La drôle d’histoire des banques françaises

(Arte, 1er avril 2014)

Comment, du XVIIIème siècle à nos jours, les banques françaises ont réussi à se soustraire à toutes les règles pour engendrer le système actuel… Absence de contrôle, spéculation à outrance et paradis fiscaux ont éloigné les banques de l’économie réelle et provoqué une crise sans précédent en 2008. Comment en est-on arrivé là ? S’appuyant sur des films d’archives et des séquences d’animation, ce documentaire raconte l’emballement d’un système.

Il comporte cependant des lacunes, que souligne le site Solidarité & Progrès :

« [Le documentaire] s’achève avant d’avoir expliqué que la prochaine tentative de sauvetage de nos géants bancaires se fera au détriment des dépôts et de l’épargne. La réforme bancaire de juillet 2013 institue un mécanisme de renflouement interne des banques qui permettra de faire en France ce qui a été fait à Chypre en février de cette même année.

Puis cette longue et utile chronologie est présentée comme une suite d’événements sans véritable chaîne de causalité. Comment comprendre le vice intrinsèque aux banques universelles françaises sans parler du système au sein duquel elle opère : l’empire financier de la City et de Wall Street. Par exemple, le documentaire attaque à juste titre la culpabilité totale des banques dans l’évasion fiscale qui coûte au budget de l’Etat 50 milliards d’euros par an. Les banques françaises ont plus de 600 milliards d’avoirs dans les paradis fiscaux et ont désormais pour seule réglementation la loi de ce système financier offshore qui n’en a pas. Or ce système offshore est entièrement dirigé par la City de Londres, premier centre financier mondial, qui gère en direct 60 % des paradis fiscaux du monde. Et ces prédateurs de l’intérêt général ne sont pas tombés du ciel, ils prennent simplement leur revanche : sur leur défaite internationale de 1933 face au Glass-Steagall Act de Franklin Roosevelt (que le documentaire ne mentionne pas !) et sur leur défaite de 1945 en France.

L’ennemi a bien un visage : des géants bancaires français bâtis et dirigés par d’anciens hauts fonctionnaires qui se sont fait les collaborateurs et les correspondants français des prédateurs financiers anglo-américains. Cet ennemi siège aux conseils d’administration des sociétés du CAC 40 comme à Bercy, et étend sa domination jusqu’à l’Assemblée nationale et l’Elysée.

Voilà le visage de l’ennemi qu’il faut montrer au citoyen et qu’il faut combattre. L’on pourra aller de remaniements en élections, tout empirera tant que l’on n’éliminera pas cet ennemi qui interdit le développement des hommes. Cela commence par le rétablissement strict et non-négociable de la séparation bancaire établie à la Libération ».

 

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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11 commentaires pour La drôle d’histoire des banques françaises

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  4. zorba44 dit :

    Cette vidéo a été bloquée dans votre pays par l’utilisateur qui l’a mis en ligne…
    Pas sympa cette censure !

    Jean LENOIR

  5. Le multiplicateur de crédit motivé par la dépense publique a fait long feu, débouchant en fait sur la stagnation économique que les électrochocs de la dépense publique n’arrive pas à réveiller de sa léthargie, même si les transfusions destinées à régénérer ses fluides vitaux se multiplient. La théorie générale de la monnaie qui constitue le corps de doctrine des financiers comme des politiques se termine par un désastre que seul une profonde réforme du secteur bancaire visant à annuler le système des réserves fractionnaires pourrait juguler.
    Il faut revenir à une équivalence entre les crédits originés par la banque et les dépôts des clients bancaires (non spéculatifs), passant par la reconstitution de l’épargne, c’est-à-dire par une restitution de leurs revenus aux citoyens travailleurs dont la confiscation sous prétexte de multiplication de la dépense privée par la redistribution orchestrée par la dépense publique ne fonctionne pas.
    Et pour cause puisque l’essentiel de la monnaie circule dans les canaux alimentant les moyens de financement des banques et les multinationales qui fonctionnent de plus en en plus en circuit fermé. Ainsi en se basant sur le le calcul de l’inflation à partir des prix à la consommation pour déterminer la politique monétaire en occultant sciemment la hausse des autres actifs, comme les actifs financiers notamment immobiliers, les politiques ont écrasé la masse salariale, donc le pouvoir d’achat, au profit des autres compartiments monétaires jugés plus lucratifs pour les banques. Il en résulte un appauvrissement considérable de la population qui ne peut plus accéder à la propriété par exemple à cause des prix trop élevés de l’immobilier, alors que les salaires diminuent sous prétexte de lutter contre l’inflation.
    Il fallait au contraire laisser la déflation faire le ménage du trop plein de dettes qui auraient vidé les compartiments excessifs de liquidités, comme les marchés actions, obligations ou real-estate, et provoqué une réallocation des moyens monétaires dans les domaines correspondant à la demande de l’économie réelle. Par exemple les particuliers auraient bénéficié d’un hausse de salaire leur permettant de se constituer un patrimoine equity du fait de la baisse des prix des actifs immobiliers.
    L’arbitrage bancaire en faveur de l’inflation des actifs financiers et de la déflation des moyens financiers à la disposition des producteurs/consommateurs est un pur non sens économique allant dans le sens de la stagflation prolongée par la perpétuation de la dette entretenue par les rentiers et les politiques bien que ceux-ci se paient en monnaie dévaluée, quels que soient leurs efforts pour thésauriser dans les placements en métaux précieux ou dans l’immobilier.
    Mais il vient un moment où le chaos social et son cortège de violence vient rééquilibrer les mauvais choix des politiques et restituer par la force ce qui appartient de droit à la société civile réclamant son dû aux financiers. C’est tout le problème de l’arbitrage entre un Etat financé par ses ressources propres et un Etat financé par la dette bancaire, comme on le voit se faire jour entre l’Occident et l’Eurasie.
    L’Occident a fait le choix de la monnaie bancaire et d’un gouvernement auquel les banquiers dictent sa politique monétaire et économique, alors que la Russie a arbitré en faveur d’un Etat fort et indépendant de la finance parce que financé par les ressources énergétiques alimentant l’investissement productif et la hausse des salaires dans la société civile. Ainsi les citoyens d’un Etat fort parce que comptant sur ses propres ressources financière peut protéger sa population de se faite spolier par la manipulation des prix opérée par les banquiers qui financiarisent les actifs économiques dont les revenus vont en priorité aux actionnaires et non aux travailleurs/consommateurs.
    Ce choix prioritaire en faveur des intérêts populistes et nationaux, les Russes l’ont bien compris, qui réclament le rattachement des provinces perdues en Ukraine à la mère Patrie, à l’heure où les rapaces de la finance internationale demandent aux pendus de leur céder leur dernier souffle avant d’expirer définitivement, leur ayant pomper la moindre once de revenus. La démence du FMI est l’opportunité historique des nationalistes poutiniens réclamant la restitution complète et entière des prérogatives nationales en matière de création monétaire et de la réallocation des moyens financiers au profit des travailleurs/ consommateurs et non des spéculateurs se prétendant les sauveurs attitrés de désastres dont ils sont les plus coupables.

  6. Les politiciens qui se mettent au service de leur peuple, au lieu de courber l’échine devant la technocratie mondialiste bancaire, n’ont pas droit au respect, dixit Cohn-Bendidt. Pourtant V. Orban a réussi a sortir la Hongrie de la récession en donnant la démonstration que la relance par la demande prime sur la création monétaire par les banques qui ne fait qu’entretenir la récession en détournant la création de richesse dans les poches des banques….

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  10. THEOPT NEWZE dit :

    Crime imprescriptible contre le travail : la banque
    Crimes de guerre, numéro un : la banque
    Malheurs et crimes contre l’humanité : encore et toujours la banque
    Sang, sueur et larmes : la banque…

    Début d’une litanie sans fin !

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