Neutralité journalistique : Jean Quatremer soutient Macron (mais ne le répétez pas !)

Un engagement « strictement personnel » et « privé » mais qu’il publie sur son compte Twitter et sa page Facebook… Crédible, n’est-ce pas ? OD

« Oups. Sur son compte Twitter, le correspondant de Libération à Bruxelles a annoncé avoir fait un don au mouvement d’Emmanuel Macron, En Marche ! Une annonce qu’il souhaitait privée. Perdu.

« Pour la première fois de ma vie, je viens de faire un don à un parti politique, en l’occurrence En Marche… ». Ce mercredi 15 mars, aux alentours de 19h, Jean Quatremer, journaliste à Libération, correspondant du quotidien à Bruxelles, poste ce message sur son compte Twitter. Le tout renvoyant vers un autre message publié sur sa page Facebook. Dans celui-ci, il explique, plus en détails, les raisons qui l’ont poussé à donner. « Parce qu’il ne bénéficie pas pour l’instant de fonds publics à la différence du FN et que je suis prêt à tout faire pour que le fascisme ne triomphe pas dans mon pays. Macron, même si je ne partage pas toutes ses idées, me parait le meilleur rempart possible », écrit-il.

Et de continuer : « Surtout, il incarne un renouvellement de la classe politique française en fin de vie… La présidence de Hollande aura marqué ma rupture définitive avec le PS pour lequel j’ai toujours voté depuis 1977, à trois exceptions près (Modem et Vert aux européennes, abstention aux régionales) ». Avant de conclure ainsi : « Cet engagement, qui ne surprendra personne, est strictement personnel et n’engage évidemment pas mon journal. Libération est un journal certes engagé à gauche, mais il reflète l’ensemble des sensibilités de la gauche et des écologistes comme son traitement quotidien le reflète. Ca va mieux en le disant ».

Il ne tardera pas à supprimer son message sur Twitter. Et pour cause : comme il l’a depuis expliqué, ce message n’aurait jamais dû sortir de Facebook, et de son cercle privé d’amis. Comment s’est-il retrouvé, dès lors, sur un autre réseau ? Le journaliste, qui doit très certainement avoir lié son compte Facebook à son compte Twitter, affirme « qu’il ne sait pas comment ». Quoi qu’il en soit, le message « privé » de Quatremer n’aurait de toute façon pas tardé à fuiter : jusqu’à ce soir, tout le monde pouvait consulter sa page Facebook, ainsi que ses publications. Sans même être « ami » avec lui ».

Robin Andraca, Arrêt sur images, le 15 mars 2017