SVB : La crise de liquidité que nous avions annoncée vient de commencer

par Brandon Smith

Ces derniers jours, une avalanche d’informations et de nombreuses théories ont circulé sur le sort d’une banque californienne connue sous le nom de SVB (Silicon Valley Bank). SVB était la 16ème plus grande banque des Etats-Unis jusqu’à ce qu’elle fasse brusquement faillite et se retrouve en situation d’insolvabilité le 10 mars dernier. L’effondrement de la banque est lié à une perte de liquidité de 2 milliards de dollars sur la vente d’obligations, qui a fait chuter la valeur de l’action de l’institution de plus de 60 %, déclenchant une ruée des clients craignant de perdre une partie ou la totalité de leurs dépôts.

Il existe de nombreux articles détaillés sur la situation de SVB, mais je voudrais surtout parler de l’origine du problème. Les déficits de la banque ne sont pas vraiment la cause de la crise, ils sont le symptôme de la pénurie de liquidités que j’ai prédite ici, sur Alt-Market, il y a plusieurs mois, de même que le moment où cet événement se produirait.

Mais tout d’abord, discutons de la question centrale, à savoir le resserrement monétaire et la Réserve fédérale. Dans mon article intitulé « The Fed’s Catch-22 Taper Is A Weapon, Not A Policy Error », publié en décembre 2021, j’ai noté que la Fed était clairement sur la voie d’un resserrement dans un contexte de faiblesse économique, très similaire à ce qu’elle a fait au début des années 1980 pendant la période de stagflation et aussi quelque peu similaire à ce qu’elle a fait au début de la Grande Dépression. L’ancien président de la Fed, Ben Bernanke, a même ouvertement admis que la Fed avait provoqué la spirale incontrôlable de la dépression par ses politiques de resserrement.

Dans ce même article, je parlais de la « courbe des taux » comme d’un signal d’alarme pour une crise imminente :

« …La banque centrale est le plus grand investisseur en obligations américaines. Si la Fed augmente les taux d’intérêt au point de les affaiblir et réduit ses achats d’actifs, nous pourrions assister à une répétition de 2018, lorsque la courbe de rendement a commencé à s’aplatir. Cela signifie que les obligations du Trésor à court terme finiront par avoir le même rendement que les obligations à long terme et que les investissements dans les obligations à long terme diminueront ».

Depuis la semaine dernière, la courbe des taux s’est inversée, signalant une potentielle pénurie de liquidités. Jerome Powell (président de la Fed) et Janet Yellen (secrétaire au Trésor) ont tous deux indiqué que les politiques de resserrement se poursuivraient et que l’objectif était de ramener l’inflation à 2 %. Compte tenu des milliers de milliards de dollars que la Fed a injectés dans le système financier au cours de la dernière décennie, ainsi que de la faiblesse générale de l’économie, il ne faudrait pas beaucoup de QT pour écraser les marchés du crédit et, par extension, les marchés boursiers.

Comme je l’ai également noté en 2021 :

« Nous sommes maintenant de nouveau à ce stade où l’inflation des prix liée à la création monétaire se heurte à la dépendance totale du marché boursier à l’égard des mesures de relance pour se maintenir à flot. Certains continuent d’affirmer que la Fed ne sacrifiera jamais les marchés en procédant à un resserrement de sa politique monétaire. Selon moi, la Fed se fiche complètement de la situation, elle attend seulement le bon moment pour débrancher l’économie américaine ».

Mais le moment est-il venu ? J’ai développé cette analyse dans mon article « Major Economic Contraction Coming In 2023 – Followed By Even More Inflation », publié en décembre 2022.

J’écrivais :

« C’est la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, alors que l’année 2022 touche à sa fin. La Fed est au milieu d’un programme de hausse des taux assez agressif pour « lutter » contre la crise stagflationniste qu’elle a créée par des années de mesures de relance monétaires. Le problème est que les taux d’intérêt plus élevés ne font pas baisser les prix et ne ralentissent pas non plus la spéculation boursière. L’argent facile est en place depuis bien trop longtemps, ce qui signifie qu’un atterrissage brutal est le scénario le plus probable ».

Je poursuivais :

« Au début des années 2000, la Fed a pratiqué des taux d’intérêt artificiellement bas qui ont gonflé la bulle immobilière et la bulle des produits dérivés. En 2004, elle s’est engagée dans un processus de resserrement. En 2004, les taux étaient de 1 % et, en 2006, ils ont atteint plus de 5 %. C’est à ce moment-là que des fissures ont commencé à apparaître dans la structure du crédit, 4,5 %- 5,5 % étant le seuil magique avant que la dette ne devienne trop chère pour que le système puisse continuer à jouer la comédie. En 2007/2008, la nation a été témoin d’une implosion exponentielle du crédit… »

Enfin, je faisais ma prédiction pour mars/avril 2023 :

« Puisque rien n’a été réglé par la Fed à l’époque, je continuerai à utiliser le taux des fonds de 5 % comme indicateur du moment où nous assisterons à une nouvelle contraction majeure… La taxe d’accise de 1 % ajoutée à un taux des fonds de la Fed de 5 % crée un boulet de 6 % sur tout argent emprunté pour financer les futurs rachats d’actions. Ce coût sera beaucoup trop élevé et les rachats s’essouffleront. Cela signifie que les marchés boursiers vont également s’arrêter et chuter. Il faudra probablement attendre deux ou trois mois avant que la taxe et les hausses de taux n’aient un effet visible sur les marchés. Le délai de contraction se situerait donc aux alentours de mars ou avril 2023 ».

Nous sommes aujourd’hui à la mi-mars et il semble que les premiers signes d’une crise de liquidité remontent à la surface avec l’insolvabilité de SVB et la fermeture d’une autre institution à New York, la Signature Bank.

Tout est lié à la liquidité. Avec des taux plus élevés, les banques ont du mal à emprunter à la Fed et les entreprises ont du mal à emprunter aux banques. Cela signifie que les entreprises qui dissimulaient leurs faiblesses financières et leur exposition à de mauvais investissements en recourant à des crédits faciles n’ont plus cette possibilité. Elles ne pourront plus soutenir artificiellement des activités qui ne sont pas rentables, elles devront renoncer aux rachats d’actions qui valorisent leurs titres et elles devront procéder à des licenciements massifs afin de protéger leurs résultats.

SVB n’est pas tout à fait Bear Stearns, mais c’est probablement un canari dans la mine de charbon, qui nous indique ce qui est sur le point de se produire à plus grande échelle. Nombre de ses déposants sont issus du capital-risque alimenté par le crédit facile, sans parler de toutes les entreprises liées à l’ESG qui dépendent des prêts « woke ». Cet argent a disparu – il est mort. Ces entreprises s’effondrent discrètement mais rapidement, ce qui a également créé un trou noir pour les dépôts au sein de la SVB. C’est un cycle terriblement destructeur. Il est certain que de nombreuses autres banques américaines se trouvent dans la même situation.

Je pense que ce n’est que le début d’une crise de liquidité et de crédit qui, conjuguée à une inflation galopante, produira peut-être le plus grand krach économique que l’Amérique ait jamais connu. La faillite de la SVB n’est peut-être pas LE déclencheur, mais seulement un parmi d’autres. Je pense que dans ce scénario, les grandes banques américaines pourraient éviter le type d’effondrement du crédit que nous avons connu avec Bear Stearns et Lehman Brothers en 2008. Mais la contagion pourrait tout de même toucher plusieurs banques de taille moyenne et les effets pourraient être les mêmes dans un court laps de temps.

Avec toutes les informations qui circulent sur la SVB, il est facile d’oublier que tout cela se résume à une seule question vitale : Les mesures de relance de la Fed ont créé une économie totalement dépendante des liquidités faciles et bon marché. Aujourd’hui, la Fed a supprimé cet argent facile. À la lumière de l’effondrement de la SVB, la banque centrale va-t-elle faire marche arrière dans son resserrement ou va-t-elle continuer à aller de l’avant et risquer la contagion ?

Pour l’instant, Janet Yellen et la Fed ont mis en place un backstop limité et une garantie sur les dépôts à la SVB et à Signature. En théorie, cela permet d’éviter une « décote » sur les comptes des déposants et d’attirer les investisseurs de détail en leur faisant miroiter une relance sans fin. Il s’agit toutefois d’une demi-mesure : les banquiers centraux doivent au moins donner l’impression qu’ils essaient.

Les actifs de la SVB s’élèvent à environ 200 milliards de dollars et ceux de la Signature à environ 100 milliards de dollars, mais qu’en est-il de l’exposition interbancaire et des implications plus larges ? Combien de banques parviennent à peine à remplir leurs obligations en matière de liquidités et combien d’entreprises voient leurs dépôts s’évaporer ? Le backstop ne fera rien pour empêcher une contagion majeure.

Il existe de nombreuses astuces financières susceptibles de ralentir le rythme d’un effondrement du crédit, mais pas de manière significative. Et voici l’essentiel : Contrairement à 2008, la Fed a créé une situation à laquelle il n’y a pas d’échappatoire. Si elle change de cap et revient aux sauvetages systémiques, la stagflation montera encore en flèche. Si elle ne recourt pas à l’assouplissement quantitatif, les banques s’effondrent, les entreprises s’effondrent et même les obligations deviennent intenables, ce qui menace le statut de réserve mondiale du dollar. Qu’est-ce que cela entraîne ? Une nouvelle stagflation. Dans les deux cas, les prix de la plupart des produits de première nécessité augmenteront rapidement.

Combien de temps ce processus va-t-il durer ? Tout dépend de la réaction de la Fed. Elle pourrait être en mesure de retarder le krach de quelques mois grâce à divers palliatifs. Si elle revient aux mesures de relance, les banques seront sauvées ainsi que les actions (pendant un certain temps), mais l’inflation croissante asphyxiera les consommateurs en l’espace d’un an et les entreprises continueront à flancher. Mon intuition me dit qu’elle s’appuiera sur des interventions limitées mais qu’elle n’annulera pas les hausses de taux comme de nombreux analystes semblent le prévoir.

La Fed fera parfois grimper les marchés en jouant sur la corde sensible et en entretenant de faux espoirs d’un retour à un assouplissement quantitatif agressif ou à des taux proches de zéro, mais en fin de compte, la tendance des marchés du crédit et des actions sera constamment orientée à la baisse. Comme un feu de broussailles dans une tempête de vent, une fois les flammes allumées, il n’y a aucun moyen de remettre les choses en place. Si leur objectif était en fait de provoquer une pénurie de liquidités, c’est mission accomplie. Ils ont créé exactement ce scénario. Lisez mes articles en lien ci-dessus pour comprendre pourquoi ils pourraient agir ainsi délibérément.

En attendant, il semble que mes prévisions concernant le calendrier soient correctes jusqu’à maintenant. Il nous faut attendre et voir ce qui se passera dans les semaines à venir. Je tiendrai mes lecteurs au courant des événements au fur et à mesure que de nouveaux détails apparaîtront. La situation évolue rapidement.

Brandon Smith, Alt-Market, le 13 mars 2023

Traduction Olivier Demeulenaere

Addendum :

Deux analyses très différentes, voire opposées à celle de Brandon Smith – et qui intègrent les paramètres Big Tech et cryptomonnaies :

Un dauphin peut-il se transformer en baleine ? (Ch. Gave)

La faillite de SVB n’est pas le début de la fin mais la continuation du pire (Guy de La Fortelle)

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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31 commentaires pour SVB : La crise de liquidité que nous avions annoncée vient de commencer

  1. zorba44 dit :

    Le maître-mot de la Finance, LES TAUX : l’ETAU pour tous les agents économiques lorsque les premiers n’ont pas été soumis à la loi de l’offre et de la demande qui est l’éternel régulateur, mais produit de LA CONTRAINTE.

    Tricher (Trichet …le bien nommé !) et le système part dans des dérives folles et mortifères !

    Jean LENOIR

    • mark knopfler dit :

      Les taux : L’Etau.
      J’aime beaucoup, parce qu’ils pratiquent le language des oiseaux, mais pas seulement…
      Léto, l’hyperboréenne, fille de titans, mère des jumeaux Apollon (fils du Soleil) et d’Artémis, fille de la lune.
      Leto, probablement une hypostase de la déeese Nyx, une divinité primordiale.
      Le Christ est un Apollon, un Horus, un fils du soleil qui meurt et qui renait.

      • Catherine dit :

        Mark, cela doit à tout le moins vous amuser de nous mettre au supplice avec vos énigmes mythologiques….je ne vois pas le lien entre les taux de Jean et la déesse Nyx😶😶😶 Un petit mot d’explication peut-être ??? Une chose m’intrigue : d’où vous vient toute cette connaissance sur ce sujet on ne peut plus pointu, que vous distillez chaque jour (ou presque) sur ce blog et peut-être ailleurs ??? Et pourquoi ? Je n’en ai toujours pas saisi l’utilité…bien sûr, si cela peut aider à la compréhension de notre monde actuel, alors…..

      • mark knopfler dit :

        @Catherine, vous l’aurez compris, c’est le jeu de mots de Jean qui m’a inspiré sur cette digression mythologique.
        Pour le reste de votre interrogation, des heures de lectures et de travail perso.
        Et puis surtout, une inévitable démocratisation du sujet grâce et pour le coup, au développement du net (cf la vidéo sur les grands travaux Mitterrandiens sur le sujet lié à Paris).
        De mon point de vue, on ne peut pas toucher du doigt le pourquoi du comment de certaines décisions politiques en République, de l’UE, des US, exemples non exhaustifs, sans se pencher sur ce genre de sujets qui incarnent la matrice idéologique des principaux Hommes de pouvoir (ex Genèse des droits de l’Homme et pourquoi).

      • zorba44 dit :

        Catherine les mots de Mark nous bercent d’une musique d’essence mythologique alors que mon commentaire ne cherchait qu’á pointer le caractère implacable de la finance contrainte…

        Je lis Mark je suis nostalgique des temps anciers avant de revenir sur terre et ses dures réalités…

        Jean LENOIR

      • mark knopfler dit :

        @zorba44, faites comme moi, pratiquer les deux ou alors se spécialiser sur Terre, mais toujours avec un oeil dans le rétro. 🙂

      • zorba44 dit :

        mark on est bien d’accord …mais je préfère des retros larges pour la vision du passé n’ayant ni le temps ni le courage de me replonger dans une « fine sémantique des temps anciens »

        Cordialement

        Jean LENOIR

      • mark knopfler dit :

        @zorba44, chacun voit midi à sa porte, comme dirait l’autre.
        Cependant, la clé pour ouvrir la serrure, se trouve très probablement dans une réflexion fine du passé.
        Relire Bérose par exemple, l’éternel retour, la grande année etc…

  2. clavreul dit :

    Lorsque le système financier n’est plus associé à la rentabilité du travail parce qu’ il n’ y a plus de croissance, l’ on joue principalement la spéculation avec des produits dérivés et la finance devient un gigantesque système de ponzi. L’ arrêt de la circulation des liquidités c’ est lorsque les établissements financiers ne se font plus confiance, personne ne sait qui sera la prochaine victime. Il faut regarder la valeur des crédit default swap ( CDS ) pour voir si la maison brûle.

    • mark knopfler dit :

      @clavreul, « Lorsque le système financier n’est plus associé à la rentabilité du travail »

      Le système est associé au triptyque travail, énergie, puissance, d’ailleurs les trois derniers sont interdépendants.
      C’est ce triptyque qui fait fonctionner le busin.
      Mais pour que le système puisse dégager de la marge, donc être rentable, il faut un troisième larron signant l’épitaphe du troc ou contrat moral bipartite.
      C’est lui qui maximise les profits du busin, comprendre ceux de la caste au sommet de la pyramide de Ponzi.
      Notez que tout a été bien pensé et ce, depuis des millénaires, l’obligation de travail a été transformée par une obligation morale, par le truchement du péché originel Biblique…Ou comment obtenir le consentement des esclaves quant à travailler pour le sommet de la pyramide (Maslow en a rajouté une couche par la suite avec des considérations d’élévation).
      Il faut également revisiter l’épisode des marchands du Temple à l’aune de ce prisme du troisième larron dénoncé par J.C, avec la suite bilique que l’on connait.

  3. clavreul dit :

    Il faut que le travail pénible disparaisse ? Mais que va t’on faire des ouvriers qui occupent ces postes ? Par l’ évolution technologique et notamment l’ IA, ils n’ auront plus besoin que du quart de la main d’ oeuvre actuelle. Sous des prétextes d’ amélioration des conditions de vie des individus ils mettent en place des choses bien peu avouables.

    De toute façon Jacques me fait bien plus penser à tatie Danielle qu’ à Mère Teresa.

    ça fait un moment que l’on a compris qu’ il y avait des gens de trop, des personnes non souhaités et d’ ailleurs non souhaitables. Il est temps de se débarrasser de tout ces gens là, les ressources de la planète, la pollution, on ne peut décidément pas avoir de la place pour tout le monde ici bas. L’ humanisme et la démocratie c’ est un truc de Winners ! Dans le fond l’ humanité c’ est un peu comme les poubelles il faut savoir faire un tri sélectif. L’ avortement c’ est la poubelle jaune et l’ euthanasie la verte. La république sur son char de triomphe :

    Pour les vaccins gardasil et tout le reste je pense qu’ il faut réfléchir.

  4. Dayanand dit :

    Au delà de la bonne analyse, il me semble surtout que SVB et signatures sont juste 2 établissements qui ne savent pas mettre en place le béaba de la gestion, le hedging de
    position face au risque de taux, alors même que l’augmentation des taux est annoncé par la FED des mois avant. Vu la taille des 2 banques et les montants engagés. Juste des guignols.
    Combien d’autres établissements vont faire faillite pour les mêmes raisons ?
    En France, on a de la « chance », les assurances vies ont la loi Sapin 2 pour empêcher que des retraits massifs génèrent des pertes qui engendreraient la fermeture des assureurs. Il est encore temps de vendre son assurance vie. Dans quelques mois, cela ne sera sans doute plus possible.

  5. Toujours aussi nul! Pas un mot du rôle joué par le capital-risque chinois dans la crise de liquidités, ni du volume de financement des start-ups chinoises dans la Silicon Valley, ni des montages juridiques et financiers entre les Etats-Unis et la Chine pour financer l’innovation dans les secteurs sensibles. Naturellement Washington aurait dû rester les bras croisés, comme ces vingt dernières années, alors que les entreprises chinoises pillent le savoir-faire américain, tout en se finançant sur les marchés américains. Et ce sont les mêmes, qui prétendent dénoncer le deep State ou qui se réjouissent que la Chine essaie de se débarrasser du dollar, alors que la Chine est le deuxième plus gros consommateur de dollars au monde, derrière les Etats-Unis

    PS Quand un client ouvre un compte dans une banque, il ne s’agit pas forcément d’un particulier. Il peut aussi s’agir d’entreprises, qui ouvrent des comptes courants, des comptes de trésorerie, d’affacturage, d’investissemeent, d’assurance etc; Hello! réveil!! Il serait aussi sans doute temps de réviser l’historique des flux financiers entre les Etats-Unis et la Chine. depuis trente ans: mais cela demande un peu plus d’efforts que de pousser des cris de vierge effarouchée au moindre émoi sur les marchés.

  6. VB dit :

    Faites vos réserves de noisettes ! ça sent vraiment le roussi….

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  8. zorba44 dit :

    La Banque Nationale Suisse enregistre une perte de 132,5 milliards de francs suisses sur l’exercice 2022…

    La Banque Nationale Suisse crée 54 milliards pour renflouer le CREDIT SUISSE…

    Cherchez l’erreur !!!

    Jean LENOIR

    • zorba44 dit :

      …L’erreur ? consiste à dire que le CREDIT SUISSE est une banque sûre qui peut compter être recapitalisée car elle satisfait à tous les niveaux de sècurité bancaire suisse !

      Vous aviez trouvé ?! …Bravo

      Jean LENOIR

      • Catherine dit :

        Bonjour Jean, il y a qq temps je vous avais posé la question de savoir ce qu’il s’était passé à Napier . Mais comme vous étiez parti en vacances…..merci de m’éclairer ….

      • zorba44 dit :

        Catherine bonsoir,

        https://www.nzherald.co.nz/nz/sh5-napier-taupo-rd-reopening-on-monday-enjoy-reconnecting-with-your-friends-and-whanau/CAI56OGMIVB33JVT4E77AAAOEQ/

        J’avoue que j’ai la flemme d’aller chercher votre question que je ne me souviens pas d’avoir lue ! Cela est-il la réponse que vous attendiez ?

        Chez nous à Mangawhai, le lendemain du 23 février où au petit matin je prenais « livraison » de Pierre et Brigitte à l’aéroport d’Auckland pour après quelques heures de repos dans un motel proche les ramener pour leur avion de l’Ile du Sud, le lendemain donc : 350 mm d’eau en 5 heures chez nous avec trois glissements de terrain sans autres conséquences qu’une clôture couchée sur une vingtaine de mêtres, quelques arbres couchés ci et là et trois moutons qui se sont fait la belle dont un dans le couloir de l’abattage …rien de bien grave.

        Une ancienne maîtresse de notre fille a eu moins de chance : sa maison sur pilotis a été emportée par un glissement de terrain écrasant son van en dessous… La solidarité a joué à plein (elle le méritait) car quand on sait que les assurances n’ont pas fini de régler les sinistres du tremblement de terre de Christchuch il y a onze ans …scandale kiwi et pas seulement !

        Voilà, voilà…

        Jean LENOIR

      • Catherine dit :

        Bonsoir Jean. En fait vous êtes très loin de Napier où j’avais cru comprendre qu’il y avait eu d’énormes inondations en février. Mais je vois que vous n’avez pas été non plus épargné. Courage à vous tous….

    • Que veut dire la perte de la Banque Nationale Suisse, si ce n’est que la valeur de ses actifs au bilan s’est dépréciée sur l’exercice 2022. La BNS peut créer autant e ressources financières qu’elle le souhaite au passif, en créant de la monnaie dette gagée sur elle-même, puisqu’elle ne peut pas faire faillite en vertu de son privilège de création monétaire illimité. Cela signifie que la dépréciation des actifs au bilan ne signifie rien d’autre qu’un réajustement de la valeur de ses actifs par rapport au marché, avant que la banque ne s’en sépare en les revendant sur les dits marchés. Comme quoi,, un chiffre tout seul ne signifie rien. Il faut le replacer dans son contexte, pour en comprendre le sens réel et non supposé.
      https://www.swissinfo.ch/fre/economie/ce-qu-il-faut-savoir-au-sujet-de-la-perte-colossale-de-la-banque-nationale-suisse/48272024

      • zorba44 dit :

        Cher Nicolas, le voyou qui fabrique de la fausse monnaie pour habiller sa perte de l’ge (honorer une dette, un passif) est et restera un voyou même paré du label « Banque Nationale Suisse ».

        Le privilège d’émettre en l’occurence n’est qu’une matrice de perte de valeur du franc suisse…

        …nos amis suisses qui en verront la conséquence dans la perte de valeur de leur monnaie et une poussée d’inflation,

        Les marchés financiers sont pourris par ces pratiques en trompe-l’oeil !

        Jean LENOIR

  9. L’arrêt du financement du capital-risque chinois aux Etats-Unis n’est qu’un avatar d’un phénomène, beaucoup plus vaste et beaucoup plus tragique par ses conséquences pour les Chinois, qui est fin du crédit gratuit dont bénéficiait si largement l’économie chinoise depuis une trentaine d’années…

    n the United States, companies are primarily concerned with their bottom lines. They look after their profitability by developing, building, and selling products to consumers, whether those consumers be American citizens, foreigners, governments, or other businesses. Therefore American firms treat borrowing as just another piece of the process—whether that borrowing is part of product development, capital improvements, technological research, or sales financing. Any loan brings a cost, with part of that cost typically including a requirement to pay the loan back. In the Chinese system . . . not so much. While China has become more market oriented since the death of Mao, it is still far from a market economy. The Chinese government is willing to put a hand (and all their friends’ hands) on the scale, particularly to support state-sector companies or Party goals—triply so in times of crisis. These interventions were meant to transition the Chinese Communist economy from a rural mess on the brink of collapse to a modern state all while—and here’s the key—keeping the Party in power and avoiding the massive social upheaval that has accompanied just about all such transitions throughout history. It is, in the truest sense of the term, a political economy. It is a devilishly complex balancing act that involves a slew of entrenched interests, an ever-growing shitstorm of risk, corruption, and competing visions. Suffice it to say, the president’s palms tend to be sweaty and greasy in equal measure. One of the Party’s favorite tools to accomplish its dual ends of rapid modernization and control is dirt-cheap credit: First and foremost, when the credit taps are on (and they usually are), the money flow enables favored companies to ignore pesky things like productivity and market forces and input costs whether that input is oil or copper or soy or cement or labor. Just take out another loan to cover costs and expand, expand, expand. Even poorly connected private companies see benefits from cheaper credit, though these companies don’t have anything like the bowling alley gutter guards of their more favored cousins. Second, since these firms’ credit access means they view the issue of cost as largely irrelevant, they can compete in any market on price. The Chinese can—and do—buy high and sell low because efficiency is secondary to the political needs of the Party (such as maintaining high employment levels). Third, there’s only so much you can spend on fancy equipment and warehouses and shiny corporate headquarters. The money inevitably spills out and allows Chinese firms to acquire not simply tech and wood and workers and steel, but also other companies. The result since 2010 has been a massive Chinese corporate binge on foreign firms, whether it be to secure resources, eliminate competitors, or acquire technologies. If this fire-hosing of cheap credit into companies to force breakneck growth seems rather pedestrian, rest assured there’s more. Private financing has now run amok; it now includes a mix of shady practices expressly designed to avoid regulatory scrutiny. Some—like shadow lending—are akin to illegal hedge funds. Others—like peer-to-peer (P2P) lending—work a bit like crowdsourcing, but to fund personal credit cards. All of this allowed China to go from an agrarian society on the brink of collapse to the world’s second-largest economy in thirty years. But the Chinese development model has its downsides: risky corporate behavior brought on by a lack of consequences, bloating of expenses, and, of course, a mountain of debt that will never be repaid. Chinese GDP has expanded by a factor of 4.5 since 2000, but Chinese credit has expanded by a factor of 24. Total debt in China has ballooned to more than triple the size of the entire economy. According to Citigroup, some 80 percent of freshly issued private credit in 2018 globally is in China, while the Conference Board estimates productivity growth (how much you get from what you put in) has declined since 2012. The Economist now estimates three-quarters of the value of new loans does nothing more than pay the interest of loans issued previously. China is spending more and more to get less and less, and it has already resulted in the greatest debt run-up in history. The rest of the world has seen—repeatedly—where this sort of expansion-at-all-costs development model leads: investment-led bubbles that collapse into depressions. In Japan, it resulted in three lost decades of deflation and near-zero growth. In Greece and Italy, the bubbles generated what are (so far) the largest sovereign debt and banking crises in history. In the United States, runaway lending created Enron and the subprime lending crisis. Getting past something like this, assuming it is possible at all, is expensive. Indonesia used to follow similar models, albeit with a lower commitment to setting world records for size and much less . . . accounting creativity. The Indonesian economy crashed in the 1997–98 Asian financial crisis, with the claw-back costing 13 percent of GDP, a three-year recession, and the head of the country’s president-for-life. There are plenty of reasons to expect the Chinese situation to not end nearly as amicably. Most obviously, China has been doing this longer, more deeply, and with greater disregard for things like profitability and transparency than anyone else. In relative terms, China’s debt mountain is easily an order of magnitude larger than Indonesia’s was. Charlene Chu of Autonomous Research, probably the smartest person on the planet looking at this issue, puts the figure for Chinese loans that have gone completely bad at $8.5 trillion, to say nothing of general dysfunction throughout the broader system. 
    For the point of First World comparison, the total value of subprime loans that went into foreclosure during America’s 2007–9 financial crisis came out to approximately $600 billion. Moreover, the easy majority of Chinese debt is short-term, suggesting a faster, harder crash than anything the Indonesians suffered through in the late 1990s, much less the Americans in the late 2000s. The Party has attempted at times to pull back the credit trough in order to rebalance, but there’s a reason why many China-watchers describe the Chinese economy as a plane that lost power, gliding in for a hard landing. The political and economic consequences of a successful rebalancing would be severe, so any reform attempt major enough to trigger pain is immediately followed by a doubling down on the old ways. How will it end? I suggest not obsessing about the details. This is a lot like watching a game of drunken giant jenga. There may be lots of oohing and aaahing about this or that block or player, but you know it’s all going to come down—in a fury of force and noise. What makes China truly unique is not (only) the size and scale and concentration of the lend-lend-lend model, but its pervasiveness throughout all economic sectors and how un-entangle-able the web of Chinese credit has become. A couple of examples: First, agriculture. Traditional Chinese agriculture isn’t farming (in which workers tend to fields), but instead gardening (in which workers care for individual plants by hand, like literally, each individual stalk of corn). It has to be. China has less than one-third the arable land per capita compared with the global average. When China finally started modernizing after Mao, the leadership relocated many of those gardeners to the cities to work in factories, while also applying scads of technology and capital to modernize the countryside and mechanize agriculture. The industrialization of Chinese agriculture failed to generate the massive output increases that occurred elsewhere, because gardening tends to be more productive per acre than farming so long as the labor is free. Yet in terms of capital, the rural modernization was one of the most expensive things China has ever done. When China’s financial system cracks, Beijing will face a stark choice: watch its modern food production collapse, or empty the cities and force industrial workers back into peasant gardening. Second, housing. It is common for groups of Chinese housewives to pool their savings to purchase a house or condo as an investment, with most pooling generating multiple purchases over time. When they come up short, it is furthermore common for them to individually tap various forms of credit, whether it be a direct personal loan, maxing out a credit card, or tapping a P2P line of credit so they can collectively afford the new property. As these properties are intended largely as investments, few are either owner-occupied or rented out. This artificial demand generates follow-on demand in construction, steel, concrete, and other related industries, without creating anything that anyone actually uses. By late 2016, the majority of residences sold in China were no longer first-home purchases, but instead investment properties. By early 2018, third-home purchases nearly outnumbered first-home purchases. In a time of recession or financial rectification, the entire Ponzi scheme of financing that led to the residence purchases collapses. The only way to prevent a cascade of financial carnage would be to sell a property or two to balance out the debts. That will work, so long as the market can absorb the housing stock. That is, in a word, unlikely. Best guesstimate? One-fourth of all urban housing in the country are unoccupied investment properties. Simply put, when the China bubble breaks, it will take every sector down at once—including the one that grows the food. In the meantime, this weird combination of bottomless finance and a gleeful disregard for efficiency generates massive overproduction, further disqualifying China as a global economic steward: This overproduction first surpassed domestic demand in the 1990s. Beijing subsequently directed the excess to massive infrastructure projects: airports and roads and rail lines and industrial plants and cities. Some were needed. Many were wasteful. China today sports several “ghost cities,” designed to be home to a million residents, but which—aside from a handful of state bureaucrats holding down the carpet in government office buildings—are essentially empty. While China produces wildly insufficient volumes of the material inputs locally for products such as gasoline or steel or electronics or automobiles, mass subsidization enabled China to become the global low-cost producer and leading exporter of all of them. China’s mass application of subsidies for state-run firms means mills and refineries run whether there is demand or not. Such subsidization has helped Chinese firms dominate electronics and automobile assembly. 
    By the 2000s the overproduction so outpaced Chinese demand that it was dumped on the global system, wrecking markets near and far. In the 2010s the overproduction became so extreme that it surpassed global demand. Part of the rationale behind projects like One Belt, One Road is to dispose of this excess supply by building infrastructure to and in places that would never justify investment in the first place.* Cheap financing paired with global access enabled the Chinese to undercut almost everyone. A significant amount of the world’s industrial hollowing-out can be laid at the feet of China’s hyper-subsidization model, most notably the struggles of American manufacturing in the 1990s, 2000s, and 2010s. Much deeper hollowings-out have occurred in places that lack the infrastructure, educational, technological, and government advantages of the American system. Mexico, Indonesia, Brazil, India, South Africa, Romania, and the former Soviet Union—really any country that has attempted to modernize in China’s wake—have been hurt particularly badly. China cannot offer its internal market to anyone because it needs everyone else’s markets to make its own system work—and not simply on the economic front. Part and parcel of Beijing’s (master) plan isn’t simply corporate expansion, but maximum employment. Give citizens jobs, so Beijing’s thinking goes, and the people won’t protest things like crackdowns on press freedoms or massive corruption or reeducation camps. Bottomless loans ensure enough economic churn to keep the masses’ hands busy, the economy moving, and the Party in power. It isn’t so much that the mere idea of China attempting something other than the domination of all sides of raw materials production and shipping and all sides of the creation and selling of consumer goods is amusing; it quite simply is that China cannot do anything but. Without its capital-flooded finance model and the outlet the Order provides, China’s social fabric would burn.

    Zeihan, Peter (2020-03-02T22:58:59.000). Disunited Nations . HarperCollins

  10. Veracruz dit :

    Mr Cheminade : Nous sommes entrés dans une économie de guerre, effectivement (pour ma part je pense que nous n’en sommes jamais sortis complètement).
    Une analyse lucide et objective très intéressante.

    • Comment expliquez-vous, qu’en pleine crise financière américaine, le capital occidental migre massivement vers l’Asie notamment vers la Chine, pour financer, dans des proportions jamais vues jusqu’alors, l’immobilier chinois et l’économie privée chinoise au sens large, dans le capital-risque, le capital-investissement, le private equity, ou l’asset management? Entre 2011 et 2017, la Chine va créer plus de dettes que le monde entier réuni. Et tout cela est financé en dollars, via les passerelles asiatiques qui font le pont entre le financement extérieur et al dette intérieure, via des montages financiers complexes permettant de retraiter la dette, notamment celle qui circule entre le secteur public et l’économie privée via les banques chinoises et leurs relais hors de Chine. Autrement dit, sous prétexte de guerre monétaire ou de guerre tout court, les Etats-unis financent à plein régime, et en pleine crise financière, leur pire rival dans la confrontation géopolitique mondiale.

      Il est symptomatique que la presse occidentale ait été aussi discrète à propos de la crise immobilière chinoise, alors que l’immobilier chinois était considéré à cette époque comme le premier actif mondial dans les portefeuilles des investisseurs. On retrouve le même silence à propos des défauts en cascades des groupes industriels chinois sur leurs dettes en dollars. Un Charles Gave notamment n’en a jamais parlé, ce qui ne l’empêchait pas dans le même temps de recommander l’achat d’obligations chinoises, mais sans dire comment, ou de vanter les mérites de la PBOC, qui serait la digne successeur de la Bundesbank dans ses plus belles années de la domination financière du deutsche Mark sur les marchés des devises.

      Il faut se pincer pour y croire, mais tout cela est véridique. Et on continue à vouloir nous faire croire que la Tech chinoise va supplanter son rival américain, alors que les entreprises chinoises créées pour développer la production des puces haut de gamme, en dessous de 4nm, éclatent comme des bulles de savon les unes après les autres. Alors la Chine est-elle vraiment en mesure, dans les circonstances actuelles, de détrôner les Etats(unis comme première puissance financière mondiale, dans le cadre des BRICS et de l’ordre mondial multipolare, alors même que ses structures de financement sont gravement compromises, du fait qu’elle se coupe des financements par le capital extérieur depuis 2014, date du renoncement à libéraliser les marchés financiers en yuans et du rétablissement du contrôle des changes??

      Cliquer pour accéder à Made-in-China-Backgrounder.pdf

      • Veracruz dit :

        Mais il le dit !
        Le capital va là où ça rapporte… Donc à l’époque l’immobilier Chinois, et maintenant l’industrie de guerre… On est d’accord, aucun rival une seule corona. Pour la simple et bonne raison que neuramatrix (CN) et Neuralink (US) et Bluebrain/Graphen Flagship (UE) travaillent de concert à l’asservissement des êtres humains pour l’IA.

        University of Electronic Science and Technology of China Central University
        Recent progress of graphene oxide as a potential vaccine carrier and adjuvant
        https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32531395/

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