaires (ou affidées), les banques privées. Lesquelles camouflent leurs ventes à découvert derrière ces analyses très superficielles. Pierre Leconte, dans le Forum monétaire de Genève, décrit bien ces manipulations récurrentes, qui participent d’un étatisme ploutocratique… ou capitalisme de connivence :
« Les opérations des bullion banks, américaines pour la plupart, se font avec la “bénédiction” de la Federal Reserve qui s’oppose à l’appréciation des prix de l’or et accessoirement de l’argent-métal dans la mesure où elle pourrait remettre en question le rôle du dollar US comme monnaie mondiale, en précipitant une réforme du Système monétaire international dans le sens du rétablissement de l’étalon-or ou du bimétallisme, dont les banquiers centraux ne veulent évidemment pas parce qu’elle les priverait de tout pouvoir monétaire et donc de leur possibilité de manipuler les économies et les marchés.
A ce sujet, on doit bien convenir que nous ne vivons évidemment plus en Occident dans un système démocratique et décentralisé libéral d’économies de marché où les prix sont fixés par la loi de l’offre et de la demande, mais dans des économies fortement étatisées et centralement planifiées (proches de celle de l’ex URSS) gérées par des banquiers centraux keynésiens non élus (les nouveaux apparatchiks) qui décident seuls des taux d’intérêt, de la quantité d’argent émise et du prix des principaux actifs pour le plus grand bénéfice des grandes banques privées et de quelques super riches, sans avoir à en rendre compte ni aux gouvernements ni aux peuples. Pour ces banquiers centraux, la conjoncture actuelle est hélas idéale pour qu’ils donnent un coup de massue sur les métaux précieux, une classe d’actifs dont ils espèrent détourner les investisseurs puisqu’ils veulent promouvoir les actifs de papier qu’ils émettent et non pas les actifs réels, comme l’or qui reste pour eux “la relique barbare” ainsi que la stigmatisait le calamiteux Keynes alors même que le métal jaune, n’étant pas imprimable par nos manipulateurs, constitue l’expression de la Liberté (une valeur qui ne figure évidemment pas dans les politiques dirigistes qu’ils poursuivent) ».
[N.B. Pour plus de détails sur le raid massif opéré hier par le cartel bancaire, voir silverdoctors.com : 225 millions d’onces d’argent-papier vendues en 30 minutes…]
L’épargnant se fout pas mal du prix de l’or sur le marché, dans la mesure où il s’agit d’une valeur refuge au cas où le système des fiat money s’effondrerait. Par contre les banques et autres spéculateurs sur les commodities ont tout intérêt à faire varier le plus possible les prix de marché en jouant sur la volatilité et les effets de corrélation entre les compartiments de marché dans une perspective de couverture ou de spéculation pure sur des futures. Dans ce contexte la montée de l’argent il y a deux jours a autant de valeur que sa brusque décrue, à condition naturellement d’investir dans la bonne direction. En ce qui concerne les CFD ou les futures sur l’argent, il fallait être vraiment aveugle pour louper l’opportunité en day trading.
J’espère que vous en avez bien profité. 🙂
ça n’a pas tardé à repartir vers le haut.. mais pas autant
@njaison : vous croyez vraiment que les épargnants se fichent de la valeur de leur épargne? moi j’en connais pas mal qui achètent des pièces
Pour tous les défenseurs de la liberté d’expression et de l’information, je vous invite à lire le compte rendu suivant qui montre bien la manipulation médiatique que subi l’occident à propos de la syrie. Le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) et le Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT) ont effectué, en décembre 2011, une mission d’évaluation auprès des protagonistes de la crise syrienne dont ils présentent ici, le compte rendu(cf2r.org).
Cliquer pour accéder à rr11-syrie-une-libanisation-fabriquee.pdf
L’or valeur refuge ? Oh non… L’or monnaie et garantie ultimes.
Jeudi 1er mars 2012 :
Les créanciers privés ont prêté 200 milliards d’euros à l’Etat grec. Sur ces 200 milliards, les créanciers privés vont perdre 107 milliards, qui ne leur seront jamais remboursés.
Que croyez-vous qu’il arriva ?
L’ISDA, association de référence sur les CDS a annoncé jeudi que l’opération de restructuration de la dette grecque ne constituait pas selon elle un événement de crédit ! ! !
Mort de rire !
C’est du pipeau, ces CDS !
L’ISDA, association de référence sur les CDS a annoncé jeudi que l’opération de restructuration de la dette grecque ne constituait pas selon elle un événement de crédit et que ces contrats d’assurance ne seront pas pour l’heure déclenchés sur la Grèce.
Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion d’un comité spécifique, l’EMEA Determinations Committee, qui devait se prononcer après avoir été saisi par des créanciers sur deux questions distinctes, a précisé un communiqué de cette association.
La première question avait trait au fait que les créanciers privés impliqués dans le sauvetage grec subissaient un sort différent de la Banque centrale européenne (BCE), qui elle a pu échanger ses titres grecs sans pertes.
La seconde portait sur l’effacement d’une partie de la dette grecque par les créanciers privés, qui vont passer des pertes sur leur portefeuille d’obligations du pays.
Sur ces deux points, l’ISDA a jugé qu’il n’y avait pas d’événement de crédit, sans expliquer dans le détail ses décisions.
Dans le cas des Etats, les trois cas qui constituent généralement un événement de crédit sont l’incapacité de payer lors d’une échéance de dette, la contestation par le débiteur de la validité de ses engagements ou la restructuration, c’est-à-dire la modification unilatérale par le débiteur des conditions de l’emprunt.
L’ISDA (International Swaps and Derivatives Association) a toutefois averti qu’elle pourra à nouveau se prononcer sur la Grèce si elle est saisie par d’autres créanciers sur de nouvelles questions, ce qui laisse encore la possibilité de déclencher les CDS à l’avenir.
La situation de la Grèce évolue encore, a expliqué l’ISDA dans son communiqué.
Un événement de crédit reconnu par l’ISDA, entraînerait alors le paiement de ces CDS (Credit Default Swaps, contrats d’assurance contre le défaut de remboursement) et permettrait aux détenteurs de ce produit d’être indemnisés sur la base du montant de l’assurance souscrite.
Au 24 février, 3,25 milliards de dollars de CDS étaient en cours sur la Grèce, en net, pour 4.292 contrats.
L’accord en Grèce prévoit notamment l’effacement d’environ 107 des 200 milliards d’euros de dette souveraine grecque détenus par les créanciers privés, un montant inédit en matière de restructuration de dette d’Etat ou de défaut.
http://www.romandie.com/news/n/_Grece_pas_d_evenement_de_credit_selon_l_ISDA_les_CDS_pas_declenches010320121413.asp
A vrai dire BA, on se doutait un peu que l’ISDA n’allait pas tirer une balle dans le pied des banques émettrices de CDS, qui de surcroît sont américaines.
Pensez vous que cette décision aujourd hui de l isda a pour but d inciter les privés d accepter l échange de bonds grec avant le 9 mars?
Au lieu de tout perdre maintenant que l assurance ne joue pas, faute de mieux , il vaut mieux prendre une perte de 70 % que 100% n ‘est ce pas ?
Non les banques émettrices de CDS sont souvent anglaises, tout comme les banques qui bénéficient des largesses de la BCE sous la forme de crédit de refinancement à taux zéro, alors que le RU ne fait pas partie de la zone euro. Le fait que les CDS ne soient pas activés bien que les agences de notation aient déclaré que la Grèce est en situation de défaut sélectif, prouve à l’évidence que nous ne sommes plus en économie de marché, mais dans une économie administrée par les banques et l’Etat qui déterminent arbitrairement les prix de marché et changent les règles d’évaluation des actifs à leur convenance. On se demande à quoi sert la réglementation bancaire, en particulier celle concernant le contrôle des risques, si le régulateur laisse passer sans broncher de telles violations du droit financier. Même silence coupable du côté des entreprises d’audit qui laissent fouler aux pieds les règles les plus élémentaires de la comptabilité bancaire. Le système vire au n’importe quoi et c’est le plus inquiétant car nous vivons dans un environnement de marché où les chiffres ne veulent plus rien dire. D’où l’intérêt de détenir des réserves de valeur comme l’or, même si les banques peuvent faire s’effondre les prix des métaux précieux par des méthodes de manipulation comptable, type vente à découvert grâce à l’or prêté par les banques centrales lors de l’égalisation des comptes.
Les CDS sont un marché très opaque et il est très difficile de savoir qui détient quoi, quelles banques en ont vendu, qui en acheté, etc. Notamment parce que c’est un marché de gré à gré, où seuls les contractants savent ce qu’il y a dans le contrat. Certes les banques anglaises en auraient dit-on émis beaucoup, mais on le dit aussi des banques et compagnies d’assurance américaines, dont je vous rappelle qu’elles ont inventé ce type de produit (Blythe Masters chez JP Morgan). La débâcle d’AIG en septembre 2008 a été en grande partie causée par ses CDS…
Pour le reste nous sommes d’accord.
On devrait traduire CDS, non pas par Credit Défaut Swapt mais par C’est De la Supercherie.
Si quelqu’un a un tuyau où il est prévu une baisse de 20% du prix de l’or dûment orchestrée, qu’il ait la gentillesse de prévenir …Une opportunité d’acheter de l’or bradé, cela ne se rate surtout pas.
Jean LENOIR
Jeudi 1er mars 2012 :
Affaire Madoff : vers une mise en examen de BNP Paribas.
Selon de très bonnes sources, une mise en examen de BNP Paribas dans l’affaire Madoff est désormais plus que probable. Un arrêt du 30 janvier de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, dont Mediapart a eu connaissance, est à l’origine de ce rebondissement.
« La responsabilité de Bernard Madoff n’exclut pas l’hypothèse d’un comportement frauduleux des intermédiaires comme la BNP », dit cet arrêt. Celui-ci valide implicitement la plainte du liquidateur américain des sociétés Madoff, selon lequel la banque BNP a profité d’un «enrichissement injuste ».
http://www.mediapart.fr/journal/economie/290212/madoff-vers-une-mise-en-examen-de-bnp-paribas
C’est la suite d’une affaire que j’avais mentionnée il y a un an ; à l’époque déjà, BNP Paribas était dans le collimateur du liquidateur américain :
Madoff : « Les banques savaient »
Vendredi 2 mars 2012 :
L’IIF chiffre une faillite de la Grèce à plus de 1.000 milliards d’euros.
L’organisation bancaire internationale IIF a chiffré à plus de 1.000 milliards d’euros le coût pour l’économie internationale d’un défaut incontrôlé de la Grèce, dans un rapport remis en février aux dirigeants européens, indique vendredi l’hebdomadaire grec Athens News.
Selon Athens News, l’Institut de la Finance Internationale – qui a négocié avec le gouvernement grec au nom des créanciers privés un accord de restructuration et de réduction de la dette grecque – juge que la Banque centrale européenne sera particulièrement touchée, de par son exposition à la dette grecque et les actions qu’elle devrait prendre pour éviter une contagion de la crise aux autres maillons faibles européens.
Selon l’IFF, un défaut de paiement de la Grèce menacerait directement de déstabiliser le Portugal, l’Irlande, l’Italie et l’Espagne, victimes suivantes les plus probables.
L’organisation bancaire internationale évalue les recapitalisations bancaires nécessaires à environ 160 milliards d’euros. Elle estime aussi, selon Athens News, que l’économie européenne paierait une faillite grecque par un ralentissement, réduisant les revenus fiscaux.
Ce rapport a été remis, d’après l’hebdomadaire, le 18 février aux dirigeants européens, avant qu’ils ne décident, jeudi soir, de finalement lancer le 9 mars un plan de renflouement et de désendettement du pays élaboré en octobre, si entre-temps les créanciers privés d’Athènes acceptent d’effacer un peu plus de 100 milliards de créances.
Au vu de ces traumas financiers, il est difficile de concevoir que la Grèce pourrait rester un membre fonctionnel de la zone euro en cas de défaut désordonné, note le rapport cité par le journal.
L’IFF juge également que les retombées sociales et politiques d’un défaut compromettraient l’effort de réforme mené par la Grèce à la demande de ses créanciers.
http://www.romandie.com/news/n/_L_IIF_chiffre_une_faillite_de_la_Gr_lus_de_1000_milliards_d_euros__RP_020320121046-27.asp