« Au final, on ne peut qu’être étonné du naufrage total de la réforme bancaire française, après la pire crise financière depuis près d’un siècle – et ce malgré les voix de plus en plus nombreuses, de tous bords, qui en appellent à une réforme simple et radicale pour sécuriser notre système bancaire : la scission.
On l’est finalement moins quand on prend conscience de la porosité entre la Haute Administration du ministère des Finances et les Directions des grandes banques françaises.
De façon surprenante, l’ENA semble être devenue l’école dédiée aux futurs dirigeants bancaires… Petit tour d’horizon vu à fin 2012 :
Mais il y a aussi Gilles Briatta, Secrétaire Général adjoint Société Générale (ENA), Marie Cheval, Directeur des Paiements Société Générale (ENA / IGF), Philippe Heim, Directeur de la Stratégie Société Générale (ENA), Pierre Mariani, ancien DG de DEXIA (ENA / IGF), etc.
Ceci n’est qu’un échantillon, concernant la très haute Direction. Les effectifs totaux sont bien plus pléthoriques…
Ainsi, le nombre d’énarques dans les 4 mégabanques est supérieur à celui de toute la promotion 2012 (77 énarques).
Plus de 300 énarques exerçaient en 2012 dans le secteur financier, soit bien plus que dans n’importe quel ministère…
La plupart de ces très hauts dirigeants sont brillants – ce n’est pas la question –, mais on peut se demander pourquoi la vaste majorité des postes bancaires de Haute Direction sont à ce point trustés par une même école, qui forme les dirigeants administratifs réglementant le secteur bancaire… Le problème est que ce qui n’aurait dû être qu’une exception soit à ce point devenu une règle.
Car finalement un grand problème se pose avec le fait que la plupart des hauts-fonctionnaires du Trésor qui ont préparé ce projet de loi bancaire rêvent d’aller travailler (et de faire fortune…) dans une de ces grandes banques – où beaucoup iront ! La tentation de ne pas se mettre à dos d’importants futurs employeurs est donc forcément présente… En tous cas, cette porosité ne peut qu’induire de telles suspicions ; et comme on l’apprend à l’ENA : Caesaris mulier non fit suspecta (“La femme de César ne doit pas être soupçonnée”).
Ainsi, pour empêcher de tels soupçons, la loi devrait interdire pendant une dizaine d’années le moindre pantouflage entre les hauts-fonctionnaires de Bercy et un comité exécutif dans une de nos mégabanques. Ce délai se justifie en raison des salaires démesurés du secteur bancaire. Aller dans le privé peut être positif, mais il convient de passer du temps à apprendre le métier avant de rejoindre un état-major. Et la Finance ne peut être aussi prépondérante dans les recrutements – l’Industrie a aussi besoin de talents !
Après tout, on n’est pas censé faire l’ENA pour finir banquier, pas plus que HEC ou Polytechnique ne sont censés être la voie royale vers la Cour des Comptes ou le Conseil d’État…
En tous cas, voici Ramon Fernandez, le Directeur du Trésor qui a préparé la réforme bancaire (qui a été nommé par Nicolas Sarkozy, et qui est toujours là…) :
Gageons que nous le retrouverons bientôt dans un des grands groupes bancaires – il le mérite en tous cas, tant les services rendus auront été précieux…
P.S. Le mal progresse toujours. Ainsi, le conseil d’administration de la nouvelle Banque Publique d’Investissement (BPI) comprend 1 président et 12 administrateurs :
- Président (directeur général de la Caisse des dépôts et consignations) : Jean-Pierre Jouyet
- Directeur général : Nicolas Dufourcq
- Représentants des régions : Ségolène Royal et Jean-Paul Huchon
- Représentants de l’État : Louis Gallois, David Azéma, Delphine D’Amarzit et Maud Bailly-Turchi
- Représentants de la Caisse des dépôts et consignations : Antoine Gosset-Grainville, Aline Morancho et Agnès Pannier-Runacher
- Personnalités qualifiées : Amélie Faure et Nicolas Théry
Sur les 13 membres du conseil, 11 sont des énarques – record battu ! »
Olivier Berruyer, le 4 juillet 2013
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Ping : Une spécificité française ...
Des songes tristes au sang froid avec une tête de cadavre qui ravirait un mort. Ces gens-là font partie des fossoyeurs de la civilisation occidentale, avec la meilleure bonne conscience au monde, tellement ils se considèrent comme indispensables au bonheur de leurs compatriotes qui ne leur en demandent pas tant. On se demande de quel cerveau malade a pu sortir une conception du monde aussi froid et mécanique qui ne laisse aucune chance à l’humain, tellement leur Dieu, grand architecte de l’univers, ne jure que par l’optimisation des processus d’information et les ratios en bas de la page Excel qui leur tient lieu de bréviaire quotidien. On se demande si l’humanité peut survivre à de telles machines cérébrales, tellement leur comportement est aseptisé à la naphtaline et autre chloroforme dont il se badigeonnent tous les matins, afin de se rappeler qu’une seconde sacrifiée à l’humanité, c’est une éternité perdue dans la jouissance du pouvoir consistant à écraser les âmes faibles sous le rouleau compresseur de la finance toute puissante. Chaque craquement des os de leurs victimes retentit comme une harmonie sublime qui charme leurs oreilles attentives à chaque gémissement du corps social gavé de liquidités bancaires qui prolongent indéfiniment une agonie que l’on rêverait inéluctable, mais qui ne résiste pas au plaisir de générer de nouveaux mouvements de marché. La tête de l’énarque est comme la préfiguration des cerveaux bioniques qui serviront à l’oligarchie à se projeter dans une éternité mathématique, ie réalité augmentée, lorsque le trépas prochain réclamera la transplantation libératrice des affres de la mort pour celui (ou celle) qui fera remplacer sa tête biologique par une conscience de machine contrôlée par un ordinateur quantique.
http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2353402/Frankenstein-style-HEAD-transplants-soon-reality-claims-leading-surgeon.html
Ecole Nationale de l’Appétence
Ecole Nationale de l’Arrivisme
Ecole Nationale de l’Amoralité
Ecole Nationale de l’Affairisme
Ecole Nationale de l’Addiction
Ecole Nationale de l’Aphasie
Ecole Nationale de l’Arnaque
Sept péchés capitaux bancaires aux échanges de services…
Rien à voir avec la tâche noble de gestion des dépôts et des prêts
A reblogué ceci sur le blog a lupus…un regard hagard sur l'écocomics et ses finances…..
Samedi 6 juillet 2013 :
Les intellectuels vont devoir parler au peuple.
Face au naufrage de l’Union européenne, Emmanuel Todd et Frédéric Lordon, deux grands adversaires de l’euro, débattent d’une possible sortie de crise et en appellent à la souveraineté populaire contre le pouvoir des banques.
http://www.marianne.net/Les-intellectuels-vont-devoir-parler-au-peuple_a229828.html
J’en connais un seul de bien F.Asselineau d’ailleurs, son rapport sur l’europe remis à Sarkozy en 2007 l’a renvoyé au placard de l’inspection générale des finances pour longtemps. On se retrouve avec un mec brillant en train de faire des rapport sur le taux d’utilisation des hélicoptères (dixit F.A)…
@ nick tesla
Oui. Très brillant même et d’une honnêteté intellectuelle et morale à l’épreuve des balles…
Pour une fois l’arbre masqué par la forêt…
J’approuve d’autant plus que j’ai commis un article sur ce sujet le 6 juin :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-pantouflage-cause-de-la-crise-137217
et que dire des conflits d’interets de tous ceux qui sont passés par la french american foundation ,
ceux qui y sont passés se gardent bien de le dire , mais on y decompte pas moins de : 1 president , 14 ministres en exercice ou non , 16 banquiers (CA , BPCE , Rotchild , AXA , etc … il y a meme la banque public d’investissement) , 16 hommes cles dans le journalisme , apres ca plus rien ne nous etonnera ….
Cliquer pour accéder à liste-ylfr-depuis1981.pdf
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