La toile d’araignée de la dette européenne

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Ce graphique a été publié le 1er mai par le New York Times. Il met en évidence le caractère inextricable des finances publiques des PIIGS . Un simple coup d’oeil suffit pour comprendre «l’effet domino». Plus la flèche est épaisse, plus la dette est importante. Ainsi, la vraie raison de l’attaque des marchés contre l’Espagne depuis hier est matérialisée par la grosse flèche rouge qui la relie au Portugal : les banques espagnoles détiennent la plus grosse part de la dette publique portugaise.

Mais une autre évidence s’impose : contrairement à ce qu’essaient de nous faire croire certains, notamment Dominique Strauss-Kahn, les grands pays ne sont en aucun cas à l’abri d’une contagion. La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont même très gravement exposées, en particulier à la dette de l’Espagne. Que celle-ci tombe (avant ou après le Portugal), et c’est l’ensemble du système bancaire européen – et donc l’euro – qui s’effondre.

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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8 commentaires pour La toile d’araignée de la dette européenne

  1. Jean LENOIR dit :

    Bonjour à tous,

    Il n’y a pas trente six solutions pour avoir une once de chance de sortie longue et douloureuse de la crise financière.
    Une énorme saignée s’impose dans la gestion publique des pays incriminés et… de beaucoup d’autres.
    Le paradoxe des mesures d’austérité, c’est qu’elles doivent être annoncées par les politiques qui ont tout consenti et repoussé à « no limit » la vertu de l’équilibre budgétaire.
    La rue se sent flouée : là est un autre véritable danger, faible mot.

    Priez pour que l’Europe ne ressemble pas demain au Libéria ou au Nigéria.

  2. Moody's dit :

    La crise de la dette pourrait se répercuter sur les banques :

    L’agence de notation financière Moody’s a mis en garde jeudi contre un risque de répercussion de la dégradation de la dette publique de certains pays européens sur leur système bancaire, comme dans le cas de la Grèce.

    La récente dégradation de la note des banques grecques (par les agences de notation, NDRL) causée par la dette publique colossale du pays pourrait s’observer dans d’autres pays, selon une étude.

    L’agence de notation cite les cas du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Irlande et du Royaume-Uni.

    « Chacun des systèmes bancaires de ces pays fait face à des problèmes de magnitude différente », souligne Moody’s, mais le fait que ces pays ont tous accumulé une dette publique importante pourrait « entraîner des menaces semblables et très réelles » pour l’ensemble de leurs systèmes bancaires.

    Moody’s précise qu’elle détaillera, dans un second volet de l’étude, l’exposition des systèmes bancaires des quatre pays les plus vulnérables, sans préciser le nom de ces pays.

    AFP 06/05/2010

  3. topic25 dit :

    Avez-vous remarqué : en dernier ressort les dettes de ces 5 pays remontent toutes à 3 énormes piliers….. France, Allemagne, Grande Bretagne (grosses flèches extérieures).
    On dirait comme un jeu de gros élastiques sur lesquels on tire pour écarteler les 5 malheureux…. sauf que là ceux qui tirent sont ceux qui MEURENT…. s’ils tirent TROP FORT.
    Belle symbolisation des futurs rééchelonnements de dettes qui devront garantir que le systeme euro n’éclate pas.

  4. Montjoie dit :

    Le tableau est très intéressant, mais très compliqué, parce que la situation semble inextricable. Pour essayer de comprendre, j’ai tenté de simplifier.

    Si l’on s’en tient aux trois grandes puissances d’Europe (Allemagne, France, GB), c’est la France qui est la plus exposée en cas d’effondrement des PIIGS.

    France : 75 + 511 + 60 + 45 + 220 = 911 milliards de $
    Allemagne : 45 + 190 + 184 + 47 + 238 = 704 milliards de $
    GB : 15 + 77 + 188 + 24 + 114 = 418 milliards de $

    Ceci dit, c’est surtout l’Italie qui nous ferait plonger. La dette de Rome à notre égard correspond en effet à plus du double de ce que nous doive les PIIGS. Or qu’en est-il du pays de Berlusconi? Est-ce que son déficit s’aggrave ou s’améliore?

    Si l’on retire l’Italie, cela donne : France = 400, Allemagne = 514, GB = 341.

    Le plus gros boulet de la France, c’est l’Italie (511 à elle seule), devant l’Espagne (220). Comme l’Espagne est fragilisée par le Portugal, il faut regarder de très près ce pays aussi. En effet, le Portugal est endetté à hauteur de 86 milliards de $ vis-à-vis de l’Espagne, ce qui, au vu de la taille modeste de celle-ci, est énorme. Si le Portugal s’écroule, il entraînera forcément l’Espagne, qui entraînera probablement la France. Et comme nos banques sont déjà les plus exposées dans la crise grecque, Paris pourrait connaître bientôt de terribles secousses budgétaires. Seul un décrochage de l’Irlande ne nous causerait pas beaucoup de torts.

    On nous disait encore, il y a peu, que la France avait des banques « solides ». Or il semble qu’elles soient, cette fois-ci, en péril majeur.

  5. asse42 dit :

    Oui excellente illustration de l’inextricable toile d’araignée construite par l’ordre mondial pour nous étouffer. L’exemple est particulièrement bien choisi.

  6. garoloo dit :

    Si l’un d’entre nous, citoyen ordinaire,se comportait comme nos dirigeants, il serait mis sous tutelle automatiquement. Malheureusement, ce n’est pas possible en ce qui concerne les « désargentiers » qui nous gouvernent. Tant pis pour nous; certains les ont mis en place et nous payerons la note. Quant à eux, ils se mettent suffisamment de pognon en poche pour ne pas être inquiétés.

  7. Jean LENOIR dit :

    Très pertinent ce dernier commentaire. J’y mets le bémol de la valeur de la monnaie. Quand le prix d’un demi est un chiffre suivi d’une vingtaine de zéros, il faut vraiment avoir des poches énormes.
    Ceci dit les formes électives de la démocratie offrent-elles un choix sincère et véritable ?

  8. tottenham dit :

    Post prohétique! on est en train de le vérifier, sous nos yeux avec l’espagne qui coule.

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