Sanctions européennes, jusqu’au bout de l’absurde

union europeenne prison« La dernière décision de l’Union européenne à l’encontre de la Russie étonne par sa stupidité flagrante. L’Union européenne a adopté des sanctions qui ne prendront effet que si le cessez-le-feu ne tient pas.

Premièrement, l’hypothèse la plus probable est que si le cessez-le-feu ne tient pas, ce sera évidemment la faute de la Russie. Non, pas de la Novorossia, mais bien de la Russie.

Deuxièmement, il semble que la possibilité d’une violation du cessez-le-feu par les Ukrainiens n’a même pas été évoquée, ou qu’on l’a rejetée du revers de la main.

Troisièmement, en tenant compte du fait que les Ukrainiens ont littéralement « imploré » l’Occident d’imposer des sanctions contre la Russie, l’Union européenne vient de leur donner le motif tout désigné pour rompre le cessez-le-feu.

Quatrièmement, l’Union européenne semble croire que la Russie craint ses sanctions, même si tous les signes observés auprès des hauts fonctionnaires du Kremlin ou dans l’opinion publique démontrent que les dirigeants russes, pas plus que le peuple russe, ne sont préoccupés par les sanctions de l’Union européenne. En fait, les seules personnes vraiment concernées par les sanctions sont les principaux opposants du président Poutine, c’est-à-dire les élites libérales pro-occidentales et pro-Union européenne.

Les trois documents importants indiqués à la fin de cet article font ressortir toute la « sagesse » des eurocrates à propos de la question de l’imposition de sanctions contre la Russie.

A la lecture de ces documents, il est clair que les fonctionnaires de l’Union européenne sont tout à fait déconnectés de la réalité ou complètement malhonnêtes. Par exemple, ils parlent de « l’agression par les forces armées russes sur le sol ukrainien », même s’ils n’ont pas la moindre preuve de cette « invasion invisible », qui, soit dit en passant, est même réfutée par la junte en place à Kiev (afin de pouvoir obtenir un autre prêt du Fonds monétaire international).

C’est à la fois dégoûtant, amusant, pathétique et alarmant, tout dépendant de votre point de vue. Chose certaine, ça manque totalement de sérieux.

Herman-Van-Rompuy

Pour parler franchement, tout en reconnaissant que c’est immature de ma part, j’ai hâte que l’Union européenne adopte sa nouvelle série de sanctions. Pourquoi ? Parce que je me réjouis déjà de la panique en Europe quand la Russie rétorquera aussitôt par une interdiction de vol des transporteurs aériens européens au-dessus de son territoire ou, par exemple, en imposant des sanctions contre l’industrie automobile ou aérospatiale. Peu importe ce que les Russes feront, l’Union européenne saura qu’elle s’est tirée dans le pied et sans aucune raison valable.

Encore une fois, je suis tout à fait d’accord avec les sentiments de Mme Nuland à l’égard de l’Union européenne ».

The Vineyard of the Saker, le 9 septembre 2014 (via Sott.net)

Les trois documents de référence :

[1] Statement by the President of the European Council Herman Van Rompuy on further EU restrictive measures against Russia, Conseil de l’Union européenne, anglais, 08-09-2014

[2] Joint letter by the President of the European Council, Herman Van Rompuy, and the President of the European Commission, José Manuel Barroso, on restrictive measures against Russia, Conseil de l’Union européenne, anglais, 05-09-2014

[3] Réunion extraordinaire du Conseil européen – Conclusions, Conseil de l’Union européenne, français, 30-08-2014.

Source : The self-evidently absurd « logic » of the EU, vineyardsaker, anglais, 08-09-2014

Lire aussi :

Lettre de vétérans du renseignement américain à Angela Merkel

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
Cet article, publié dans Actualités, Economie, est tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

8 commentaires pour Sanctions européennes, jusqu’au bout de l’absurde

  1. Ping : PART-01|SEPTEMBRE|2014 | Pearltrees

  2. xavib dit :

    Les contre-sanctions de la Russie ne porteront pas seulement sur l’automobile ou l’aérospatiale : quand Poutine va leur fermer le gaz ça va être la panique chez ces c… molles d’européistes vendus à Washington !
    Déjà qu’aujourd’hui ils se disputent pour savoir quelles actions entreprendre….

  3. La plus grande confusion règne à propos de la prise de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie, à commercer par le fait que les Européens ne sont pas d’accord entre eux, en fonction d’intérêts nationaux divergents. Certains ont naturellement plus intérêt que d’autres à la préservation de bonnes relations avec la Russie, comme l’Italie, la Finlande ou la Slovaquie. Pour le reste, on continue à jouer au poker menteur, sur l’air de « on ira, on ira pas », la solution pouvant évoluer dans un sens ou dans l’autre, du jour au lendemain. Ce qui frappe dans l’attitude européenne, c’est le manque de cohérence et de clarté dans la fixation d’une vision à long terme concernant l’avenir de l’Europe et de la Russie.
    Les Eurocrates naviguent à vue en essayant de donner l’impression qu’ils conservent un semblant de pouvoir réel pour peser sur les événements, alors qu’ils n’en ont plus aucuns, dès lors que l’argument de la finance a fait long feu. Les volte-face français concernant la vente des Mistral son emblématiques du genre. Mais on pourrait aussi citer les entraves à l’exportation des produits agricoles vers la Russie qui donnent lieu à toutes sortes de magouilles pour contourner les barrières douanières. Idem pour les manoeuvres minables consistant à renvoyer le gaz russe vers l’Ukraine en violation des accords commerciaux avec la Russie, comme s’amusent à le faire l’Allemagne ou la Slovaquie.
    Cette politique de gribouilles n’est pas à la hauteur des budgets considérables absorbés par la Présidence européenne et ses services de politique extérieure, créés exprès pour unifier la politique étrangère des Etats membres de l’UE. Encore une fois les citoyens européens seraient en droit de demander des comptes à leurs administrateurs dispendieux des résultats de leur politique marquée au coin de l’amateurisme et de l’improvisation. Faute de contraintes liées à des résultats tangibles, les Etats membres font semblant de suivre les directives de Bruxelles, alors qu’en réalité ils s’en détachent de plus en plus, conscients qu’ils sont de l’absurdité de décisions étrangères aux intérêts européens bien compris.
    Poutine l’a parfaitement compris qui continue à privilégier les négociations bilatérales, notamment avec l’Italie pour la vente de blindés à roues pourtant déclassés par rapport aux exigences climatiques russes, laissant les eurocrates pérorer dans leurs salons dorés. Dans l’affaire ukrainienne, les institutions européennes s’érodent de plus en plus par la friction sur une réalité qui demeure résolument hostile à l’application de l’idéologie européiste, ce qui ne peut qu’accélérer un processus bien engagé de recomposition des alliances entre les pays européens et leurs voisins eurasiatiques à partir de la nouvelle donne produite par la dissolution progressive de l’ordre mondial dominé par les Anglo-saxons.

    Last Friday, while EU leaders criticised Russia at a Nato summit in the UK, their ambassadors in Brussels were busy carving out restrictions on companies or products that would harm their country’s economies.

    EU officials over the weekend introduced the changes into legal documents, with plans for adoption on Monday and implementation on Tuesday.

    But on Monday a handful of EU countries refused to agree, prompting an emergency ambassadors’ meeting from 6pm to 9.30pm which came up with the Van Rompuy solution.

    Diplomatic sources told EUobserver the anti-sanctions group includes Finland and Italy, which have strong business ties with Russia. But it does not include Slovakia, also a sanctions sceptic, which secured the opt outs it wanted on Friday.

    Despite Van Rompuy’s promise that implementation “will take place”, one EU diplomat said nothing is guaranteed. “Ambassadors might come back to evaluate the situation on Wednesday. So everything remains fragile”, the contact noted.
    http://euobserver.com/foreign/125527

  4. Marine Lepen présentée comme « femme de l’année », ou presque, par Business Insider. Savourez la bio:

    In France, a new poll shows that Marine Le Pen is the current favorite in the 2017 Presidential elections. 2017 is a long time from now, but for those who don’t know, Le Pen is the head of France’s ultra-right National Front party, which was founded by her anti-Semitic, Holocaust-denying father Jean-Marie Le Pen. Marine is not as extreme as her father, but she’s sharply anti-eurozone and holds other right-wing views.

    Read more: http://www.businessinsider.com/europe-is-coming-apart-2014-9#ixzz3Cp52rtKm

  5. Is Russia isolated against « the world » (in blue)?:

    • zorba44 dit :

      Le « not the world » représente une sacrée dimension : ce n’est pas demain que l’impérialisme américain pourra s’imposer …pour satisfaire au rève impossible de ceux qui pronent le NOM.

      Jean LENOIR

  6. Ping : Sanctions européennes, jusqu'au bout de ...

  7. marie dit :

    les usa veulent la guerre ; et plus ils sentiront la situation leur échapper , car leurs mensonges commencent à remonter à la surface , et plus ils chercheront à accélérer le procéssus ; les usa sont à l’abris en cas de guerre , peu leur chaud que les européens en prennent plein la gueule ;

Ecrire un commentaire