Quid de l’Ukraine face à la tyrannie des marchés ? (Ph. Béchade)

ukraine-russie▪ En éteignant mes écrans boursiers vendredi dernier, je suis parti avec une boule au ventre. Compte tenu des menaces occidentales dont les conséquences étaient annoncées terribles, les actionnaires russes (et tout le monde sait que l’économie locale repose sur eux) risquaient de vivre un second Lundi noir après celui du 4 mars.

Alors que florissaient en Occident des commentaires dignes des riches heures du maccarthysme à propos des sombres manoeuvres de l’Empire du Mal soviétique, le scrutin ukrainien se préparait dans le calme et sans incidents.

Et malgré un résultat massif en faveur du rattachement à la Russie (96% et des poussières), je n’ai même pas entendu un dirigeant occidental dénoncer un scrutin truqué.

Pas trace de flagrantes irrégularités, de bourrage des urnes, d’intimidation des votants : c’est un vrai scandale, les autorités locales n’ont même pas respecté — par anticipation — les mauvaises pratiques qui entachent la plupart des élections en Russie.

On peut imaginer le pire : le Kremlin s’inspirant du vote en Crimée pour semer la confusion chez les Occidentaux… où le résultat négatif des consultations concernant les traités européens a été allègrement ignoré (mais ça c’est parfaitement légal) par les élites de Bruxelles.

▪ Pas de Lundi noir à la bourse de Moscou

Quoi qu’il en soit, à Moscou, l’indice Micex (libellé en rouble) a bondi de 3,75%. Le RTS pour sa part (libellé en dollar) a grimpé de 4,9% après une chute de 28% depuis le 1er janvier.

Le rouble lui-même a rebondi de 1,5% après avoir chuté de 12% face à l’euro en 10 semaines. Il valait 50,6 pour un euro et 36,30 pour un dollar. Les sherpas des marchés n’ont donc pas déclenché de grande offensive contre la devise russe — ce qui aurait induit un risque d’inflation massive alors que cette dernière dépasse déjà les 5%.

Mais aussi et surtout, cela aurait pu conduire Moscou à sauter sur l’occasion de vendre massivement du dollar… et créer comme promis de fortes turbulences sur le Forex (marché des changes). En s’attaquant aux actifs russes, les Occidentaux prendraient le risque de subir un effet boomerang dévastateur.

Car si les actionnaires russes n’ont plus grand-chose à perdre en cas de turbulences des marchés, il n’en va pas de même des détenteurs d’un portefeuille boursier à Wall Street, alors que tous les indices américains flirtent avec la stratosphère.

Revenons donc sur Terre, comme les marchés financiers lundi. Les russophones de Crimée ont d’abord voté en faveur d’un attachement historique et quasi-charnel avec la Russie. Cela plutôt qu’en faveur d’un système économique florissant et politiquement démocratique où le peuple de la péninsule aurait davantage son mot à dire que sous la férule de Victor Ianoukovitch.

▪ Un dossier définitivement refermé ?

Le scrutin de dimanche ne saurait occulter le problème des Tatars de Crimée (12% de la population) qui ont massivement boycotté le referendum. Leur principal représentant, Moustafa Djemilev, a répété à Vladimir Poutine qu’il reconnaissait la légitimité du nouveau pouvoir ukrainien (contrairement au maître du Kremlin) et n’entendait se soumettre qu’aux décisions de Kiev… qui de son côté ne cesse de marteler que le vote du week-end reste illégal et son résultat juridiquement nul.

Malgré des protestations occidentales de pure forme, la Douma devrait dès ce mardi entériner le rattachement de la Crimée à la Fédération russe… et le rouble a été institué dès hier comme seconde monnaie officielle de la province.

Tout ceci est évidemment scruté avec beaucoup d’attention dans les autres provinces russophones d’Ukraine, dont certaines ne reconnaissent pas non plus l’autorité politique et fiscale de Kiev.

Les marchés quant à eux font comme si le dossier ukrainien se refermait avec la reconnaissance tacite par les Occidentaux de la souveraineté russe sur la Crimée… et comme si le risque de sécession d’autres provinces n’existait pas.

Les toutes premières mesures prises par le Parlement de Kiev — confronté à une situation de quasi-faillite du pays — risquent de ne pas faire l’unanimité dans les provinces de l’est (où sont implantées de nombreuses usines d’armement appartenant à la Russie) : retraites divisées par deux, arrêt des subventions aux mines de charbon, hausse immédiate du prix de l’énergie.

Un tyran a été chassé… mais la propagande russe aura tôt fait de convaincre les russophones de ne pas se plier à la tyrannie des marchés. Ces derniers tiennent le pays à la gorge et peuvent lui imposer n’importe quelle mesure visant à « rassurer » les créanciers. Sans parler de l’or ukrainien, qui s’est déjà envolé vers les Etats-Unis et qui n’est pas près de réintégrer les coffres de la Banque centrale à Kiev.

Le jour où Vladimir Poutine dénoncera « le vol de l’or du Peuple » par les Occidentaux, vous pouvez être à peu près certain que l’embrasement de la situation et le processus de partition de l’Ukraine sera engagé. Les marchés cesseront alors de faire comme si de rien n’était, mais gageons que les initiés n’oublieront pas de vendre alors que les médias claironnent que « tout va bien ».

Alors surtout, continuez de vous fier au comportement de l’or et de l’argent-métal plutôt qu’à celui du CAC 40 ou du S&P 500 : ce qui se passe sur les métaux précieux est beaucoup plus parlant que les stratégies cachées mises en oeuvre par les stratèges de Wall Street via les dérivés d’actions.

Philippe Béchade, La Chronique Agora, le 18 mars 2014

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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11 commentaires pour Quid de l’Ukraine face à la tyrannie des marchés ? (Ph. Béchade)

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  2. matbee dit :

    J’aime l’humour de Béchade aux dépens des pauvres eurocrates et atlantistes de tout poil…

  3. Ping : Quid de l’Ukraine face à la tyrannie des marchés ? (Ph. Béchade) - gastraudiome

  4. Tyrannie, quelle tyrannie? En Ukraine ou en Russie quand les marchés sont défavorables, on ferme la Bourse et on rouvre les portes quand elle redevient favorable. C’est ce qui est arrivé lundi, les Occidentaux n’étant pas pressés de scier une des dernières branches de la croissance qui soutient – comme la corde soutient le pendu – l’émission de dettes souveraines. Ce n’est pas le moment de couper l’herbe sous les pieds des 6000 entreprises allemandes qui commercent avec la Russie, ni de geler la coopération dans des domines stratégiques, comme l’industrie aéronautique et spatiale, les transports et l’énergie où des milliards ont déjà été investis. La réalité est que le rapport de force a tellement évolué depuis l’invasion de l’Afghanistan par les Russes à laquelle les Américains avaient répliqué en faisant chuter durablement le prix du pétrole, que les Occidentaux n’ont plus les moyens de leur politique, que ce soit en Afrique (opération européenne annulée en Centrafrique), au MO (échec du renversement du régime syrien) ou en Eurasie avec l’échec des révolutions colorées. Mais il reste une fameuse carte à jouer pour les Occidentaux, qui est celle de la déroute financière chinoise qui, elle, peut très bien emporter le morceau de la chute des dictatures que J. Attali se plait à envisager dans ses rêves les plus fous de domination mondiale par l’imposition de la démocratie. Les Chinois sont empêtrés comme pas possible dans leur plans de relance par la dette hérités des conceptions keynésiennes qui ont fait les choux gras de la mondialisation financière, mais qui ont engendré des faiblesses structurelles telles que la Chine peut rapidement basculer à son tour dans un scénario de guerre civile. Les Américains ont annoncé la couleur depuis deux ans en dénonçant tout d’un coup les prévisions donnnant la Chine comme la future première puissance mondiale du XXI siècle, alors que banquiers américains (cf. la corruption des élites chinoises par JP Morgan ou GS qui plaçaient leurs rejetons aux endroits stratégiques du shadow banking, en fonction des informations sur les projets d’infrastructures et les montages financiers associé) créaient de toutes pièces les bases de l’effondrement financier chinois. Naturellement la régulation a joué fidèlement son rôle d’écran de fumée, laissant croire que la Chine s’alignait sur les standards prudentiels internationaux en gestion des risques et autres firewalls destinés à juguler les risques systémiques de contagion des défauts. Au lieu de quoi, se fait jour l’énormité du problème social avec des mégapoles peuplés de millions de ruraux qui vont devoir trouver une nouvelle destination dans leur pérégrination en quête de travail et de revenus. Pour les transformer en consommateurs, il faudra bien leur accorder les mêmes droits qu’aux citadins (chômage, protection sociale, droit au logement, retraite, etc), alors que les marchés étrangers s’effondrent sous le poids de la dette et de la diminution du pouvoir d’achat. Il y a là une opportunité historique pour les Américains de reprendre la main en relocalisant leurs industries chez eux sur de nouvelles bases capitalistiques de l’économie de marche reprenant le chemin de la production pour des besoins locaux au lieu de financer des actifs mondialisés servant des marchés internationaux en perte de vitesse. L’espace eurasiatique de Los Angeles à Vadivostok pourrait être ce nouvel eldorado de la consommation, alors que les dictatures chinoise et russe sombreraient dans l’abîme de la dette et du régime de corruption qui deviendraient intenables dans un scénario d’effondrement des marchés mondiaux de la dette et des matières premières.

  5. Geraldine dit :

    @Nicolas Jaisson : La tyrannie des marchés ne dépend pas de l’ouverture ou de la fermeture de la Bourse… c’est la pression qui s’exerce sur les politiques publiques par les institutions mondialistes gouvernées par l’idéologie néo-libérale : FMI, Banque mondiale, banques centrales, etc.

    Le premier ministre ukrainien pro-UE l’a matérialisée dès le lendemain du putsch euro-américain en annonçant un train de mesures d’austérité pour le peuple ukrainien.

    • zorba44 dit :

      La guerre de Crimée n’aura pas lieu.
      Les pays qui pourraient la faire sont exsangues et les nerfs des populations sont à vif.

      Jean LENOIR

    • Avec un revenu moyen autour de 300 USD/mois, je me demande s’il reste encore de la place pour l’austérité. What do you think? Le laminage des classes laborieuses et des retraités est déjà complet, ce qui rend Poutine optimiste quant aux chances de voir la population se détourner rapidement de la junte qui de toute façon a fait la « révolution » , sans la population. Le rideau va bientôt tomber sur la scène de théâtre et avec lui les agités du bocal devront se retirer, car ils ne pourront pas résister longtemps à la pression populaire. Comme le dit Poutine, il n’y a aucun plan, aucune feuille de route. On est dans l’improvisation la plus totale, et pour cause puisqu’il s’agit surtout d’instaurer les conditions du chaos maximum comme en Syrie. La seule chose de certaine est que la route est ouverte pour Chevron, Shell et Exxon pour l’exploitation des gaz de schiste en garantie des emprunts américains qui ne serviront qu’aux remboursements des échéances de la dette bancaire. Mais là encore, il n’est pas sûr que le jeu en vaille la chandelle, car au moins Exxon a déjà conclu des accords de collaboration avec les Russes pour l’exploration des gisements en Mer Noire.

      • Geraldine dit :

        Et pourtant si, il reste encore de la place…

        « L’Ukraine réduit ses dépenses sociales pour obtenir un prêt du FMI »

        Arseni Iatseniouk, premier ministre ukrainien nommé par les manifestants de l’Euromaïdan, a déclaré que son gouvernement devrait accepter les conditions avancées par le Fonds monétaire international (FMI) pour recevoir des prêts, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

        Les négociations pour l’obtention d’un crédit pourraient commencer prochainement : le FMI a prolongé le séjour de sa mission en Ukraine jusqu’au 21 mars. Kiev espère remplir toutes les conditions imposées pour obtenir 15 milliards de dollars d’ici 18 mois.

        Au total, la liste du FMI contient dix points – qui ressemblent plutôt à un plan par étapes pour une réduction de la population. Par exemple, cette liste comporte l’augmentation de l’âge de retraite de deux ans pour les hommes (jusqu’à 62 ans) et de trois ans pour les femmes (jusqu’à 63 ans). La privatisation de toutes les mines publiques et l’annulation des subventions pour le secteur du charbon, la levée des privilèges pour les entreprises du service public, les transports et autres services communaux, la cessation du soutien de la nutrition scolaire et médicale gratuite, ainsi que de la fourniture de manuels scolaires gratuits. La liste se poursuit avec l’annulation de la fiscalisation simplifiée et des privilèges pour le remboursement de la TVA pour les agriculteurs, ainsi que le retour au paiement de cette taxe pour le secteur pharmaceutique. Il est également prévu de lever le moratoire sur la vente des terrains agricoles pour les fermiers et de couper les subventions pour les producteurs de porc et de volaille.

        Ce n’est pas le plus important : le FMI exige de l’Ukraine d’augmenter le prix du gaz pour les entreprises communales de 50%, et de 100% pour les particuliers. Les tarifs d’électricité doivent également augmenter de 40% pour tous les consommateurs. Pour terminer, il est proposé de libéraliser les tarifs des services publics, de les rendre « marchands » et de les rattacher au tarif du gaz.

        Bien qu’aucun crédit n’ait encore été accordé par le FMI, le gouvernement ukrainien réduit déjà ses dépenses. Lors de leur dernière réunion les ministres ont annoncé la réduction d’une trentaine de programmes budgétaires « non prioritaires », soit 700 millions de dollars. La liste des dépenses réduites est inconnue mais on sait déjà comment sera utilisé l’argent économisé : il servira à satisfaire les requêtes budgétaires du ministère de la Défense et de l’Intérieur. C’est-à-dire pour la garde nationale, où il est prévu de recruter 40 000 hommes. En attendant cet argent le ministère ukrainien de la Défense appelle la population à aider l’armée grâce à des SMS de 5 hryvnias, aux alentours de 50 centimes d’euro.

        Il est impossible pour l’instant d’évaluer l’impact de la signature des conditions du FMI sur le budget de la population. Mais on peut déjà s’imaginer un tableau approximatif. Le salaire moyen en Ukraine était l’an dernier aux alentours de 400 euros par mois. Sachant que le paiement pour un appartement de type F2 peut s’élever jusqu’à 40 euros, et les services communaux (l’eau l’électricité et le gaz pour une famille moyenne) coûtent le double – jusqu’à 80 euros. Il est évident que l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité aurait un sérieux impact sur les dépenses des Ukrainiens. Alors que toutes les subventions seront levées d’après le plan du FMI, d’autant plus qu’il n’est pas question d’une augmentation des salaires.

        http://fr.ria.ru/presse_russe/20140318/200748952.html

  6. Ping : Quid de l’Ukraine face à la tyrann...

  7. brunoarf dit :

    Ukraine : le parti politique Svoboda est un parti néo-nazi.

    Le nom Svoboda signifie « Union Panukrainienne Liberté ».

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_panukrainienne_%C2%AB_Libert%C3%A9_%C2%BB

    En Ukraine, le nouveau gouvernement compte 6 ministres néo-nazis sur 19. Dans sa jeunesse, un septième ministre fréquentait diverses organisations néo-nazies, dont le « Trident » (Trizub).

    1- Le vice-premier ministre est Oleksandr Sych.
    Membre du Comité exécutif de Svoboda (en charge de l’idéologie…). Il est connu pour ses interventions virulentes au Parlement, sa croisade « anti-avortement », son anti-communisme fervent (sa région Ivano-Frankisvk a fait interdire le PC). Depuis sa nomination, il a déjà proposé une loi sur l’avortement avec une interdiction pure et simple, complète même dans les cas de viol. Il a ajouté une petite phrase :
    « Les femmes feraient mieux d’apprendre à mener un genre de vie pour éviter le risque de viol, y compris éviter la consommation d’alcool et d’être en mauvaise compagnie. »

    2- Le Secrétaire du Conseil national de Sécurité et de Défense (organe qui chapeaute le ministère de la Défense et les Forces armées) est désormais Andrei Parubiy.
    Il est avec Oleh Tyahnybok le cofondateur du Parti national-social, ancêtre de Svoboda, dont il fut le leader de sa jeunesse para-militaire. Il a dirigé les forces d’auto-défense à Maidan, gagnant le surnom de “commandant”.

    « L’attente du peuple ukrainien est de sortir de la corruption pour entrer dans l’Union européenne par la grande porte, tous ensemble. Les révolutionnaires de Maïdan sont le cœur et l’esprit de cette résistance qui veut en finir avec ce gouvernement qui refuse l’Europe. » [Andrei Parubiy, 19/02/2014, Interview pour Métro]

    3- Le ministre de la Défense est Ihor Tenyukh, membre de Svoboda, 55 ans.
    Formé aux États-Unis, il dirigea les manœuvres conjointes de l’Ukraine et de l’OTAN. Vice-amiral et ancien commandant de la Marine ukrainienne, il a provoqué l’animosité de la Russie en 2008 quand il a ordonné à des navires de bloquer l’entrée de la marine russe dans la baie de Sébastopol pendant la guerre russo-géorgienne.
    Deux ans plus tard, il a été démis de ses fonctions par M. Ianoukovitch. Tenyukh joué un rôle actif lors des manifestations Euromaidan, appelant les membres des forces armées à refuser les ordres «illégaux» des autorités. Sa nomination comme ministre de la Défense a convaincu une partie de la Marine ukrainienne de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement et de hisser le pavillon russe.

    4- Le ministre de l’Écologie est Andreï Mokhnyk, député de Svoboda, 41 ans.
    Il n’a aucune compétence en écologie, et est un farouche opposant des énergies renouvelables.
    Cela va peut-être décevoir – comme le notent les médias ukrainiens – les multi-nationales qui avaient signé des accords pour ce type d’énergie, mais cela va rassurer par contre les multi-nationales du gaz, de l’électricité, du pétrole (qui peuvent être les mêmes…).

    « En Égypte, le régime de Moubarak a duré 30 ans. L’Ukraine est dirigée par des personnes qui sont entrées en politique à l’époque de Brejnev – Shcherbytsky. Nous vivons une sorte de période “Moubarak collective”, y compris après les révolutions “orange” et “bleu-blanc”. Ainsi, il existe aujourd’hui en Ukraine les conditions de brassage pour une «troisième révolution» : elle sera à la fois sociale et nationale. » [Andrei Mokhnyk, 2011]

    5- Le ministre de l’Agriculture est Ihor Shvaika, député de Svoboda, 38 ans.
    Avocat, il a été accusé par sa femme au moment de son troisième divorce d’avoir enlevé leur fils.
    Il a également comparé la communauté vietnamienne de Kharkiv à une “tumeur maligne” qui absorbe les quartiers et les entreprises ukrainiennes. (Source : ONG ukrainienne Chesno)

    6- Le ministre de l’Éducation et de la Science est Serhiy Kvit.
    Il a fréquenté dans sa jeunesse diverses organisations néo-nazies, dont le « Trident » (Trizub), organisation se revendiquant des groupes collaborateurs pendant la dernière guerre.

    7- Le ministre de la Jeunesse et des Sports est Dmitri Boulatov, membre d’Autodéfense ukrainienne (UNA-UNSO), 35 ans.
    Héros des indignés à crânes rasés pour avoir organisé la logistique sur la place Maidan, il est aussi connu pour ses liens très étroits avec le groupe ultra-fasciste « Secteur Droit ».
    Dommage, Libération a oublié de nous parler de son parti : UNA-UNSO est un petit parti néo-nazi créé à Lviv en 1990 ; il se revendique du nationalisme ukrainien qui avait collaboré avec les nazis, et maintient des relations très proches avec le parti néo-nazi NDP.

    http://www.les-crises.fr/ukraine-oaodvd-5-2/

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