A quand une véritable réglementation bancaire ?
« Imaginez une autoroute où la vitesse n’est pas limitée, où il est permis de boire de l’alcool, et même de faire demi-tour sans prévenir ; imaginez la kyrielle d’accidents mortels, de carambolages en chaîne…
Entre deux réglementations, laquelle préférez-vous ?
Celle qui interdit ou limite ces prises de risques pour soi-même et pour autrui ?
Ou bien celle qui oblige à épaissir les coussins gonflables et les pare-chocs ?
Le comité de Bâle, club de superviseurs bancaires, qui propose les versions successives de la réglementation bancaire mondiale, Bâle I, Bâle II, et à présent Bâle III, a choisi à peu près exclusivement la seconde méthode.
Les banques prennent de plus en plus de risques en spéculant sur les produits financiers dérivés et en finançant les fonds spéculatifs ? Aucune limite, aucune interdiction. Seulement des coussins de fonds propres plus épais de retitrisation, de liquidités, contra-cycliques et autres petits buffers systémiques ou de contrepartie, qui triplent ou quadruplent les exigences de Bâle II, mais trois fois rien, ce n’est pas grand-chose.
Et ces exigences restent calculées par les banques elles-mêmes à partir des probabilités mathématiques des événements adverses, probabilités qui, en vérité, n’existent pas : les conditions du théorème central limite ne sont pas respectées, notamment l’indépendance des variables, lesquelles varient en même temps et dans le même sens. Pour HSBC par exemple, avec son modèle à la carte, les prêts qui sont la moitié des actifs causeraient 80 % des risques, tandis que trading et produits dérivés qui sont 22 % des actifs ne causeraient que 6 % des risques (calculés avec les exigences augmentées de Bâle III !) : une incitation irrésistible à spéculer davantage.
Elles grossissent en spéculant et deviennent d’énormes bombes à retardement ? Aucune limite absolue n’est imposée à leur taille. Seulement un ratio de levier minimum de 3 % de fonds propres sur le total du bilan ; qu’une banque perde 3 % de ses actifs et elle fait faillite. En Bourse, une baisse de 3% des cours, cela peut arriver en un ou deux jours ; dans l’immobilier, en quelques mois ; dans le trading à haute fréquence, toujours autorisé, en moins d’une seconde. Un ratio de levier serait utile, à condition qu’il ne soit pas si ridiculement bas…
Et puis les fonds propres ne sont pas la solution à tout !
Les grosses banques font circuler entre elles des risques de plus en plus contagieux ? Pour les banques considérées comme systémiques, un plafond de 10 % du total du bilan était prévu pour chaque contrepartie, lequel vient d’être discrètement augmenté à 15 %, et encore, en compensant les créances et les dettes sur produits dérivés, ce qui, en droit des faillites européen, est inopérant : le liquidateur de la contrepartie exigera le paiement intégral des dettes mais suspendra le paiement des créances et ne les remboursera qu’au marc le franc. La banque pourra ainsi perdre jusqu’à 15 % de son bilan quand une contrepartie fera faillite, donc perdre cinq fois ses fonds propres.
Et les traders fous, les contrôleurs internes ou externes somnolents, les méchants juges américains ? Va-t-on élargir le coussin prévu pour les risques opérationnels ? Non. Pas de sanctions ni civiles ni pénales envers les dirigeants qui prennent trop de risques. Et rien sur le contrôle interne, ni sur les bonus incitant à prendre des risques.
Vous avez aimé la dernière crise financière ? Vous allez adorer la prochaine, encore plus dévastatrice… »
Le Nouvel Economiste.fr, le 26 septembre 2014 (via Faits et analyse économiques)
Michel Crinetz est ancien contrôleur à l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP)
Rappel :
On dirait que les BRICS ne sont pas épargnés par la vague spéculative sr l’immobilier, source d’enrichissement facile à la fois pour les particuliers et les banques qui peuvent ainsi placer leurs liquidités sans risques tout en bénéficiant de la garantie du gouvernement sur les prêts hypothécaires.
The figures are from a Bank of International Settlements (BIS) paper released earlier this month – economists Kostas Tsatsaronis, Robert Szemere and Michela Scatigna took a look at global house price dynamics. Here are four parts of the world that make London’s growth look feeble.
Read more: http://www.businessinsider.com/think-london-has-a-house-price-bubble-take-a-look-at-some-real-housing-booms-2014-9#ixzz3ERQwmdkj
Tant que l’on laissera la bride sur le cou à tous ces mathématiciens à la noix de trouver le Graal financier avec tous ces produits viciés et vicieux, vous continuerez d’avoir des « élites bancaires » avides de pognon et qui ne font plus leur métier de banquiers depuis fort longtemps !
Pour vous donner le tournis , le sous-jacent des produits dérivés n’a d’égal que la dernière des galaxies encore pas trouvée: INCOMMENSURABLE, comme la bêtise et la cupidité humaine !!!
Ping : Et pour les traders fous…NO LIMIT! | The informant
La nature a horreur du vide.
Les immenses liquidités injectées par les banques centrales centrales DOIVENT se retrouver quelque part.
Elles se se retrouve dans la spéculation car comme Maurice Allais l’a écrit :
Qu’il s’agisse de la spéculation sur les monnaies ou de la spéculation sur les actions, ou de la spéculation sur les produits dérivés, le monde est devenu un vaste casino où les tables de jeu sont réparties sur toutes les longitudes et toutes les latitudes
L’économie mondiale tout entière repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile. Jamais dans le passé une pareille accumulation de promesses de payer ne s’était constatée. Jamais sans doute il n’est devenu plus difficile d’y faire face. Jamais sans doute une telle instabilité potentielle n’était apparue avec une telle menace d’un effondrement général
Ping : Vous avez aimé la dernière crise ...
A reblogué ceci sur silbershark110neverdie.
Un autre Lehman en 10 fois pire ! on n’ose y croire ça fait trembler.. mais pourtant ça va bien finir par arriver à force de laisser faire ces dingos de Banksters…
Dites plutôt cent ou mille fois pire – et ce sera peut-être au niveau de l’effondrement cataclysmique !
Jean LENOIR
Pourquoi le signataire a-t-il écrit « peut-être au niveau » hier ? Ce sera le domino de l’effondrement cataclysmique !
Jean LENOIR
A reblogué ceci sur dzu251.
Ping : Vers une Crise économique mondiale et systémique : fin programmée de notre modèle. | le blog des 2 témoins de l'apocalypse
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