La concertation sur les retraites ? « Ce n’était que du cinéma » (syndicats)

« Interrogés par franceinfo, la plupart des syndicats estiment s’être heurtés à un « mur » lors des discussions sur la réforme des retraites, qui ont débuté au printemps 2018.

Un écran de fumée ? Le 9 décembre 2019, l’ex-haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye dressait un bilan plutôt flatteur de deux années d’échange sur la réforme des retraites. Et se félicitait des « 50 réunions » qui s’étaient tenues avec les syndicats, sans compter « 130 réunions avec les différentes professions » , pour élaborer le futur « système universel » à points voulu par l’exécutif.

Une satisfaction qui, aujourd’hui, tranche avec la durée d’un conflit social qui s’éternise. Mardi 7 janvier 2020, la grève contre la réforme des retraites à la SNCF est entrée dans son 33e jour,  battant ainsi largement le record du conflit social de l’hiver 1986-1987, qui avait duré 28 jours. La CGT, FO, FSU, CFE-CGC et Solidaires appellent à une nouvelle grève interprofessionnelle, jeudi 9 janvier, et à une nouvelle manifestation, samedi 11 janvier. Les rencontres gouvernement-syndicats reprennent ce mardi 7 janvier. Pour un même résultat ?

« Donner le sentiment  qu’il y avait concertation »

Interrogés, la plupart des syndicats disent s’être heurtés à un mur depuis le début des discussions, au printemps 2018. « Nous avons expliqué en quoi le système à points n’était pas une bonne idée, mais en vain »,  explique le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, qui a participé à des rencontres « bilatérales » avec l’équipe Delevoye. « Les 18 mois de ‘concertation’, c’était pour changer les virgules et les points » dans le texte du projet, abonde Fabrice Michaud, secrétaire général de la CGT Transports. 

« A l’arrivée, le projet Delevoye est quasiment à 100% le texte d’origine. Cette concertation, ce n’était que du cinéma ! Il s’agissait simplement de donner le sentiment aux Français qu’il y en avait une », lance enfin le secrétaire national chargé des retraites à la CFE-CGC, Pierre Roger, qui a assisté à une « trentaine de réunions ». Particulièrement remonté, le président du syndicat des cadres, François Hommeril, confirme.

La méthode de ‘concertation’ du gouvernement n’est rien d’autre qu’un enfumage permanent. On arrive à l’évidence d’un projet qui était figé dès le départ, avec des paramètres qui sont restés les mêmes du début à la fin.

François Hommeril,
président de la CFE-CGC

à franceinfo

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A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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10 commentaires pour La concertation sur les retraites ? « Ce n’était que du cinéma » (syndicats)

  1. Jean-Loup Izambert dit :

    Ca alors, quelle surprise…! Zont pas du bien suivre les lois que l’actuel président a fait voter ou passer en force avec l’Art. 49 alinéa 3 quand il fut conseiller du méprisant François Hollande puis ministre du gouvernement Valls…

    • rodez21 dit :

      Le gouvernement joue la montre, tout en maintenant le faux semblant d’une négociation.
      Sauf erreur, le texte de loi devrait être présenté à l’assemblée en mars et il y a fort à parier qu’il le sera sans ajout ni retrait.

      Donc la grève peut bien encore durer.

      • On verra bien. Ce qui est certain en revanche, c’est que ces escrocs jouent la montre et même le pourrissement… et que le texte de loi a déjà été envoyé au Conseil d’Etat.

  2. brunoarf dit :

    Champagne ! Champaaaaagne ! Record historique battu !

    Les actionnaires du CAC 40 ont gagné 60 milliards d’euros de dividendes en 2019, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2018 ! C’est un nouveau record !

    CAC 40 : versements record aux actionnaires en 2019.

    A 60 milliards d’euros, les dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 dépassent le niveau record de 2007.

    Les dividendes ont augmenté de 12 % par rapport à l’année dernière.

    Compte tenu des bons résultats 2019 attendus, les dividendes et les rachats d’actions devraient encore progresser cette année.

    https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/versements-records-aux-actionnaires-du-cac-40-en-2019-1161373

  3. Lazeby dit :

    Dans les années soixante dix du cercle dernier, un ancien spécialiste américain du renseignement militaire -Rafael Pagan- fut recruté par la firme Nestlé pour mettre en application la nouvelle stratégie de reconquête formulée par la Commission Trilatérale et devant être menée par les grandes firmes contre les nuisances politiques et syndicales.
    Pagan mit explicitement en pratique certains principes simples :
    1)
    Toute négociation syndicale ne doit servir qu’à gagner du temps et à discréditer l’interlocuteur aux yeux de leurs mandataires, précisément en faisant traîner la séquence en longueur. Si l’interlocuteur se rebiffe, la négociation sert alors avant tout à l’étiqueter comme irresponsable devant l’opinion générale.
    2)
    Toute négociation sert en second lieu à caractériser et diviser l’adversaire. Se dégagent alors trois types d’interlocuteur :
    L’idéaliste ; celui que l’on peut déstabiliser en lui donnant mauvaise conscience. Exemple ces grévistes des transports qui font tant de mal aux usagers par leurs actions intempestives.
    Le réaliste ; celui que l’on peut toujours acheter au final. Exemple tel leader fameux de la CGT qui allait dépenser ses émoluments syndicaux dans des boîtes à putes avec son copain Johnny.
    Le radical ; celui que l’on condamnera sans pitié au placard dans un premier temps et au licenciement au final.
    Il vous reste à appliquer la théorie au cas d’espèces actuel. En tout cas, Macron et sa bande ont bien appris leur leçon sans doute auprès de conseillers avertis.

    (Pour aller plus loin, lire La société Ingouvernable, une généalogie du libéralisme autoritaire par Grégoire Chamayou, éditions La Fabrique).

    • Lazeby dit :

      « Siècle » et non pas « cercle », quoique… C’est bien dans ces années là que l’on a commencé à tourner en rond.

  4. zorba44 dit :

    Bonsoir Bruno,
    Qui dit champagne dit « bulles », n’est-ce pas ?!

    …Bon d’accord, c’est facile !

    Par contre pour les retraites dans lesquelles Tyran dernier veut sabrer, c’est loin d’être acquis.

    Jean LENOIR

  5. brunoarf dit :

    9 août 2017 : un article incroyable, ahurissant : la directrice générale de l’institut de recherche de BlackRock donne une note à Macron, comme le ferait une institutrice à un élève :

    « Emmanuel Macron : 8/10. Continuez comme ça. »

    Dès le 9 août 2017, BlackRock était le maître, Macron était l’élève.

    LE NOUVEL OBS : Depuis Londres, où vous êtes économiste pour l’institut de recherche de BlackRock, l’une des plus grosses sociétés de gestion de fonds au monde, quelles sont vos premières impressions sur les 100 premiers jours d’Emmanuel Macron ?

    ISABELLE MATEOS Y LAGO : Il faut souligner un élément de contexte important. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, l’économie française comme l’économie européenne ont continué à surprendre de manière positive. Le contexte est porteur. Cela permet une certaine indulgence vis-à-vis des détails et des hoquets du processus de décision du président.

    https://www.nouvelobs.com/economie/20170808.OBS3134/macron-peut-faire-ce-que-la-france-n-a-jamais-reussi-a-faire.html

  6. xavib dit :

    Toute la la bêtise (ou la duplicité?) de François Ruffin….

    Pourtant ça avait l’air de bien démarrer avec la dénonciation de BlackRock, Sanofi, Big Pharma,
    « psychopathes du profit » à qui les politiciens collabos comme Macron font la courte échelle…

    Et à partir de 6 minutes, patatras ! Dominique Seux et le climat…. 😦

  7. loulou Pomer dit :

    Oh le culot !!! La faux cul !!!
    Elisabeth Borne : « il n’y a plus aucune raison que la grève contre la réforme des retraites se poursuive »

    AFP, publié le dimanche 12 janvier 2020 à 13h23

    La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a jugé dimanche qu’il n’y avait « plus aucune raison » que la grève contre la réforme des retraites « se poursuive », au lendemain du retrait de l’âge pivot de 64 ans proposé par le Premier ministre aux partenaires sociaux.

    La ministre, également en charge des Transports, s’exprimait lors de l’émission BFM Politique en partenariat avec journal Le Parisien. L’annonce samedi d’Edouard Philippe a été bien accueillie par les syndicats réformistes, tandis que les opposants écartent l’idée d’une fin rapide du conflit.

    Pour le seul retrait (« provisoire » !) de l’âge pivot de 64 ans ???

    Elle prend les Français pour des quiches ma parole !!

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