[Propagande] « Après le Brexit, en finir avec le référendum ? »

De la propagande pro-système, pure et dure. Un modèle du genre… Pour reprendre (en la détournant) une formule employée dans cet article, voici une extravagante illustration de ce qu’un journaliste doit écrire pour plaire aux élites ploutocratiques qui possèdent son journal. Merci à matbee pour le lien – et le commentaire que voici :

« Lisez cet article fabuleux…. de mauvaise foi et d’âneries !

Tout y passe : le « populisme », les électeurs qui ne répondent pas à la question posée (trop cons et « manichéens »), la « tyrannie de la majorité » (sic), le « désespoir de la jeunesse anglaise » (elle aime tellement cette Europe de l’austérité et du chômage !), la difficulté à sortir de l’UE (l’article 50 est donc « trop compliqué à appliquer » ? Chiche, essaye d’abord !), etc.

Ce petit journaleux du Nouvel Obs (de la grande famille des Merdias vendus au système) parle de « perversion démocratique » (sic) à propos du référendum…

Et s’il nous parlait un peu de la perversion journalistique ? »

brexit-referendum-propagande

« L’exemple du vote sur le Brexit nous a offert en quelques mois un condensé de perversion démocratique, une extravagante illustration de ce qu’il ne faut pas faire.

C’est l’autre leçon du Brexit. Elle ne porte pas sur la nature du projet européen que rappelle cette semaine Jean Daniel dans son éditorial, mais sur la procédure choisie par le Royaume-Uni pour permettre à son peuple souverain de s’exprimer : le référendum.

Entendons-nous, il ne s’agit pas, bien évidemment, de dénier aux électeurs le droit de se prononcer sur les grands enjeux qui les concernent dès lors que le résultat de leur vote risquerait de décevoir ceux qui les gouvernent. Poussé à l’absurde, ce genre de raisonnement conduirait en effet à dissoudre le peuple pour en élire un autre comme l’avait magnifiquement dénoncé Bertolt Brecht !

Mais tout de même, l’exemple britannique nous a offert en quelques mois un condensé de perversion démocratique, une extravagante illustration de ce qu’il ne faut pas faire : d’abord une manœuvre bassement politicienne de David Cameron pour rallier les suffrages eurosceptiques avant des élections à la Chambre des communes, puis une campagne démagogique faisant le jeu des populistes de tout poil, des vainqueurs, enfin, qui reconnaissent dès le lendemain du scrutin avoir menti au pays et – plus accablant encore – paraissent aujourd’hui bien démunis pour appliquer le verdict…

Tyrannie de la majorité

Quel naufrage, et quelle ironie, de voir les inventeurs du régime parlementaire sombrer sous les coups de boutoir de la démocratie directe ! « Le référendum, ça blesse, ça brûle, ça divise », a justement rappelé au lendemain du scrutin le commissaire européen Pierre Moscovici devant la tentation exprimée par quelques populistes français d’imiter nos voisins britanniques.

On connaît depuis longtemps en effet les limites de l’exercice. Le caractère binaire de la question posée ne permet pas une campagne sereine. Il ouvre grand la porte à la caricature, aux mensonges et aux raccourcis. Plus le sujet est complexe, plus la réponse est décalée. Car sa portée, alors dévoyée, se transforme souvent en plébiscite ou en rejet de son initiateur.

Quant à son résultat, forcément aussi manichéen que son intitulé, il revient à exercer une forme de tyrannie de la majorité faisant bien peu de cas des avis contraires. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir aujourd’hui le désespoir de la jeunesse anglaise.

Arme de frustration massive

Enfin et surtout, en matière d’affaires européennes, le référendum peut devenir une arme de frustration massive si son verdict se révèle trop compliqué à appliquer. On l’a vu en 2005 à propos du traité constitutionnel européen, en 2015 avec Aléxis Tsípras en Grèce et demain – qui sait ? – avec le Brexit.

L’Europe n’est pas exempte de critiques, loin de là. Elle est même clairement responsable du divorce à bas bruit qui couve entre ses élites et les opinions publiques. Elle a besoin de se réformer, bien sûr, de manière urgente et profonde, pour devenir plus efficace, plus transparente et plus démocratique.

Mais ce changement doit être conduit par des représentants élus sur la base de programmes clairs. On n’a pas attendu le Brexit pour découvrir que la somme des intérêts particuliers ne dessine jamais l’intérêt général. Ni qu’un référendum – notre passé bonapartiste l’a montré – pouvait parfois se révéler liberticide ! »

Matthieu Croissandeau, L’Obs, le 29 juin 2016

Rappel :

Démocratie : histoire d’un malentendu

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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11 commentaires pour [Propagande] « Après le Brexit, en finir avec le référendum ? »

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  2. zorba44 dit :

    Matthieu Croissandeau ou, plutôt, « croit au diable », Ce torchon d’arguties de mauvaise foi, de la dernière mauvaise foi montre, à l’écoeurement, où mène la servilité à son patron.
    Eh bien Monsieur, sachez que lorsqu’on n’est pas d’accord, car, honnêtement vous ne pensez pas ce que vous écrivez en décalage avec tout ce que vous avez appris à Sciences Po ou à l’Ecole de Journalisme, on donne sa démission.

    Donc vous êtes un vendu. Hélas votre patron qu’il voit ses ventes florissantes ou à bas-étiage (…bas-étage lol) continue à racketter le contribuable qui vous lit (ou surtout ne vous lit plus) de subventions qui sont du ressort de l’impôt in fine.

    Non ça ne vous atteint pas, mais croyez-moi les retours de bâton existent …et vous en verrez plus d’un si vous continuez ainsi.

    Dans le monde des bulles qui gonflent, gonflent …vous êtes un mort en sursis car vous ne savez rien et rien faire de correct !

    Jean LENOIR

  3. Jour après jour on descend encore un peu plus bas… Et si on tournait le dos à tout cela ? Erik Satie a dit « Ceux qui déblatèrent dans mon dos ; Mon cul les contemple ! » Peut-être que c’est l’évènement déclencheur que pour beaucoup, nous attendions = https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/06/11/semer-les-graines-du-futur/

  4. duyt dit :

    Jean-Claude Juncker: « J’ai vu les dirigeants d’autres planètes » !!

    (Garanti sans trucage)

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  6. brunoarf dit :

    Attention, chef d’oeuvre.

    Sur France Inter, le journaliste pro-européen Bruno Donnet analyse le prosélytisme des médias français en 3 minutes 12 :

    « Prosélytisme journalistique, l’après-coup de Bruno Donnet »

    Le Brexit a servi de révélateur à un problème évident des médias en France : le prosélytisme. Si les gens qui fabriquent l’information sont majoritairement pro-européens, ce n’est pas forcément le cas de ceux qui les écoutent. Il est temps de questionner urgemment le principe de la représentativité dans les médias.

  7. Nanker dit :

    « Tyrannie de la majorité »
    C’est magnifique… on dirait du Staline dans le texte : « nous n’organisons pas de consultation populaire en URSS car nous craignons que cela ne distende les excellentes relations entre le Parti et le peuple » aurait pu dire le petit père des peuples.
    Sous la plume de Croissandeau ça donnerait «  »nous n’organisons pas de consultation populaire au sein de l’UE car nous craignons que cela ne distende les excellentes relations entre Bruxelles et les peuples européens ».

    Et – permettez-moi de poursuivre l’oeuvre de Matbee – sur la page personnelle de ce Croissandeau on peut lire un article intitulé… «  »L’Obs » ne prend ses ordres nulle part ».
    http://tempsreel.nouvelobs.com/medias/20160525.OBS1249/l-obs-ne-prend-ses-ordres-nulle-part.html
    « Il n’existe de « presse aux ordres » ou de « police intellectuelle » que dans l’esprit des gens qui rêvent d’un monde en noir et blanc, où il y aurait de bonnes et de mauvaises façons de penser »
    Oui!

  8. minority report dit :

    Oui…pour des « démocrates », oser parler de la tyrannie de la majorité c’est quand même assez fort de café !

    Et la tyrannie de la minorité ? Cette minorité de bureaucrates non-élus qui font la pluie et le beau temps à Bruxelles ?

    Cette minorité de milliardaires qui délocalisent sans vergogne dans les pays émergents laissant sur le carreau des dizaines de milliers de salariés ?

    Cette minorité LGBT qu’adorent nos élites dégénérées et qui obtient des lois sur mesure contre l’avis de la majorité des Français ?

    Cette minorité de parlementaires censés représenter les Français et qui votent sans états d’âme la loi El Khomri à laquelle s’oppose l’immense majorité de la population ?

    Ce Croissandeau est un gangster de la pensée ; la honte de la profession.

  9. Nanker dit :

    A star is born : Croissandeau!

    Et si vous voulez rencontrer L’homme en chair, en os, et en barbe de 4 jours il y a… la croisière Matthieu Croissandeau! Non je ne blague pas :
    http://www.croisieres-thematiques.fr/intervenant-81-matthieu-croissandeau.html

    Et si vous demandez poliment Matthieu vous apportera le café chaque matin dans votre cabine… café préparé avec la cafetière offerte pour tout abonnement à « l’Obs »!

    Ah journaliste chien de garde c’est tout un métier en France! Rappelons que les ventes de « l’Obs » ont baissé de 15% en 2015…

  10. Nanker dit :

    Encore une remarque sur le journalisme à la soviétique qu’on pratique au sein des médias français… Les hommages à Michel Rocard se multiplient à la radio comme à la télé : on retrace les moments marquants de la vie politique et privée de « Rocky » et pourtant il y en a UN qu’on a pris soin d’occulter. Celui-ci :
    http://www.ina.fr/video/I09182070

    Etonnant, non?

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