Pas de chance pour l’euro, la croissance est dans le taux de change (A. Faljaoui)

guerre des monnaies« La croissance est dans le taux de change. C’est bizarre de le dire comme cela, mais c’est ce qui se passe en ce moment un peu partout dans le monde. Chaque grand pays essaie de voler des parts de marché à l’autre en sous-évaluant artificiellement sa monnaie. En sous-évaluant le taux de change, ces pays essaient de gagner de la compétitivité et donc de la croissance. L’arme des changes est donc une arme redoutable qui ne fait pas de bruit, mais beaucoup de dégâts !

En réalité, une monnaie sous-évaluée – comme essaie de le faire en ce moment le Japon –, c’est une sorte de subvention déguisée et qui est en plus en contradiction avec les règles du commerce mondial. Mais que voulez-vous, quand chaque pays a un taux de chômage élevé, ses gouvernants n’en ont cure de respecter les règles et s’il faut sous-évaluer la monnaie nationale pour faire baisser le taux de chômage, alors on y va franco !

La question se pose maintenant pour l’euro. Si tout le monde manipule sa monnaie, l’euro ne risque-t-il pas de devenir le dindon de la farce en étant surévalué par rapport aux autres devises ? La question n’est pas du tout académique, car quand l’euro monte par rapport aux autres devises, les économistes considèrent que cette hausse est équivalente dans son impact à une hausse des taux d’intérêt.

Autrement dit, si les autres manipulent leurs monnaies à la baisse et que nous ne faisons rien, cela revient à étrangler tout doucement les entrepreneurs et les ménages européens. La réponse est donc toute trouvée : l’euro ne peut pas rester neutre sauf à se transformer en victime collatérale de la guerre des changes actuelle. Oui, sauf que les dirigeants politiques européens ne comptent pas agir pour déprécier l’euro . Pourquoi ? Parce que nous sommes à peine sortis de la crise de la zone euro, et qu’ils ne veulent pas envoyer un message de faiblesse à l’extérieur. En d’autres termes, les politiques européens préfèrent un euro fort qu’un euro faible, l’image l’emporte donc sur la réalité – pour le moment ».

Amid Faljaoui, LE VIF.be, le vendredi 25 janvier 2013

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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18 commentaires pour Pas de chance pour l’euro, la croissance est dans le taux de change (A. Faljaoui)

  1. njaisson dit :

    L’euro sur-évalué?? Il se ballade entre 1.28 et 1.35 depuis un an et demi…N’importe quoi.

    • in the pocket dit :

      Ben si. Dans l’état où est l’euro-zone…et avec toutes les avanies (avaries) que l’euro a subi depuis l’an dernier il devrait être bcp + bas;
      faut prendre un peu de recul pour voir les choses, my friend

      • njaisson dit :

        Dans la mesure où les entreprises industrielles ont délocalisé leur outil de production pour produire directement là où se trouvent les marchés (ou elles produisent sous licence avec des fabricants locaux), donc en monnaie locale, je ne vois pas où est le problème. An appelle ça le transfert de savoir-faire, dont nos entreprises sont friandes quand elles veulent gagner des marchés étrangers (Rafale produit en Inde, Airbus construit en Chine, sous-marins produits au Pakistan ou au Brésil, etc). Par ailleurs à l’heure de la finance de marché, il existe pléthore d’instruments de couverture qui offre toute la flexibilité possible pour pallier aux accidents de conjoncture. Par ailleurs 70% du commerce extérieur de l »UE s’effectue une base intra-communautaire. Voilà qui relativise le problème du taux de change.

      • in the pocket dit :

        Maintenant tu admets que l’euro est surévalué mais tu dis que ça n’a aucune importance : changement de ligne de défense, retraite en bon ordre…bravo my friend.

        PS. J’habite près de Toulouse et je peux te dire que les Airbus ne sont pas fabriqués en Chine, ils sont fabriqués en France, en Allemagne, en Angleterre, et en Espagne;
        il n’y a que pour les compagnies aériennes chinoises qu’un sur deux est fabriqué en Chine. Sinon demande aux dirigeants d’Airbus si l’euro n’est pas trop fort par rapport au dollar..

      • njaisson dit :

        Je dit que le niveau de l’euro n’a pas d’importance à ce niveau. Toutes les grandes entreprises ont un service de trésorerie qui sait gérer les taux de change avec les instruments de marché. Les dérivés de taux sont fait pour ça. Il y aussi les swaptions et les options sur les taux de change. Ils peuvent aussi trader la paire EUR/USD et à la limite, ils n’auront plus besoin de vendre d’Airbus.

  2. brunoarf dit :

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht en 1992 ?

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses en 1992 pour nous inciter à voter « oui » à la monnaie unique, « oui » à l’euro ?

    – « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    – « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    En réalité, nous avons eu exactement le contraire.

    En réalité, la construction européenne aboutit à un désastre économique, un désastre financier, un désastre social, un désastre humain.

    Vendredi 25 janvier 2013 :
    France : chômage concernant les catégories A, B, C, D, E :
    5 560 100 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle Emploi.

    Cliquer pour accéder à PI-Mensuelle-VHP736-2.pdf

    Espagne :
    Les chiffres effarants du chômage de masse en Espagne.
    Le taux de chômage espagnol a terminé l’année 2012 sur un nouveau record historique à plus de 26% de la population active, tandis qu’il monte même à 55% chez les jeunes. Et la situation a toutes les chances de s’aggraver encore en 2013.

    Grèce :
    Avec 26,8%, le chômage en Grèce va de record en record.
    Le taux de chômage grec a atteint un nouveau record en octobre à 26,8%, contre 26,2% le mois précédent (chiffre révisé), a annoncé jeudi l’agence nationale des statistiques Elstat.
    L’économie grecque devrait subir une sixième année consécutive de récession en 2013.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/reuters-00490279-avec-26-8-le-chomage-en-grece-va-de-record-en-record-527279.php

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  4. Achille Tendon dit :

    Pour stimuler la croissance, ce ne sont pas les paroles de Flamby ou autres illuminés de la politique qui vont changer quoi que ce soit !

    C’est la question du juste prix au plan des équilibres sociaux (chômage et autres assistés en tous genres!!!), différent d’un pays à l’autre !

    Or, l’€uro est une aberration en soi, car il n’a jamais tenu compte (et ne le pourra jamais) des différences des pouvoirs d’achat d’un pays à l’autre tant il est vrai que l’on ne peut pas TOUT UNIFIER !!!

    Et au beau milieu de cette fange, nous trouvons un ilot d’ignorance (ou de mépris) volontaire oligarchique et autocratique appuyé par une banque centrale qui ne pense qu’à sauver les banques qui sont en train de couler et qui ne devraient plus apparaitre dans un système capitaliste digne de ce nom ! Elles auraient dû faire faillite depuis longtemps !!!

    Et à cet égard,vous pouvez lire une réflexion sur le sujet :

    http://tatanka.blog.tdg.ch/archive/2012/01/18/les-banques-meurtrieres-des-etats-nations1.html

    A force de vouloir trop jouer les Don Quichotte, la BCE finira comme toutes ses consoeurs du reste du globe, le moment venu: en bouc émissaire, qui permettra de faire dire à tous les politocards que les banques centrales avaient outrepassé leurs cahiers des charges (histoire de se dédouaner vis-à-vis de leurs zèlecteurs !!!

  5. francisco dit :

    le mec qui a ecrit cet article sur la devaluation des monnaiens enfonce de sporte souvertes , c est =fou il nous explique qu il pleut alors que tout le monde voit qu il pleur qu il neigne qu il vente mais il ne nous explique pas le pourquoi de la chose on voit bien qu ila ete formé a l ecole francaise pour debiles mentaux ..ce qui nous interresse c est les pourquoi l europe ne fait pas comme la chine et les usa…ca m enerve,

  6. Jean LENOIR dit :

    Avec un tel nom, Sapin, c’est normal que l’on enterre l’économie en déclarant le contraire de ce qu’est le bon sens et la réalité de l’impact de décisions inconséquentes et non professionnelles.

    Jean LENOIR

  7. L’Europe est la seule au monde qui manipule sa monnaie à la hausse. Elle s’est même organisée pour cela. La valeur de l’euro se décide à Londres et les Allemands restent convaincus que économie et monnaie ne doivent pas être mises dans les mêmes mains. L’économie européenne s’effondre et l’euro continue de monter, un euro qui n’est rien d’autre qu’un simple produit financiers pour marchés éduqués au dollar. Coincé entre les dogmes allemands et le pragmatisme anglais, nous restons une monnaie d’ajustement. C’est hallucinant.

  8. Ping : PART 03 | JANV 2013 | LES BANKSTERS DE LA FINANCE | Pearltrees

  9. Achille Tendon dit :

    Excusez pour le Oups!.
    Worldwide, par les gros bras du Forex qui « tournent » quotidiennement quelque 4000 milliards de $us ou équivalents !!!

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