Brexit : L’Écosse veut son indépendance pour rester dans la prison de l’Union européenne

J’ai légèrement modifié le titre pour bien marquer l’absurdité de la situation. Comme on le sait, toute revendication d’indépendance locale ou régionale est fortement encouragée par l’UE dès lors qu’elle permet d’affaiblir un peu plus les Etats-nations qui la composent. A fortiori s’il s’agit de la Grande-Bretagne qui a commis le crime de vouloir divorcer ! Et le SNP, le parti écossais porteur de ce combat, est en réalité bien plus mondialiste qu’indépendantiste…  OD

« L’Écosse a saisi la question du Brexit, que les descendants de Braveheart avaient rejeté à 60%, pour réclamer à nouveau l’indépendance du pays par rapport au Royaume-Uni. Pourtant le 18 septembre 2014, lors d’un premier référendum sur cette question, 55 % des Écossais s’étaient exprimés en faveur du maintien de leur pays au sein du Royaume-Uni

Le Brexit, devenu une autre pomme de discorde entre les deux voisins, relance fort opportunément le débat au sujet de l’indépendance.

Le parlement écossais vient de voter en faveur de la convocation d’un nouveau référendum avec une majorité de 69 Oui et 59 Non :

« Le peuple d’Écosse doit pouvoir choisir entre le Brexit, probablement un hard Brexit, et devenir un pays indépendant. »

a déclaré le premier ministre du gouvernement local écossais, Nicola Sturgeon. Les députés ayant approuvé cette proposition, madame Sturgeon, présidente du parti indépendantiste écossais, le SNP, va demander officiellement à Londres de prévoir une consultation avant la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne :

« le changement pour notre pays deviendra inévitable, a-t-elle expliqué encore. Il y aura un impact sur le commerce, les investissements, sur notre niveau de vie et sur la nature de notre société », un changement « qui ne doit pas nous être imposé. »

Theresa May, premier ministre britannique, face à cette énième rébellion écossaise, a émis une fin de non-recevoir :

« Nous n’ouvrirons pas de négociations sur la proposition de l’Écosse. » « Ce n’est pas le bon moment » pour un autre vote. « Actuellement toute notre attention devrait être concentrée sur les négociations avec l’UE, afin d’obtenir le bon accord pour tout le Royaume-Uni. Il serait injuste pour les citoyens écossais, a continué le porte-parole de Theresa May,  de leur demander d’assumer une décision cruciale sans les nécessaires informations concernant notre rapport futur avec l’Europe et sur ce que sera une Écosse indépendante. »

Il faut reconnaître qu’il y a de l’illogisme à vouloir redevenir indépendant par rapport à son plus proche voisin anglais, détesté depuis des siècles pour des raisons certes légitimes, afin de rester soumis aux diktats bruxellois, à son argent il est vrai mais aussi à son carcan technocratique, financier, immigrationniste. C’est une bien curieuse pensée politique !

Qui s’inscrit malheureusement dans la vision socio-politique gauchiste portée par le SNP : l’indépendance réclamée par ce parti indépendantiste est en effet toute relative, les leaders du SNP étant les premiers à favoriser l’immigration-invasion de leur pays, à militer pour une société multi-ethnique et multi-culturelle où le Celte écossais deviendra chez lui une de ces fameuses « minorités », à s’inscrire dans le projet messianique de l’Union Européenne d’un monde sans frontières ni nations, gouverné par une entité mondiale…

Alors, à tout prendre, entre un prochain rosbif anglais à la sauce blanche protestante et un lointain coucous pakistanais cuisiné façon Coran, le vrai choix nationaliste n’est pas celui du SNP de madame Sturgeon.

Pas certain que Braveheart aurait combattu contre les Anglais en cette occasion… »

Média-presse.info, le 29 mars 2017

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
Cet article, publié dans Actualités, est tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

11 commentaires pour Brexit : L’Écosse veut son indépendance pour rester dans la prison de l’Union européenne

  1. Nanker dit :

    Du pt de vue écossais cela s’entend : avant le carcan bruxellois et le déclin inexorable qu’il entraîne il y a les CENTAINES de milliards de fonds structurels que l’UE déverse généreusement sur le nouvel entrant.
    C’est ce que guignent l’Ecosse, ainsi que la Croatie la Serbie le Monténégro etc etc…

    Quelque part l’UE est comme les arnaques pyramidales : l’argent de ceux qui sont déjà entrés dans la danse sert à attirer les nouveaux gogos.

  2. zorba44 dit :

    Quand les Causses vont-elles demander leur indépendance pour bénéficier de fonds structurels ….
    blablabla …blabla ?!

    …ET PLONGER ENSUITE DANS LA MISÈRE DE LA DETTE ET DE SES CONSÉQUENCES

    Jean LENOIR

  3. zorba44 dit :

    Il vaut mieux voter en toute connaissance de causes…
    Faites individuellement passer ce lien au plus grand nombre de vos amis et relations en les priant de faire de même : la formidable puissance d’internet face aux merdias blafards !

    Jean LENOIR

  4. zorba44 dit :

    Suite et fin

    Jean LENOIR

  5. lamourfou777 dit :

    Bonjour, en complément des informations d’Olivier, nous vous proposons avec son autorisation notre Revue de presse quotidienne :

    Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce jeudi 30 mars 2017

    Est disponible dans la section Revue de presse de Crashdebug.fr
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse

    Et toujours des moments détentes mémorables :

    Moment détente. L’imposture « Emmanuel Macron » démasquée sur Canal Plus
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/13205-moment-detente-l-imposture-emmanuel-macron-demasquee-sur-canal-plus

    Merci Olivier,

    Amicalement,

    f.

  6. C’est vrai, on se marre devant de tels retournements de situation. Exactement l’inverse de ce qu’avait annoncé Pierre Hillard qui pensait que les Etats nationaux seraient démembrés par l’Union européenne. Or ce sont les Etats qui poussent dehors leurs propres régions, du fait de leur attachement à des visions mondialistes dépassées. Car l’Angleterre, apôtre de la mondialisation depuis toujours, n’a absolument pas renoncé au mondialisme libre-échangiste, dont elle conserve le credo tout comme la gouvernance onusienne (droits de l’homme, réchauffement climatique, développement durable, défense des minorités opprimés, multi-culturalisme, etc); Bien au contraire, elle veut rebattre les cartes à son avantage, comme toujours, bien que cette fois-ci la démarche semble tellement brouillonne, qu’on se demande si ces gens-là savent encore où ils vont.

    Car sortir de l’UE pour en copier les directives en droit anglais confine à l’absurdité absolue. Pourtant c’est bien ce que prévoit The Great Repeal Act. La même confusion règne quant à l’avenir de la City. Personne ne croit à la capacité de Theresa May de conserver le « passeport européen » permettant aux banques installées au UK de commercer librement avec le Continent. D’ailleurs la LSE a dû renoncer au rachat de la Bourse de Francfort, à la demande de la Commission.

    Ces Anglais sont d’un tel cynisme qu’il finissent par se laisser prendre à leurs propres pièges. Les banquiers anglaise et autres expats font leurs valises pour Dublin et Francfort. Il reste la Finance islamique sponsorisé par le Qatar qui veut faire de l’Angleterre sa tête de pont pour l’importation de gaz liquéfié destiné au marché européen. Theresa se vend aux plus offrants. Comme on est loin de la fière Albion d’Aboukir, du Cap Vert et de Trafalgar.
    Brexit’s Great Repeal Bill Is Only the Beginning: QuickTake Q&A

    https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-03-29/brexit-s-great-repeal-bill-is-only-the-beginning-quicktake-q-a

    http://www.zerohedge.com/news/2017-03-29/banks-london-employees-dont-panic

    • On est jamais assez explicite;

      Qatar sees Brexit as chance to supply UK more gas – minister
      Qatar sees Britain’s exit from the European Union as an opportunity to boost supplies of liquefied natural gas to the world’s fifth-largest economy and is open to investing in British energy assets, Qatar’s energy minister said.

      The Gulf state has 40 billion pounds ($50 billion) of investments in Britain and delivers 90 percent of Britain’s imports of liquefied natural gas.

      Qatar, the world’s biggest exporter of LNG, pledged 5 billion pounds of investment in Britain on Monday in a show of support as Prime Minister Theresa May begins the formal process of negotiating a divorce settlement with the EU.
      http://uk.reuters.com/article/uk-britain-uk-gas-idUKKBN16Z14E

    • Comment le « Great Repeal Act » pourrait avoir des effets imprévus en termes d’accroissement des pouvoirs de la ploutocratie mondialiste. L’exécutif anglais disposera « temporairement » de pouvoirs discrétionnaires pour déterminer quelles seront les normes européennes qui seront conservées et transposées en droits anglais et quelles seront celles qui seront rejetées, sans examen du Parlement britannique. Encore une conséquence fâcheuse d’un référendum à question unique qui fait figure de fourre-tout en termes de reconfiguration complète d’un système économique dont les termes n’ont jamais été exposés clairement aux électeurs.

      .The groups say that the bill, as currently proposed, allows for considerable use of the discretionary powers of officials and minimizes the potential for democratic scrutiny. These gaps would enable the government to « pick and mix » the EU norms that survive and are scrapped in the bill. In other words, officials in London could take on the powers that Brussels bureaucrats had, without the oversight of parliament.

      https://sputniknews.com/europe/201703301052120858-brexit-repeal-bill-powers/

  7. Ping : Brexit : L’Écosse veut son indépendance pour rester dans la prison de l’Union européenne |

Répondre à zorba44 Annuler la réponse.