On ne sait jamais !

« Dans l’attente des développements grecs, c’est à qui prendra ses petites précautions. Signe que les marchés ne sont pas les derniers, le taux des obligations allemandes à dix ans, les Bunds, ne cesse de baisser. Lundi matin, un nouveau recul a été enregistré, ce taux atteignant 1,470%, un niveau inférieur à celui de l’inflation. Faut-il avoir besoin d’un refuge pour accepter un tel sacrifice !

Paul Krugman, qui analyse la crise européenne de la dette depuis l’autre rive de l’Atlantique, prédit l’avènement d’une panique bancaire (un retrait massif et précipité des dépôts) dès que la Grèce sortira de la zone euro. Elle affecterait en priorité les banques espagnoles et italiennes, qui n’ont pas besoin de cela, et pourrait impliquer le rétablissement d’un contrôle des transferts bancaires dans ces deux pays, ainsi qu’un plafonnement des montants des retraits.

D’après Der Spiegel, les autorités allemandes auraient élaboré un plan en cas de sortie de la Grèce de la zone euro, pour ne pas être prises de court. L’idée serait de poursuivre la pratique des prêts du Fonds de stabilité européen (FESF) destinés à rembourser la BCE. Ce qui permettrait d’éviter que celle-ci n’accuse des pertes et reviendrait à transférer la dette des livres de la BCE au débit des États. Toujours d’après le même plan, la sortie de la zone euro n’impliquerait pas celle de l’Union européenne, la Grèce devenant alors éligible pour une aide des vingt-sept et non plus des dix-sept, ne lui laissant toutefois que des espoirs mesurés d’être aidée…

On apprend enfin que, selon la Banque d’Espagne, la dette des banques espagnoles envers la BCE atteint désormais 263,5 milliards d’euros. Ce qui illustre une fois encore combien elles sont sous assistance permanente et induit en même temps une question qui n’est pas innocente : mais est-ce bien la Banque d’Espagne qui accueille les actifs donnés en garantie par les banques et de quelle nature et qualité sont-ils donc ?

La ruée enregistrée ou bien prédite vers les refuges disponibles, comme l’évacuation discrète par les banques de leurs titres de la dette souveraine, expriment une perception du danger que les dirigeants politiques s’efforcent de minimiser, ne sachant pas comment y répondre. La précarité de ces havres n’en est pas moins flagrante ».

François Leclerc, Blog de Paul Jorion, le 14 mai 2012

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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7 commentaires pour On ne sait jamais !

  1. G-max dit :

    C’est FOU ! ils nous disent tous maintenant qu’une sortie de la Grèce est possible alors que depuis 2 ans ils expliquent que ça serait le chaos indescriptible et la guerre …. Que doit-on croire ?

    Si on garde une once de confiance dans la parole politique faut-il donc en déduire qu’on va « acter » au plus haut niveau une situation de désastres civils, militaires et sociaux ?

  2. Ping : Crise: On ne sait jamais ! « Poètes Indignés "P.I"

  3. brunoarf dit :

    Lundi 14 mai 2012 :

    Espagne : le rendement du 10 ans atteint les 6,27%, au plus haut de l’année !

    Madrid vient de réaliser une adjudication de cours et moyen terme en levant près de 2,9 milliards d’euros, dans le haut de la fourchette souhaitée mais avec des taux en hausse.

    2,1925 milliards d’euros de bons à 1 an ont été émis à un taux moyen de 2,985%, contre 2,623% lors de la précédente émission. Le ratio de couverture ressort à 1,84.

    711,4 millions d’euros d’obligations à échéance octobre 2013 ont également été levés à un taux moyen de 3,302%, contre 3,110% lors de la précédente émission. Le ratio de couverture a atteint 3,23.

    Suite à cette adjudication, le rendement de l’obligation à 10 ans du pays a atteint la barre des 6,27%, un niveau qui n’avait plus été observé depuis le 1er décembre 2011.

    Par ailleurs, la prime demandée par les investisseurs pour détenir des obligations espagnoles à 10 ans plutôt que leurs équivalentes allemandes, référence du marché, a atteint un nouveau plus haut depuis la création de la zone euro. Le spread avec les Bunds atteignant 477 points de base.

    http://www.boursier.com/actualites/macroeconomie/espagne-eco-le-rendement-du-10-ans-atteint-les-6-27-au-plus-haut-de-l-annee-482800.html

    Espagne : la Bourse de Madrid perd 3,05 %.

    Espagne : la dette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne a battu en avril le record déjà historique du mois précédent, pour atteindre 263,5 milliards d’euros, dopée notamment par la récente injection de liquidités par la BCE.

  4. brunoarf dit :

    Banques françaises : la facture du chaos grec.

    Dans le cas d’une sortie de la Grèce de la zone euro et d’un retour à la drachme, les banques françaises essuieraient des pertes sur leur exposition à la dette souveraine et sur leurs filiales implantées en Grèce, à la mesure de la dévaluation de la nouvelle monnaie.

    « Je ne connais aucun groupe qui serait mis en difficulté par un scénario extrême sur la Grèce », a déclaré Christian Noyer à l’occasion de la présentation du rapport de l’Autorité de contrôle prudentiel lundi 14 mai. Ce qui ne veut pas dire que la facture serait facile à digérer. Dans le cas d’une sortie de l’euro et d’un retour à la drachme, les analystes parient sur une dévaluation de la nouvelle monnaie de 50% minimum. Certains estiment cependant qu’elle pourrait atteindre jusqu’à 75% : « Tout dépendra de l’ampleur du chaos qui provoquerait cette sortie de l’euro », affirme un analyste.

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120514trib000698433/banques-francaises-la-facture-du-chaos-grec.html

  5. zorba44 dit :

    Bonjour,

    Scoop : nous avons une nouvelle Christine Lagarde en la personne de Christian Noyer. Communication Maximum, Effet Zéro garanti !

    Jean LENOIR

  6. brunoarf dit :

    Lundi 14 mai 2012 :

    Italie : la Bourse de Milan chute de 2,74 %.

    Coup de massue de Moody’s sur les banques en Italie.

    L’agence de notation Moody’s a infligé lundi un coup de massue aux banques italiennes, en abaissant la note de 26 d’entre elles, dont les deux plus grandes du pays, UniCredit et Intesa Sanpaolo.

    Elle a invoqué la détérioration de la conjoncture dans l’économie de la péninsule, dans son secteur financier, et un « accès restreint aux financements de marché ».

    Pour toutes les banques concernées, la perspective est « négative » ce qui signifie que Moody’s envisage d’abaisser encore ces notes, si les problèmes de financement s’aggravent, en cas de « récession prolongée » ou encore en cas d’abaissement de la note de l’Etat italien (actuellement à « A2 »).

    « Les notes des banques italiennes font maintenant partie des plus basses chez les pays européens avancés, reflétant la vulnérabilité de ces banques à un contexte économique défavorable en Italie et en Europe », a expliqué Moody’s dans un communiqué.

    « Nous reconnaissons, toutefois, que les banques italiennes évoluent dans un contexte moins tendu que, par exemple, les banques portugaises », a ajouté l’agence.

    http://www.boursorama.com/actualites/coup-de-massue-de-moody-s-sur-les-banques-en-italie-85c69be87e9699f23d8d768d740a8de5

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