« Quarante-neuf pour et une abstention. C’est par ce vote que les conseillers généraux de Haute-Garonne ont adopté un vœu pour « séparer les banques de dépôts des banques d’affaires ».
Alors que le conseil municipal de Toulouse avait retoqué cette idée par une coalition PS-UMP, il y a neuf mois, le département n’a pas souhaité laisser plus de temps au gouvernement et à son simulacre de réforme bancaire. En juin, à la demande du conseiller écologiste Patrick Jimena, le département a affirmé à l’unanimité que « quelles que soient nos étiquettes politiques, nous demandons solennellement à tous les élus de la Nation et au Président de la République d’agir avec force pour une vraie séparation des banques de dépôt et des banques d’affaires ».
Pourquoi estiment-ils la réforme bancaire de Moscovici inadmissible ?
1. L’économie réelle ne serait toujours pas protégée d’un possible tsunami sur les marchés financiers (faut-il rappeler que, en Grande-Bretagne, la dette du secteur financier atteint 600 % du PIB ?)
2. Les PME auront toujours autant de difficultés à se financer, alors qu’une vraie séparation obligerait les banques de dépôt à consacrer la totalité de leurs fonds au financement des PME et de l’artisanat.
3. L’argent des contribuables continuera à servir d’assurance tout-risque pour quelques milliers de traders et autres cadres dirigeants.
La France compte désormais une région, trois départements et trente-huit communes qui exigent que l’on coupe les banques en deux ».
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Rappels :
Finance, les repentis balancent
Les Français ne méritent pas le projet de réforme bancaire de Pierre Moscovici (J. Cazes)
C’est le premier pas sur la voie de la raison, surtout que cette démarche obligera les banques à revoir leur organisation mondialisée entre les activités de front-office et de back-office, les unes assurant les activités de trading, de préférence dans des places financières offshore, et les autres s’occupant de la comptabilité consolidée du groupe. Les activités IT pourront rester provisoirement délocalisées en Inde ou au Bangladesh, jusqu’à ce que, la remontée des profits aidant dans les branches de banque d’entreprise et de détail, il redevienne rentable de les rapatrier en métropole. Tout est affaire de priorité. il faut choisir entre la préférence donnée au financement du tissu économique local ou le casino mondialisé sous couvert d’optimisation de la rentabilité à en croire le credo libéral, qui sert d’excuse aux banques pour légitimer le libéralisme de marché.
La priorité doit retourner au marché réel, c’est-à-dire que les banques doivent retrouver leur vocation première qui est celle de mettre à disposition des agents économiques des moyens de financement, même si ce genre de transformation est nettement moins folichon que celle consistant à émettre des moyens de financement sous forme de dérivés qui serviront à financer d’autres dérivés dans une farandole éternelle qui ne connaît de limites que celles de l’appétence des banquiers au « risque ». Si risque il y a, il réside bien dans la fragilisation croissante de l’économie et de la société étranglées par le manque de liquidités et le corsetage juridico-réglementaire imposé par la gouvernance bancaire aux politiques vendus à l’oligarchie mondialiste.
Voilà qui ne plaira sûrement pas aux banquiers internationaux qui vont crier à la réaction insupportable menaçant d’effondrement les marchés financiers. Et bien qu’ils s’effondrent. Tout le monde s’en moque, sauf les quarterons de traders terrorisés par l’assèchement des liquidités de marché qui soudainement seraient détournées vers l’économie réelle en fonction de nouvelles règles du jeu qui fonctionneraient dans le sens de l’intérêt commun et non de ceux de l’oligarchie servie par une source infinie de liquidités bancaires prêtées gratuitement par les banques centrales acoquinées aux marchés.
La recette est simple mais elle demande un peu d’audace pour être appliquée, le temps de surmonter les cris d’effroi provenant des parasites sociaux concentrés à Londres, New York, plus quelques plateformes asiatiques servant de relais dans la circulation des capitaux.
Une mesure complémentaire opportune serait de demander la création de deux monnaies distinctes: l’une servirait à alimenter les liquidités bancaires sur les marchés, tandis que l’autre serait destinée à irriguer l’économie réelle et au paiement des revenus du travail; De la même manière qu’il est inique de faire supporter aux banques de dépôts les risques de marché pris au nom des activités de trading des groupes bancaires, il est inacceptable que les actifs paient le prix de l’inflation monétaire provoquée par la multiplication anarchique de la masse monétaire servant à financer la dette. Cela permettrait de revenir à une conception plus juste de la valeur monétaire qui doit être protégée de sa manipulation par l’Etat qui ne pourra plus emprunter sans contrepartie productive, du fait de l’épuisement de la masse monétaire dévolue aux marchés et par les banquiers qui prennent les actifs en otage en menaçant de retirer leur financement aux activités productives et en leur faisant payer le prix de l’endettement public par l’austérité, alors même que ces actifs sont obligés de déposer leurs liquidités dans les banques.
Un article très important :
Lundi 29 septembre 2014 :
Economie mondiale : « combinaison toxique » de dette élevée et de faible croissance.
http://www.romandie.com/news/Economie-mondiale-combinaison-toxique-de-dette-elevee-et-de-faible_RP/522412.rom
Vous croyez vraiment que ces micro décisions vont lézarder le front uni de la City et de NY ?
Jean LENOIR
Pas avant le tapis de bombes habituel destiné à ramener à la raison le contrevenant. Avec plus de 2000 milliards de dettes, il n’y a plus guère que l’euthanasie du rentier, personne physique ou morale, pour venir à bout du problème. En attendant, c’est le salarié qui trinque pour les autres.
https://o.twimg.com/2/proxy.jpg?t=HBhbaHR0cDovL3d3dy56ZXJvaGVkZ2UuY29tL3NpdGVzL2RlZmF1bHQvZmlsZXMvaW1hZ2VzL3VzZXI1L2ltYWdlcm9vdC9ub21pbmFsJTIwdnMlMjByZWFsLmpwZxTQBhScBQAWABIA&s=jEebhivRQXEgSjM14dstATC8P-BrsEJWpR6Ti_qjYCY
@ Jean : Non certes, mais c’est un bon début. Ce genre d’initiatives pourrait être amenées à se répandre, qui sait… Comme ce qui se passe avec les manifestations « End the Fed » dans toute l’Allemagne.
Avec les réseaux sociaux tout va maintenant très vite…
Le patron d’Alibaba en tant que sponsor d’un nombre important d’ONG ne serait peut-être pas totalement étranger à ces mouvements populaires réclamant davantage de démocratie. Ce n’est pas moi qui le dit mais l’ancien président Bill Clinton…
Jack Ma, founder of Alibaba, the e-commerce giant that went public Friday in a $21.8 billion IPO, has the resources and standing to infuse Chinese philanthropy with new momentum, Clinton said. China has approximately 250,000 registered NGOs, including some advocacy groups that the government hasn’t shown the same welcome and friendship that their Indian peers receive.
« Jack Ma has the chance to totally change the landscape now, » Clinton said. Ma not only has money to invest in NGO and philanthropic work in China, but the credibility to elevate discussion of important environmental and social issues, he said.
http://www.bloomberg.com/news/2014-09-20/bill-clinton-connects-the-dots-of-ebola-alibaba-and-scotland.html
C’est exact Olivier, mais encore avec une minorité …même si une conscience diffuse se fait que « ça ne va pas » chez ceux qui n’ont pas fait le pas des sites et des réseaux sociaux…
Je me prends à imaginer que votre site attire 30 000 puis 300 000 visiteurs par jour !
Comment faire ?!
Jean LENOIR
« Je me prends à imaginer que votre site attire 30 000 puis 300 000 visiteurs par jour ! »
Pas de souci Jean, ça viendra… 🙂
Comme c’est dommage, au moment même où la Banque Mondiale déclare la Chine comme la première économie mondiale, les résultats trimestriels laisse apparaître un effondrement des ventes de biens immobiliers. Avec une chute de 50% y/y pour les ventes de terrains, ce n’est plus une contraction, c’est une déroute, que la PBOC va avoir bien du mal à endiguer.
The Hong Kong Warm-Up: China Land Sales Down 50% Y/Y
China may be doing everything in its power to divert attention from the simple fact that its housing bubble, the largest in the world in terms of both assets comprising it as well as divergence from fair value, has burst. But while there is no clear threshold of what constitutes a bursting bubble when it comes to housing, the latest data out of Soufun, China’s largest real-estate website, which said that land sales have dropped a massive 22% to 1.7 trillion Yuan in 2014 so far, is likely as clear an indication as any that Beijing is about to panic.
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