« Sans faire de bruit, discrètement pour ne pas affoler les marchés, l’Irlande négocie une restructuration de sa dette. Elle doit rembourser 3 milliards d’euros avant la fin de la semaine à la Banque Centrale Européenne. Elle n’a pas le cash nécessaire. Elle est donc implicitement en défaut, mais la BCE va lui accorder un allongement de son échéance… aux calendes grecques…
Un événement très important dont on parle peu. L’Irlande. Un des trois pays qui ont bénéficié de l’aide de l’Europe pour faire face à leur dette doit rembourser trois milliards d’euros à la fin de cette semaine à la Banque Centrale Européenne. Cela fait des semaines que l’Irlande négocie pour éviter ce remboursement avec du cash qu’elle n’a pas. Et on a appris hier qu’elle aurait obtenu gain de cause. Elle ne paiera pas. Elle va repousser l’échéance du remboursement de plusieurs années.
En quoi est-ce important ?
Après la Grèce qui a obtenu un abandon de créances, l’Irlande, discrètement, sans faire de bruit, pour ne pas paniquer les marchés, restructure à son tour sa dette. Elle fait défaut de fait puisqu’elle ne peut pas rembourser les 3 milliards qui sont dus. Elle n’en est pas encore à demander une annulation de sa dette, mais pour l’instant elle se contente de reporter ses échéances aux calendes grecques. Cela veut dire que la Grèce bien sûr, l’Irlande maintenant, mais aussi le Portugal et peut être bientôt l’Espagne n’ont pas les moyens de rembourser leurs dettes.
Comment l’Irlande a-t-elle obtenu ce report de paiement de sa dette ?
Par deux moyens. Tout d’abord en suivant à la lettre les recommandations de l’Allemagne et de l’Europe et en étant le bon élève de l’austérité et de la réduction des dépenses publiques, mais comme ce n’était pas suffisant, l’Irlande a utilisé le chantage. Rappelez-vous, elle a annoncé qu’elle lancerait un référendum national sur le nouveau traité européen et a laissé entendre que si elle n’obtenait pas gain de cause sur sa dette, l’issue du référendum serait incertaine, ce qui pourrait bloquer le processus européen. Du chantage. Pur et simple. Il ne faut pas se voiler la face. On peut gagner du temps, mais la plupart des pays de la zone euro ne pourront jamais rembourser leurs dettes. Il va falloir un jour ou l’autre qu’on se mette autour de la table pour une restructuration globale de la dette européenne. Et qui sait ? Les Américains pourraient en profiter pour restructurer la leur… »
Marc Fiorentino, éditorial du 28 mars 2012
Mercredi 28 mars 2012 :
L’Espagne devrait avoir besoin d’une aide internationale en 2012 (selon la banque Citi).
L’Espagne aura « probablement » besoin cette année d’un programme d’aide internationale, de type Troïka (Union Européenne, BCE et FMI) comme les programmes dont ont bénéficié la Grèce et le Portugal, a estimé mercredi le chef économiste de la banque Citi, Willem Buiter, dans un rapport.
« L’Espagne devra probablement entrer dans un programme de type Troïka cette année, comme condition pour obtenir plus de soutien de la BCE à la dette souveraine espagnole et/ou aux banques espagnoles », a-t-il estimé, se montrant très pessimiste sur les perspectives économiques du pays.
Ainsi, alors que le gouvernement table sur un recul du PIB de – 1,7 % en 2012, Citi table plutôt sur un recul de – 2,7 % .
« Il est peu probable que le déficit promis à 5,3 % du PIB en 2012 et 3 % en 2013 soit atteint », a jugé M. Buiter, à deux jours de la présentation du budget 2012, qui doit inclure de lourdes coupes budgétaires pour justement réduire le déficit.
http://www.romandie.com/news/n/DETTEL_Espagne_devrait_avoir_besoin_d_une_aide_internationale_en_2012_Citi_RP_280320121533-11-153118.asp
Dans la discrétion car plus personnes dans le classe politique en France ne veut que la crise de la dette soit abordée dans cette campagne présidentielle. Alors on camoufle encore et encore pour passer les élections.