Comment récupérer 200 milliards d’euros sans imposer aux Français une cure d’austérité

Un texte qui évoque des pistes de réformes et d’économies à réaliser sans s’attaquer aux Français les plus modestes et qui rejoint ce que je dis souvent sur le blog, notamment à propos de l’évasion fiscale et de la financiarisation de l’économie. Il manque cependant ce qui apparaît bien comme la priorité des priorités : la sortie de l’Union européenne et de l’euro, sans laquelle il est rigoureusement impossible de mettre fin à la libre circulation des capitaux, aux délocalisations (articles 32 et 63 du TFUE) et au chômage de masse. Le seul candidat à en parler clairement et sans détours – depuis 10 ans… – est François Asselineau. Or il n’est même pas cité dans ce texte, manifestement favorable aux candidats “de gauche”. Croit-on vraiment que Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon soient crédibles… des partisans de la rupture avec le système actuel ? OD

« Exonérer ici, supprimer des postes là, taxer davantage le plus grand nombre… Les candidats de droite et du centre ne font guère preuve d’inventivité en matière de politique fiscale. Pourtant, des recettes existent pour financer des politiques volontaristes au service de l’intérêt général, sans obliger chacun, en premier lieu les non riches, à « se serrer la ceinture », ni mettre au chômage des dizaines de milliers de fonctionnaires. Entre 130 et 200 milliards d’euros pourraient être facilement récupérés, estime « Rendez l’argent ! », un rapport publié par Attac et un collectif d’organisations et de syndicats. Mais cela signifie s’attaquer vraiment aux délinquants en col blanc.

Les candidats à l’élection sont régulièrement sommés de chiffrer leurs programmes. Entre promesses de réductions d’impôts ou de revenu universel, de nouvelles exonérations de cotisations pour les employeurs ou de hausse de la TVA pour l’ensemble des consommateurs, de sécurité sociale intégrale ou de suppression massive de postes de fonctionnaires, chaque proposition passe désormais sous les fourches caudines des gardiens de la rigueur budgétaire et de la réduction de la dette. Le bien-être des générations futures dépendrait davantage de lignes comptables bien équilibrées plutôt que du contenu des politiques menées.

L’association altermondialiste Attac et le collectif « Nos droits contre leurs privilèges », qui rassemble plusieurs organisations de la société civile et des syndicats de l’administration fiscale, se sont livrés à un petit exercice de chiffrage un peu différent. Leur rapport, rendu public ce 28 mars et intitulé « Rendez l’argent ! « , chiffre à 200 milliards d’euros la somme qui peut être récupérée en menant des politiques fiscales plus justes. De quoi, selon ces organisations, financer des centaines de milliers de créations d’emplois utiles à la transition écologique, relancer la recherche publique, favoriser l’accès à l’éducation et à la santé, ou ressusciter l’aide publique au développement.

Renforcer la lutte contre la fraude fiscale : 60 à 80 milliards

La fraude fiscale représente un manque à gagner de 60 à 80 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du déficit public annuel (75,9 milliards en 2016). Cette fraude prend plusieurs formes : le travail dissimulé, la fraude à la TVA, la sous-estimation de la valeur du patrimoine, le paiement de sommes en liquide non déclarées constituent les principales pratiques frauduleuses quand l’argent en question ne sort pas du pays. À l’échelle internationale, c’est encore plus complexe : l’administration fiscale doit au quotidien identifier les sociétés écrans, comprendre des montages sophistiqués, repérer des manipulations de prix. Qui sont ces fraudeurs ? Les deux tiers de ces délinquants en col blanc sont des entreprises, l’autre tiers sont des particuliers.

« La liberté de circulation des biens et des capitaux, les « paradis fiscaux et judiciaires », le numérique, l’ingénierie financière et fiscale ou le manque de coopération constituent des facteurs qui favorisent [cette fraude] », estime le syndicat Solidaires finances publiques, qui a participé à l’élaboration du rapport et publié en parallèle son « bilan fiscal du Quinquennat ». Un contournement de l’impôt parfois réalisé avec la complicité des autorités : l’UEFA, qui a organisé le championnat d’Europe des nations en 2016, n’a payé aucun impôt en France. « C’est en quelque sorte une double peine en termes de finances publiques : les investissements réalisés par les pouvoirs publics français pour l’organisation du tournoi auraient coûté 2 milliards d’euros (1,4 pour les stades et 600 millions pour les transports). Mais les bénéfices réalisés, estimés à 900 millions d’euros, sont exonérés », pointe le syndicat des personnels de Bercy.

Pour récupérer ces milliards « qui échappent à l’impôt », le collectif propose une série de mesures : obliger les multinationales à rendre des comptes sur leurs activités et filiales dans chaque pays pour sanctionner celles qui pratiquent un « shopping fiscal », en premier lieu les banques françaises et européennes. Un calcul de l’organisation Oxfam révèle que les vingt premières banques européennes réalisent en moyenne un quart de leur bénéfice de 2016 au sein de paradis fiscaux. Sur le podium des banques qui contournent le plus les impôts de leurs pays respectifs : la britannique HSBC (57 % des bénéfices au sein des paradis fiscaux), l’italienne Unicredit (36%) et la néerlandaise ING (34%). BNP Paribas arrive en 4ème position (32%), la Société générale est 6ème (22%), loin devant les autres banques hexagonales (voir le rapport d’Oxfam).

Les auteurs de « Rendez l’argent ! » proposent aussi de créer un statut de lanceur d’alerte, avec « aide financière et protection contre les représailles et intimidations ». Aujourd’hui ces lanceurs d’alerte sont, au mieux, harcelés et bannis de leur métier, telle Stéphanie Gibaud, ancienne comptable d’UBS France ; au pire condamnés à des peines de prison ou des amendes par leur employeur, comme Antoine Deltour et Raphaël Halet, les anciens employés du cabinet de conseil luxembourgeois PricewaterhouseCoopers, à la source du scandale Luxleaks (lire ici).

Indispensable à cette lutte contre la fraude fiscale, le renforcement « des effectifs et des moyens des administrations impliquées dans la traque des délinquants financiers ». Des efforts ont certes été accomplis sous ce quinquennat. Les redressements et régularisations fiscales ont ainsi rapporté 2,7 milliards d’euros en 2015. Le syndicat des finances publiques tire pourtant la sonnette d’alarme : 3100 emplois ont été supprimés en six ans, une baisse d’effectifs qui frappe également l’ensemble des pays de l’Union européenne.

« Au nom de la rigueur budgétaire, on a créé ainsi les conditions d’un maintien à haut niveau de la fraude fiscale : un choix économiquement, socialement et budgétairement totalement contre-productif », écrit Solidaires finances publiques. Pour l’instant, seuls deux des principaux candidats abordent le renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale dans leur programme : Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen l’évoque sans en détailler les aspects concrets. Et parmi les dizaines de milliers de postes de fonctionnaires que promettent de supprimer Emmanuel Macron (120 000 postes) et François Fillon (500 000), nul ne sait combien concernent Bercy et ses services anti-fraudes.

Taxer les transactions financières : entre 10 et 36 milliards

Une taxe sur les transactions financières (TTF) existe déjà en France. Adoptée en 2012, elle rapporte un peu moins d’un milliard d’euros par an. S’appliquant principalement aux échanges d’actions des sociétés cotées en bourse, elle a été renforcée fin 2017, avec un taux passant de 0,2 % à 0,3 %. Cette taxe réajustée prend davantage en compte les échanges spéculatifs, quand les achats et les ventes d’actions se déroulent sur une même journée. La mise en œuvre de cette TTF renforcée, prévue en 2018, dépendra de la nouvelle majorité. Un projet de taxe similaire est également en discussion entre dix pays européens, mais les négociations sont sans cesse repoussées.

Les propositions de « Rendez l’argent ! » souhaitent aller plus loin, en promouvant une taxe de 0,1 % sur toutes les transactions financières, et de 0,01 % sur certains produits dérivés, qui servent à spéculer sur la valeur d’une matière première ou d’un bien immobilier. Les recettes d’une telle taxe « sont estimées à 36 milliards d’euros à l’échelle européenne et 10,8 milliards d’euros par an pour la France », dit Attac. Si cette taxe était étendue à l’ensemble des produits dérivés – plusieurs centaines de milliards d’euros échangés chaque année –, elle pourrait rapporter « jusqu’à 36 milliards d’euros par an rien qu’en France ». Quid de la mise en œuvre technique d’une telle taxation ? « On peut tout d’abord prélever la taxe sur le lieu de négociation, c’est-à-dire dans les salles de marché des banques. On peut aussi décider de la prélever dans les chambres de compensation et les centrales de règlement-livraison nationales et internationales (comme Clearstream ou Euroclear, ndlr) qu’utilisent les banques pour effectuer les règlements d’espèces et les livraisons de titres. »

Qu’en disent les candidats à l’élection présidentielle ? Jean-Luc Mélenchon propose, dans son programme, d’« instaurer une taxe réelle sur les transactions financières ». Benoît Hamon l’étend à l’Europe « afin de doter la zone euro d’un budget et d’une Assemblée propres ». Emmanuel Macron demeure flou sur ses intentions : « La TTF est un totem pour les uns, un tabou pour les autres. Pour moi, ce n’est ni l’un ni l’autre. Il faut d’abord savoir comment on gère la sortie du Royaume-Uni, première place financière du continent », explique-t-il. En clair : le candidat d’En marche ! se garde la possibilité d’attirer banques et fonds d’investissement en France, quitte à ne pas réguler la finance spéculative, alors que Londres a instauré une taxe similaire à la TTF française, mais légèrement plus élevée (0,5%). De leur côté, ni François Fillon, ni le programme du FN ne l’évoquent. Fillon s’était, en tant que député, prononcé contre le renforcement de la TTF. L’ensemble des parlementaires LR et UDI avaient voté contre.

Réformer les niches fiscales : 10 à 15 milliards

La France compte… 451 niches fiscales ! Elles constituent un manque à gagner total de 89,9 milliards d’euros pour les finances publiques. Certaines d’entre-elles coûtent très cher : celles qui permettent des réductions d’impôt, sous certaines conditions, en cas d’achat d’un bien immobilier pèsent 1,5 milliard d’euros (lire : Logement : ces niches fiscales coûteuses, inutiles et contre-productives) ; le crédit impôt recherche accordé aux entreprises dépasse 5 milliards d’euros, « alors que son efficacité n’a pas été démontrée et qu’il sacrifie la recherche publique ».

Le rapport propose de revoir l’ensemble de ces niches afin d’étudier leur efficacité au regard de leur coût. « Une telle revue permettrait de définir celles qui doivent être supprimées ou réformées, de dégager des ressources et également de procéder à une réforme fiscale de fond. » Renforcer la progressivité de l’impôt pour que les ménages très aisés y contribuent davantage permettrait de dégager entre 5 et 10 milliards. Ré-équilibrer l’imposition entre PME, qui paient pleinement l’impôt sur les sociétés, et les grands groupes qui délocalisent leurs bénéfices grâce à leurs filiales, permettrait de dégager un montant similaire, soit 10 à 20 milliards pour ces deux mesures.

Conditionner les exonérations du CICE : 40 milliards pour l’emploi

Pour compléter ces recettes, les associations altermondialistes suggèrent d’octroyer sous conditions une nouvelle forme de crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Celui-ci coûte actuellement 40 milliards d’euros par an et n’a contribué à créer ou sauvegarder – au mieux – que 100 000 emplois. Soit une subvention indirecte de… 400 000 euros par emploi ! Pourtant, 40 milliards, c’est l’équivalent de 600 000 emplois au salaire moyen (un salarié payé 2200 euros nets), cotisations salariales et patronales comprises. À la place du CICE, les entreprises pourraient bénéficier d’aides directes et de crédits fléchés en échange de « la création d’emplois utiles, en particulier dans le secteur de la transition écologique ». Si François Fillon et Emmanuel Macron annoncent d’importantes baisses de cotisations et de prélèvements en faveur des entreprises au nom de leur « compétitivité », aucun n’a fixé de contreparties à ces cadeaux.

Supprimer les aides aux énergies fossiles : 10 milliards

Là encore, il s’agit de s’attaquer à un étrange paradoxe fiscal : alors que la lutte contre les dérèglements climatiques et la mise en œuvre d’une transition écologique semblent faire consensus, les énergies fossiles, issues du pétrole et les plus polluantes, demeurent allègrement subventionnées. « Exemption de TVA pour le pétrole en Outre-mer, TVA réduite sur l’essence en Corse, défiscalisation du kérosène, taux réduit pour le fioul utilisé comme carburant, défiscalisation des carburants pour les chauffeurs de taxis et les agriculteurs »… La liste de ces exemptions laissent perplexe au regard de la multiplication des pics de pollution.

Ces subventions à la consommation d’hydrocarbures coûtent 3,4 milliards d’euros par an. Attac y ajoute l’abattement fiscal sur le prix du diesel à la pompe, soit 5 à 6 milliards supplémentaires. Un avantage fiscal que Ségolène Royal a décidé d’étendre progressivement à l’essence. « Rendez l’argent ! » souhaite au contraire leur suppression progressive. Une question demeure : comment remplacer ces aides indirectes à des professions sinistrées ou en difficulté, comme les agriculteurs et les taxis, ou à des populations défavorisées, telles celles d’Outre-Mer.

Au total, ce sont donc entre 130 et 200 milliards de recettes fiscales qui sont potentiellement récupérables, au service d’une fiscalité plus juste et d’une meilleure répartition des richesses, sans alourdir les impôts et taxes acquittés par les classes populaires et moyennes, ni mettre au chômage des dizaines de milliers de fonctionnaires. Reste à observer quels seront les candidats les plus favorables à cette justice fiscale. Nul besoin d’être devin pour cela ».

Ivan du Roy, Bastamag.net, le 28 mars 2017 (via Crashdebug)

Rappels :

Evasion fiscale : « Ces 600 milliards qui manquent à la France »

Juncker : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »

Hervé Falciani : « Les vrais terroristes, c’est le monde de la finance »

Tragédie de l’euro : le graphique qui tue

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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11 commentaires pour Comment récupérer 200 milliards d’euros sans imposer aux Français une cure d’austérité

  1. zorba44 dit :

    Il y a bien entendu à boire et à manger dans la liste de ce qu’il convient de faire et convient de ne pas faire.
    Plus une fiscalité est complexe, plus elle incorpore de niches fiscales …moins est-elle finalement équitable.
    Deux pistes : un simplifier la fiscalité en supprimant les constructions tordues telles que l’ISF mais aussi rendre l’impôt sur le revenu, un impôt à trois ou quatre tranches… Dégraisser les niches à 80 ou 90% mais aussi, à titre d’exemple, supprimer les droits de mutation immobiliers et les inscriptions hypothécaires (qui sont lourds, improductifs et totalement injustes en ce qu’ils grévent fortement la mobilité et spolient le droit d’acheter et de vendre – et qu’on arrête aussi avec les taxations de plus-values immobilières qui en fait ne sont pas des plus-values puisqu’un remplacement, au même degré, coûtera le même prix…
    Il faudrait sans doute 200 ou 300 pages pour passer au crible l’imbécilité de notre système fiscal, coûteux à gérer, impossible à maîtriser et aussi performant qu’un frein de Maxwell – autant dire une machine à pédaler dans le vide, pour prendre l’autre bout de l’inefficacité…

    Et puis qu’on fasse rendre gorge à ceux qui se servent dans la caste politique et durement !

    Jean LENOIR

  2. Alcide dit :

    La rigueur budgétaire et financière commence par l’application de la rigueur morale qui s’oppose au paiement de la dette publique odieuse.

    Aucun candidat ne parle du caractère frelaté de la dette publique qui est un simple montage au seul profit du manipulateur en chef rothschildien pour une spoliation du peuple de 2200 milliards.

    D’autant que la quasi totalité des candidats ont participé directement ou indirectement au sein des cabinets à l’arnaque
    Aucun « économiste  » n’explique publiquement l’entourloupe.

    Tous des chiens.

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  4. Tenez OD, puisque les banksters sont à la manœuvre, tout comme j’ai dénoncé dès le départ que 4 grandes banques françaises participaient au financement de la construction de l’Oléoduc, parmi 17 banques ; Il y a donc 4 banques françaises qui sont des investisseurs directs du projet : BNP Paribas, le Crédit Agricole, Natixis et la Société Générale. Les 13 autres banques sont américaines (4), japonaises (3), allemande (1), britannique (1), italienne (1), espagnole (1), canadienne (1), hollandaise (1) et le rappelant autant que nécessaire ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/02/25/les-femmes-indigenes-donnent-leur-avis/

    Il faut noter cette info similaire : Les quatre premières banques françaises et l’assureur AXA financent la colonisation des Territoires palestiniens par Israël via leurs participations dans des banques et des entreprises israéliennes actives dans les colonies, affirme un rapport de la FIDH publié mercredi. http://www.alterinfo.net/Quatre-banques-francaises-et-l-assureur-AXA-financent-la-colonisation-israelienne-FIDH_a129571.html

    Cela atteste que, en France nous sommes légitimes à lutter contre tous les empires coloniaux, soit l’Empire anglo-sioniste… Et le Pr de Sciences Politiques Taiaiake Alfred, qui est membre Mohawk, enseignant à l’Université de Victoria au Canada, n’a de cesse d’expliquer comme, Natifs et non indigènes peuvent résister au fléau de l’humanité : le colonialisme et ce par quoi il arrive l’État ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/03/15/le-grand-desapprentissage-par-taiaiake-alfred-ph-d/ démontrant ainsi que cela n’est pas une vue de l’esprit ! JBL

  5. brunoarf dit :

    Le 19 février 1983, François Mitterrand constate : 

    « Je suis partagé entre deux ambitions : celle de la construction de l’Europe et celle de la justice sociale. Le Système Monétaire Européen est nécessaire pour réussir la première, et limite ma liberté pour la seconde. » (Jacques Attali, Verbatim, Fayard, page 399)

    Construction de l’Europe ou justice sociale ? Choisis ton camp, camarade !

    Nous connaissons la suite de l’histoire. Nous savons aujourd’hui ce que François Mitterrand choisira de privilégier.

    Un mois plus tard, le 22 mars 1983, François Mitterrand choisit la construction de l’Europe. Il nomme un nouveau gouvernement, le troisième gouvernement Mauroy. Il choisit le tournant de la rigueur. Il choisit de rester dans le Système Monétaire Européen. Il referme la parenthèse sociale, la parenthèse de gauche, populaire et nationale. Il s’engage, comme son prédécesseur Valéry Giscard d’Estaing, dans une politique dont la priorité numéro un est : la construction européenne.

    Depuis le 22 mars 1983, les dirigeants socialistes n’ont plus comme priorité numéro un : la justice sociale.

    Ca fait 34 ans de trahison.

    34 ans durant lesquels le Parti Socialiste a trahi son idéal d’origine : la justice sociale.

    Ces 34 ans de trahison auront leur apogée le 4 février 2008.

    Ce jour-là, 17 députés socialistes votent « pour » le projet de loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution. 17 députés socialistes bafouent le vote du peuple français qui avait voté « non » à la constitution européenne :

    MM. Dominique Baert, Christophe Caresche, Paul Giacobbi, Mme Annick Girardin, MM. Armand Jung, Jack Lang, Michel Lefait, Mme Annick Lepetit, MM. Albert Likuvalu, Victorin Lurel, Mmes Jeanny Marc, Dominique Orliac, Sylvia Pinel, MM. Philippe Tourtelier, Manuel Valls, André Vézinhet et Jean-Claude Viollet.

    Ce jour-là, 15 sénateurs socialistes votent « pour ». 15 sénateurs socialistes bafouent le vote du peuple français qui avait voté « non » à la constitution européenne :

    MM. Robert Badinter, Jean Besson, Mmes Nicole Bricq, Monique Cerisier-Ben Guiga, MM. Charles Josselin, Alain Journet, Gérard Miquel, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Daniel Raoul, André Rouvière, Mme Patricia Schillinger, M. Jean-Pierre Sueur, Mme Catherine Tasca et M. Richard Yung.

    http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo9000.asp

    A cause de tous ces traîtres, il n’y aura pas de référendum sur le traité de Lisbonne.

    Et aujourd’hui ?

    Aujourd’hui, ces 34 ans de trahison aboutissent à l’auto-destruction du Parti Socialiste : la scission vient juste d’avoir lieu entre :

    les Vallsistes pro-européens, qui viennent de choisir de voter pour Emmanuel Macron à l’élection présidentielle

    les Hamonistes pro-européens, qui eux votent Benoît Hamon à l’élection présidentielle.

    Le Parti Socialiste n’est plus qu’un ramassis d’européistes qui s’entre-tuent.

    Le Parti Socialiste est en train d’agoniser.

    Qu’il crève.

  6. Ping : Ces banques françaises qui financent la colonisation ! | jbl1960blog

  7. brunoarf dit :

    Mai 1974 – mai 2017.

    Nous venons de vivre 43 ans de pétainisme : maintenant, ça suffit.

    Le pétainisme, c’est quand des dirigeants politiques français font une politique favorable à l’intérêt national de l’Allemagne.

    Après 43 ans de pétainisme, nous devons revenir au programme du Conseil National de la Résistance.

    François Asselineau est candidat à l’élection présidentielle.

    Le programme de François Asselineau adapte le programme du Conseil National de la Résistance :

    « Adapter aux conditions de 2017 le programme du Conseil national de la Résistance de 1944. »

    C’est la page 3 :

    Cliquer pour accéder à Programme-Francois-Asselineau-2017.pdf

    Rappel :

    Conformément au programme du CNR, voici tout ce qui avait été construit à partir d’octobre 1944 par le gouvernement de Charles de Gaulle :

    – 18 octobre 1944 : ordonnance sur les profits illicites.
    – 14 décembre 1944 : ordonnance instituant les Houillères nationales du Nord et du Pas-de-Calais.
    – 3 janvier 1945 : rétablissement de la gratuité dans l’enseignement secondaire.
    – 16 janvier 1945 : ordonnance nationalisant les usines Renault.
    – 22 février 1945 : ordonnance sur les comités d’entreprise.
    – 9 avril 1945 : nationalisation de Gnome et Rhône. Nationalisation d’Air France.
    – 12 juin 1945 : suppression de la censure de presse.
    – 22 juin 1945 : réforme de la fonction publique. Création de l’Ecole Nationale d’Administration. Elle doit former des haut-fonctionnaires. Leur mission est de servir l’Etat. Je vous laisse comparer avec ce que sont devenus nos énarques aujourd’hui.
    – 28 juin 1945 : ordonnance sur les loyers.
    – 30 juin 1945 : ordonnance sur le blocage des prix.
    – 15 août 1945 : lancement de l’impôt de solidarité nationale.
    – 4 et 19 octobre 1945 : ordonnance sur la Sécurité sociale.
    – 11 octobre 1945 : ordonnance sur la crise du logement.
    – 17 octobre 1945 : ordonnance sur le statut du fermage.
    – 2 novembre 1945 : ordonnance sur les conditions de séjour des étrangers.
    – 2 décembre 1945 : nationalisation de la Banque de France. Nationalisation des grandes banques de crédit.
    – 21 décembre 1945 : création du Commissariat au Plan.

    En 1946, le gouvernement de Félix Gouin continue de réaliser le programme du Conseil National de la Résistance :
    8 avril 1946 : nationalisation du gaz et de l’électricité
    25 avril 1946 : nationalisation des grandes compagnies d’assurance
    16 mai 1946 : loi sur les comités d’entreprise
    17 mai 1946 : loi créant les Charbonnages de France.

    Toutes les mesures ci-dessus étaient dans le programme du CNR.

    Et dans le camp d’en face ?

    Dans le camp d’en face, les ennemis du CNR dirigent la France depuis 43 ans.

    Dans le camp d’en face, les ennemis du CNR détruisent tout ce qui avait été construit à la Libération entre 1944 et 1946.

    Dans le camp d’en face, Denis Kessler écrivait cet article ahurissant, paru dans “Challenge” le 4 octobre 2007 :

    « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! »

    https://www.legrandsoir.info/Adieu-1945-raccrochons-notre-pays-au-monde.html

    Les ennemis du CNR sont nos ennemis.

    Nous devons les virer.

    • Para Bellum dit :

      Conseil de la résistance…?

      24 juin 1717
      4 loges de Londres se constituent en Grande Loge.
      1723
      Première édition des Constitutions dites d’Anderson.
      1725-1726
      Première mention d’une loge « de Saint-Thomas » à Paris.
      1725-1737
      Création des premières loges françaises à Paris.
      1736-1738
      Publications des différentes versions du Discours de Ramsay.
      1738
      Première condamnation de l’Ordre par Clément XII.
      1732-1757
      Diffusion des Loges en province. La maçonnerie gagne les couches bourgeoises et populaires.
      vers 1740
      Apparition du Rite écossais.
      1740-1770
      Foisonnement de Hauts Grades et d’obédiences indépendantes.
      1773
      Création du Grand-Orient de France.
      1773-1789
      Lent effort d’unification de la maçonnerie par le Grand-Orient de France.
      L’occultisme et le mysticisme à l’origine de la création d’un « inextricable fouillis » écossais : Souverain Conseil des Empereurs d’Orient et d’Occident, Conseil des Chevaliers d’Orient et d’Occident, Directoires écossais.
      1796
      Timide reprise des activités maçonniques après la période révolutionnaire.
      1799
      Concordat d’union entre le Grand-Orient et la Grande Loge de France.
      1804
      Concordat d’union entre le Grand-Orient de France et la Grande Loge écossaise du Rite ancien et accepté.
      21 juillet 1805
      Le Grand-Orient institue dans son sein un Directoire des Rites.
      16 septembre 1805
      Le Rite écossais dénonce le Concordat.
      1813-1814
      Introduction en France des Rites de Misraïm et de Memphis.
      1849
      Le Grand-Orient adopte une nouvelle Constitution qui, pour la première fois, professe l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme.
      1852
      Acquisition par le grand-maître Lucien Murat de l’hôtel de la rue Cadet.
      1862
      Nomination du maréchal Magnan grand-maître du Grand-Orient par Napoléon III.
      1865
      Une nouvelle Constitution maintient le principe de l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme mais proclame la liberté de conscience et n’exclut personne pour ses croyances.
      Pie IX prononce une nouvelle excommunication de la fm.
      1877
      Le Convent du Grand-Orient de France abandonne le principe de l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme.
      1910
      Création d’une loge du Rite rectifié sous les auspices du Grand-Orient de France.
      1934
      Réveil du Grand Prieuré des Gaules.
      13 août 1940
      Loi sur les sociétés secrètes.
      22
      Décembre 1943 Rétablissement de la maçonnerie sur ordonnance du général de Gaulle.

      Un aveu du Grand-Maître du Grand-Orient doit d’abord retenir notre attention :
      « C’est le général De Gaulle, dit-il, c’est lui qui nous a rendu force et vigueur ». [de Gaulle] a dit « Je vais redonner la République à la France et il n’y a aucune raison que je ne lui redonne pas aussi les francs-maçons » [Déclaration faite à Alger en 1943 citée dans son livre « Trois points, c’est tout »(1)].
      Sous la Ve République le Grand-Orient disposait de 150 affiliés à l’Assemblée nationale et au Sénat, contre 350 sous la IIIe République. Pourquoi cette déperdition ? : parce que l’Ordre maçonnique a été « dissous, persécuté, déporté »…cela leur avait infligé « vingt ans de retard »[selon les propres termes de Fred Zeller].

      Ainsi, la dissolution de la Franc-Maçonnerie en 1940, par le gouvernement du maréchal Pétain, avait porté un coup sévère à la Maçonnerie, ce qui prouve que l’on peut bel et bien briser cet État dans l’État.

      (Je n’ai pas d’estime particulière pour Pétain…)

  8. Pierson dit :

    -NB : Pétinisme et collaboration… C’est exact que Pétain « a travaillé pour la Prusse », comme le disait Voltaire ironiquement quand il s’était brouillé avec Guillaume 2. C’est 1 histoire qui a perduré avec l’UE. Ca avait débuté avec Walter Hallstein, ministre d’Hitler en 1941, qui avait ébauché son Europe.. idée reprise par la CIA en 1948 mais 1 fois faite; Hallstein se retrouva Pdt de la Commission € de 1958-1967..voir la suite : https://www.youtube.com/watch?v=zBfrKgi5Cac&index=39&list=PLFuGlAfjLR7oVzLIxpoAO7o29S1bKUW83
    Mais Pétain a protégé les petits épargnants en rétablissant 1 contrôle bancaire pour lutter contre la fuite des capitaux.. et le rétablissement de la Doctrine Germain pour séparer les banques en2 et protéger les petits épargnants.. mais Delors l’a supprimée en 1984 sous la pression des banques ! Delors, élu 3 fois Pdt de la CE,, Schengen à Bruxelles a co-fabriqué Maestricht, a fait l’Acte Unique Européen & Schengen et collaboré activement aux Traités suivants avec son think-tank « notre Europe » et au Fafta avec Pascal Lamy. Au Parlement Européen ; le LR & PS, les centristes, toujours EELV parfois, votent les mesures proposées par la CE sauf le FN et le FDG et DLR. La CE passe 90% de son temps avec les banques & les multinationales et se fiche du social.
    – Aux Présidentielles; mis à part le FN ; les petits partis europhobes sont bannis des médias.. et les problèmes de l’UE font l’objet d’1 black-out des infos. Nos Gouvernants appliquent strictement les GOPE de la CE comme la loi El Kohmri.. à coup de 49.3 s’il le faut !
    – l’€uro a été au départ 1 monnaie conçue pour l’Allemagne mais pas pour les autres Pays qui ne peuvent suivre & appliquer les critères de Maestricht. Notre Dette date de la loi Rothschild 1973 qui a détruit notre souveraineté monétaire et obligé d’emprunter à des banques étrangères sur le Marché. Il nous préparent 1 Ministère des Finances de l’UE : casse-cou ! et le renforcemnt du fédéralisme UE…

  9. Ping : Qui décide en France, le pouvoir, les partis ou les citoyens? A qui appartient ou appartenait, réellement, la souveraineté, du moins jusqu’à Sarko Ier ? (by keg – 06/04/2017) « Une de keg

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