Un agriculteur sur trois touche moins de 354 euros par mois

Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à vivre largement en dessous du seuil de pauvreté.

« L’agriculture traverse une grave crise, et les chiffres liés à la situation des agriculteurs sont éloquents. En 2015, près de 30% des agriculteurs imposés au régime réel ont eu des revenus équivalents à 354 euros par mois, c’est-à-dire environ un professionnel sur trois. Un an plus tôt, en 2014, cette situation représentait 18% des agriculteurs. À titre d’exemple, le seuil de pauvreté se situait à hauteur de 950 euros de revenus mensuels en 2014.

La difficulté de la situation se mesure également au regard du nombre d’appels reçus par Agri’écoutes, la permanence de prévention du suicide qui dénombre près de 1700 appels pour le seul premier semestre de 2016. Pour la même période de 2015, seulement une centaine d’appels avaient été passés à la permanence. Selon des chiffres publiés la semaine passée par Santé Publique France et la MSA, la sécurité sociale des agriculteurs, 300 agriculteurs se sont suicidés entre 2010 et 2011, sur une population globale de 480.000 personnes. Le nombre de demandes de primes d’activité, qui a remplacé le RSA activité, a également explosé. Alors que la MSA en attendait environ 60.000 pour l’entière année 2016, elle en a à ce jour reçu plus de 200.000.« 

RTL.fr via crashdebug.fr, le 10 juillet 2017

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A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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16 commentaires pour Un agriculteur sur trois touche moins de 354 euros par mois

  1. rodez21 dit :

    Ca eut payé, je sais plus quand, mais ça eut payé.

    • zorba44 dit :

      D’ici à ce qu’un politique trouve à faire réintégrer dans les revenus (dont dans le PIB) les produits d’auto-consommation, et, on retrouvera les 354 € multipliés à un niveau envieux de 4 ou 5…
      Z’y ont pas encore pensé !

      Chut !

      Jean LENOIR

  2. rodez21 dit :

    Et quand ça paie, encore faut-il avoir le temps d’en profiter.

  3. zorba44 dit :

    Comme un tel discours peut plaire à Macreuses et à sa Cour ! Le gestionnaire du 3ème millénaire…

    Jean LENOIR

  4. Ping : Vos infos news et liens (et autres) du 12 juillet 2017… – Les moutons enragés

  5. Charcutailleur dit :

    Avec tout le respect que je porte à ces travailleurs de la terre , il faut quand même leur dire qu’ils ont largement et avec opiniâtreté contribué à la situation en votant pour les maîtres d’oeuvre de l’U.E. ; bureaucratie , idéologie gauchiste , banques . . . J’avais bien aimé le livre de Marie Claude CEPRE  » L’Année de la Lune Rousse » , je vous en conseille la lecture .

  6. Ping : Vos infos news et liens (et autres) du 12 juillet 2017… – Le Monde...

  7. Béret vert dit :

     » ils ont largement et avec opiniâtreté contribué à la situation en votant pour les maîtres d’oeuvre de l’U.E. ; bureaucratie , idéologie gauchiste , banques . .  »
    >> Les agri votent traditionnellement à droite et le FN fait d’assez bon score.
    Mais c’est vrai qu’il leur suffit de sortir de la ferme avec un tracteur pour susciter de la jalousie ou de l’aigreur de la part des automobilistes.
    Probablement qu’on préfèrerait les voir circuler à dos de mulet, tenant les rênes avec des cales au mains, ce serait plus écologique.

    • Charcutailleur dit :

      Fausse droite cher ami ! Quant au score c’est trop récent , trop tard le mal est fait .

      • Charcutailleur dit :

        Alors je vais rajouter une couche puisque c’est mon vécu ; 1984 : 1° carte au Front ( le vrai celui du père ) l’accueil reçu en zone rurale était pour le moins glacial malgré nos explications dont le présent atteste le bien fondé . Bonjour !

  8. PR dit :

    Autre remarque, les agriculteurs sont des entrepreneurs, et leur absence de revenu, ou leurs revenus faibles sont souvent le fruit de remboursements d’emprunts. L’un disait ne se payer que la moitié du smic depuis 5 ans, après 5 ans, sans aucun revenu (enfin si, ceux de sa femme). Mais entretemps, il avait remboursé 250 000 euros d’emprunts. On ne parle même pas de l’autoconsommation, et de la vente au noir.
    Ce maniement de l’emprunt pour réduire ses revenus, est aussi courant. Donc le concept, « gagne moins de 354 euros/ mois », est à manipuler avec prudence…

  9. Béret vert dit :

    Bien sûr, certaines remarques de PR sont justes. Et puis il y a les bonnes années et les mauvaises, les cours, le climat, le terroir, les taux de change etc, bref, on est assez loin du fonctionnariat.
    Mais emprunter est une obligation. Dans ce métier, qui n’avance pas recule. Investir, acheter du matériel ou du foncier, démarrer le tracteur à quatre heures du mat, traire les vaches tous les jours, ça aide pour y « arriver ».
    Un agriculteur, souvent, ça vit pauvrement ( la passion du métier l’emporte) et ça meurt riche.

  10. Robert dit :

    La situation des « paysans » est diverse : A ma connaissance, les viticulteurs de Champagne ou du Var ne sont pas à plaindre, de même que les betteraviers du nord… La (petite) taille de l’exploitation est aussi déterminante dans un certain nombre de cas. Il est sûr que ce monde est en pleine évolution.

    • zorba44 dit :

      Vous avez raison. On ne peut pas comparer une exploitation hyper-méchanisée en Beauce de 400 hectares où tout se fait avec un seul exploitant dont l’épouse a aussi un métier en ville (le signataire ayant connu le cas dans ses tours de table d’immobilier d’entreprise), avec la ferme où 8 vaches, un peu de basse-cour et quelques hectares de cultures bouffent la vie et les heures de l’exploitant qui ne peut jamais s’offrir de vacances…

      Jean LENOIR

  11. PR dit :

    à Beret vert : moi, j’en ai vu pas mal, et c’est vrai que le paysan seul, ça existe de moins en moins. Les GAEC ont pignon sur rue, et ont une surface financière beaucoup plus importante. Ceux là me disaient investir pour éviter l’impôt. Et passer une somme de temps considérable à remplir des dossiers de subventions. Une moyenne est trompeuse. Il est sûr qu’une partie de ce qui reste de paysannerie est dans une merde noire, ce que je nie pas, mais la moyenne reste la moyenne : la somme de situations très diverses, et qu’on ne peut apprécier avec. Les personnes que je cotoie dans l’enseignement agricole (des connaissances personnelles, pas professionnelles), ne disent pas autre chose. Le plus dur est pour celui qui est vraiment seul, pas de conjoint, et pas d’associés. La recherche d’associés, d’ailleurs, est une activité réelle à l’heure actuelle. Et pour cause. Diviser le temps de travail, se relayer, avoir une surface financière plus importante. Et surtout, la vente hors comptabilité, qui permet à beaucoup de survivre… Et qui forcément, n’apparait pas dans les 354 euros…

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