Ainsi que – de façon plus marginale – l’Algérie et le Venezuela. Une thèse que je trouve plus logique et plus cohérente avec les événements géopolitiques en cours que celle de la stratégie anti-pétrole de schiste… OD
(Agence Info Libre, 30 novembre 2014)
– « La meilleure manière de casser un pays, c’est de l’intérieur. C’est une occasion inouïe d’essayer d’introduire en Russie une contestation plus une crise économique. Ils espèrent que cette Russie qui jusque-là a mené la valse diplomatique (…) va être littéralement asphyxiée… »
– « L’Iran, tout comme la Russie, est menacé d’implosion… C’est le meilleur moyen de neutraliser le nucléaire iranien et de fracasser une bonne fois pour toutes l’axe anti-américain… »
– « Ce ne sont pas les pays du Golfe qui décident, ce sont des valets, ils obéissent à la politique américaine… »
– « C’est une guerre froide qui risque de devenir très chaude, trop chaude (…) Il faut s’attendre dans les jours à venir à ce que cette guerre soit atroce, que les attitudes se durcissent… On joue avec le feu ».
Lire aussi :
Le rouble a vécu sa pire journée depuis 1998 !
« USA-Saudi Arabia » will pay for their « oil price manipulations »
Ping : Bassam Tahhan : « La guerre du pétrole vise la Russie et l’Iran » - Ma banque a moiMa banque a moi
La politique américaine devient de plus en plus difficilement lisible. Beaucoup de hedge funds anglo-saxons qui misaient sur une hausse durable du prix du baril ont fait faillite à cause d’une nouvelle manipulation des cours du brut. En outre, le Royaume-Uni, la Norvège et le Mexique, alliés des Etats-Unis sont également fortement impactés, sans compter des pays comme l’Ukraine, le Moldavie, la Roumanie ou la Bulgarie qui constituent des cibles de choix pour les majors américains qui ambitionnent de développer l’exploitation des gaz de schiste, alors que la baisse du coût de l’énergie leur coupent l’herbe sous les pieds, bien qu’ils soient obligés de renoncer à terme à leur partenariat avec les majors russes pour l’exploitation des hydrocarbures dans l’Arctique.
Le projet Blue Stream relancé par Poutine en Turquie va faire doublon avec le projet TAP qui achemine le pétrole azéri vers la Grèce en passant également par la Turquie. Il faudra bien ensuite l’acheminer par les Balkans, bien que la Commission européenne y soit opposée, a contrario de la Hongrie, de la Serbie et de l’Autriche qui avait appuyé le projet South Stream et qui se retrouvent aujourd’hui le bec dans l’eau.
On peut compter que d’ici 2016, date d’achèvement du projet TAP, les pays d’Europe de l’Est seront en proie à un chaos social tel qu’ils n’auront plus besoin des ressources énergétiques fournies par les Etats-Unis ou l’Europe à prix d’or.
La plus grande confusion semble régner dans les esprits, à tel point que les Ukrainiens demandent à l’Europe de continuer à acheminer les hydrocarbures russes par leur territoire, alors même que les Russes menacent d’interrompre les livraisons à cause des rétro-livraisons des clients européens vers l’Ukraine qui ne sait plus quoi faire non plus de son charbon du Donbass qui doit être importé de Russie. Ces derniers ont arrêté de livrer leur charbon à l’Ukraine en remplacement du charbon ukrainien qui ne peut plus être exploité à cause de la guerre civile dans le Donbass.
Du coup la Banque européenne d’investissement à débloqué plusieurs dizaines de millions d’euros pour la rénovation des infrastructures de transport du gaz en Ukraine, alors qu’elles appartiennent à Transneft, une société russe soumise au sanctions dont les actifs ukrainiens ont été nationalisés. Mais il manquerait 350 milliards d’euros à la Commission pour égaliser son budget 2015 d’après la Cour des Comptes qui suggère à la BCE d’accepter comme collatéral de financement des obligations en roubles librement convertibles en actions Gazprom et Transneft.
Une politique de moins en moins lisible ? Oui. C’est la politique d’un Empire en train de sombrer….désavoué par de + en + d’Etats et même de partenaires il es agité de soubresauts dans tous les sens..
A lire par le détail ce qui est en train de se passer, on a l’impression d’actions désespérées d’Hitler en 1945. N’importe quoi pour tenter de démolir la coalition ennemie. Effectivement il est de plus en plus difficile de comprendre et quelles sont les finalités de tout cela tant l’écheveau est durablement emmêlé.
Jean LENOIR
« Ainsi que – de façon plus marginale – l’Algérie et le Venezuela. Une thèse que je trouve plus logique et plus cohérente avec les événements géopolitiques en cours que celle de la stratégie anti-pétrole de schiste… OD »
Cela semble effectivement la manière la plus sensée de voir les choses.
Pour l’Iran le seuil de rentabilité est à 140$ le baril, pour le Vénézuela c’est 121. Autant dire que ces deux pays sont en train de boire la tasse et (quelle surprise!) ils sont dans le collimateur de Washington!
Quant au gaz de schiste US ce sont les petits producteurs indépendants qui vont souffrir et faire faillite. Ils seront rachetés par les grands groupes qui de ce fait récupéreront tout le marché de l’extraction de cette nouvelle matière première.
Rappelons pour les gisements les plus importants le seuil de rentabilité du pétrole de schiste est à 40$!
http://www.rfi.fr/emission/20141201-opep-lance-defi-petrole-schiste-americain/
40$ ! ça ressemble à de l’intox.
Jean LENOIR
Bassam a raison l’attitude de la Chine sera décisive pour l’avenir économique des Brics; y compris la Russie.
A reblogué ceci sur raimanet.
A reblogué ceci sur The international informant.
Je préfère la thèse d une guerre de part de marche lancée contre le schiste us mais cette deuxième hypothèse est peut être la bonne. Nous ne sommes pas des initiés seule l Histoire nous le dira.
Celui qui aura eu tort paiera son coup 😜
Ca pouvait marcher (la manipulation à la baisse des cours du pétrole pour affaiblir la Russie) si les Etats Unis et ses pays satellites n’étaient pas en même temps au bord d’une crise financière qui les force à maintenir le cours de l’or à la baisse également. Même vendu à bas prix , contre des dollars sur évalués qui permettent tout de même d’acheter de l’or sous évalué, le pétrole reste une bonne rente … Les Etats Unis font le pari que l’or n’a pas d’avenir et essaient de convaincre le reste du monde. Mais c’est parce qu’ils n’en ont plus assez et personne n’est dupe. La Suisse, la Hollande, cherchent le leur, l’Ukraine a perdu le sien, la Chine stocke, l’Europe en vend pour payer sa dette sous la pression des banques anglo américaines… ça ressemble à un avant gout de guerre.
Ping : DECEMBRE 2014 |L'ELITE OLIGARCHIQUE | Pearltrees
Je crois quand même que l’hypothèse d’un lâchage des Etats-Unis par l’Arabie Saoudite ne doit pas être écartée, les Saoudiens étant en quête d’un nouvel allié protecteur depuis qu’ils ont constaté la fiabilité très relative des Américains….
L’accord de 1975 sera révolu le jour où ils annonceront qu’ils acceptent pour leur pétrole d’autres devises que le dollar.
Quel sera leur nouveau partenaire privilégié ? La Chine bien sûr……
Je penche aussi pour cette hypothèse.
Les peuples arabes sont les champions des changements de veste (ou de djellaba). Ils est clair que certains conflits locaux, dont les issues ne sont pas clairement en faveur des USA, ne peuvent que les inciter à changer de costumes. Et si …et si ces peuples recherchaient tout bonnement ceux qui achèteraient leur pétrole contre de l’or ?
Jean LENOIR
Il est comme meme curieux que les prix du petrol chutent de 30 – 50% en quelques mois par la seule volonté de certains acteurs (quel qu’ils soient). N’est-il pas?
La chute du pétrole est naturelle en période de faible consommation, mais il est clair, que comme pour l’or, les prix et les quotas sont fixés politiquement.
Jean LENOIR
C’est la thèse également de cet analyste:
http://ab-2000.com/archives/2014/12/01/petrole-la-chute-continue/
Je ne vois pas les choses ainsi!
Pour moi, il s’agit d’une tentative de l’Arabie Saoudite et ses voisins
de reprendre la main sur la domination Américaine.
Je ne pense pas que les US voient d’un bon oeil son industrie du fracking
mise à bas.
Si les Saoudiens étaient d’accord avec les USA, ils feraient en sorte de limiter la baisse
à 70-75$/baril. Ce qui impacterait toujours fortement la Russie, L’Iran, l’Algérie, le Venezuela qui ont tous besoin d’un baril >90$ et resterait neutre pour les USA.
Au passage, il faut remarquer que ces pays ont des coûts d’extraction très inférieurs à 90$
mais utilisent massivement les revenus pétroliers pour établir le budget de l’Etat,
c’est celà qui les fragilise terriblement.
La guerre du pétrole actuelle est en réalité un bras de fer entre les Saud (le pouvoir) et le clan pétrolier US.
Flash-back :
Au retour de la conférence de Yalta en 1945, le Président Roosevelt rencontra le Roi Ibn Saud et signa l’accord dit du Quincy, donnant les droits exclusifs d’exploration et d’exploitation sur l’ensemble du territoire Saoudien au groupe pétrolier US de Rockefeller (Aramco), accord modifié lors de la première rébellion Saoudienne, créant le premier choc pétrolier de 1973 et obligeant les USA à un rééquilibrage de l’accord du Quincy.
En compensation, H. Kissinger limita la perte pour les USA en obligeant les pétroliers à vendre exclusivement en dollars, point de départ des pétro-dollars.
Le 13 février 2015 cet accord arrive à son terme, à la grande terreur des pétroliers US.
Ici ça devient compliqué ! je cite Thierry Meyssan :
== Le roi fondateur, Ibn Saud, ayant eu 32 épouses et 53 fils, de graves rivalités entre successeurs potentiels ne tardèrent pas à se faire jour.
Aussi fut-il tardivement décidé que la couronne ne se transmettrait pas de père en fils, mais de demi-frère en demi-frère.
Cinq fils d’Ibn Seoud sont déjà montés sur le trône.
Le roi actuel, Abdallah Ier 89 ans, est un homme plutôt ouvert d’esprit, bien que totalement déconnecté des réalités contemporaines.
Conscient que le système dynastique actuel va à sa perte, il souhaite réformer les règles de succession.
Le souverain serait alors désigné par le Conseil du royaume, c’est-à-dire par des représentants des diverses branches de la famille royale et pourrait être d’une plus jeune génération. ==
L’Arabie saoudite devrait remettre en cause le monopole des concessions pétrolières accordé aux USA et le montant des royalties qu’elle perçoit.
Dans cette perspective, il est devenu obsessionnel pour les grandes compagnies pétrolières de contrôler le processus de succession monarchique.
Or le roi actuel, Abdallah Ier est réputé souhaiter rechercher des rapports d’égalité et non plus de vassalité avec Washington.
De plus, le premier successeur du clan des Saud et prétendant au trône est le prince Walid Ben Talal Ben Abdel Aziz Al Saoud, extrêmement riche,
contrôlant de nombreux supports médiatiques, intrépide, wahhabite, musulman pratiquant, progressiste, prônant la compréhension entre musulmans et chrétiens.
Peu américanophile, élevé et instruit en Grande-Bretagne, à l’inverse de la majorité de la descendance maternelle Sudairi, il travaille à rendre aux Arabes leur indépendance perdue.
Or le second prétendant, du clan maternel ennemi Sudairi, le prince Bandar, surnommé Mr Bandar Bush pour ses liens étroits avec l’élite Israélo-Américaine et Bush père en particulier.
Son gout pour l’action clandestine le mêle à toutes les aventures états-uniennes :
D’abord en Afghanistan du temps de la guerre froide.
Puis il organise des actions terroristes, du Maroc au Xinkiang chinois ainsi qu’en Palestine.
Bref, un prétendant idéal pour les ricains.
Or « curieusement » depuis un certain temps des troubles sont fomentés en Arabie Saoudite et Walid Ben Talal a échappé récemment à un accident de voiture qui ressemble étrangement à un attentat, petite musique bien connue…
Est-ce aussi en réaction à ces menaces musclées, peut-être ? toujours est-il que la baisse des cours, amorcée depuis quelques mois, touchant de nombreux pays producteurs, impacte également l’industrie US du fracking, particulièrement dans certaines régions des USA ou les coûts de production sont en moyenne de 75$/baril.
Dans d’autres régions des USA ce sont les coûts du transport qui posent problème.
La manipulation des Saoudiens semble être la suivante:
– Mettre sous haute pression les compagnies pétrolières américaines avant les prochaines
négociations qui vont s’ouvrir, l’accord de Quincy arrivant à son terme.
La négociation sera extrêmement dure puisque les Saoudiens souhaitent un partenariat égalitaire et aussi ouvrir le pays à la concurrence étrangère.
Ils souhaitent également semble-t-il pouvoir abandonner les transactions en Dollars, qui
deviennent encombrantes avec la réorientation de leurs ventes vers l’Asie.
Or on sait que la moindre velléité en ce sens met Wall Street et les forces américaines
en ébullition.
– Saper l’industrie américaine du fracking devenue une concurrence dangereuse et qui par son succès risque de s’étendre à d’autres pays.
Sur ce point, comme sur la question des pétro-dollars ils sont en phase avec les autres membres de l’OPEC; ce qui est peut-être la raison de leurs absence d’opposition.
Toujours est-il qu’il se prépare une redistribution des cartes au Moyen-Orient et ailleurs, où les ricains ne sortiront pas forcément gagnants…
Vous semblez bien informé. Pourriez-vous s’il vous plaît documenter votre post en le reliant à des articles confirmant votre position ?
Merci
Jean LENOIR