Pacte mondial pour les migrations : l’individu tout-puissant contre les peuples

« En juillet, l’ONU est arrivé à une version finalisée du projet de Pacte mondial pour les migrations, dont le contenu est aussi discret dans ses détails concrets que l’intitulé suggestif. « Pour les migrations ». Non pour la régulation des migrations, mais… en soutien aux migrations ? Alors que les peuples européens croulent sous une vague migratoire qu’ils rejettent de plus en plus violemment, notamment lors des élections, alors que les Etats n’arrivent plus à digérer, prendre en charge et gérer ces masses mouvantes et assez bien encadrées par des ONG elles-mêmes soutenues, l’ONU se prépare à lancer sa campagne de normalisation et de légitimation du nouveau monde : celui qui, grâce à ces « migrants » lancés à l’assaut des résistances étatiques et sociales, va consacrer le règne des individus-roi contre les peuples et les Etats. Si de plus en plus d’Etats s’éloignent de ce suicide collectif, la France de Macron, elle, s’engage.

Dans le cadre de l’ONU, des négociations ont été lancées dans la foulée des grandes vagues d’immigration qui se sont abattues sur l’Europe ces dernières années. Ainsi, une Déclaration de New York a été adoptée en 2016, dans laquelle les Etats s’engagent à apporter leur aide aux personnes obligées de fuir. Soyons clairs, la discussion n’a pas pour but de limiter ces flux devenus incontrôlables et rejetés par les populations locales, comme le montrent les résultats électoraux, mais au contraire de les légitimer. Car toute la dimension idéologique réside dans l’interprétation de cette obligation de fuir. Rappelons que les réfugiés, justement réellement obligés de fuir, sont déjà protégés. Mais peu de ces nouveaux immigrés entrent finalement dans la catégorie. Il faut donc déstructurer la catégorie des réfugiés pour y faire entrer ces masses mouvantes et créer des obligations à l’Etat. Si hier le combat était un honneur, aujourd’hui la fuite est dans l’air du temps. Il s’agit d’un virage idéologique violent, qui entérine une vision atomisée de la société et le culte de l’individu.

Dans la déclaration de l’ONU de juillet 2018, les buts de ce Pacte mondial pour les migrations devant être signé au Maroc en décembre sont clairement posés :

L’accord constitue désormais une base pour améliorer la gouvernance et la compréhension internationale de la migration, pour relever les défis associés à la migration aujourd’hui, et pour renforcer la contribution des migrants et des migrations au développement durable.

Donc, malgré les problèmes sociaux dont la presse regorge, malgré le blocus politique imposé sur le sujet, nous revenons à l’incantation de l’immigration – une chance pour tous. Et il va falloir largement communiquer en ce sens.

Dans la résolution de l’ONU du 24 décembre 2017, qui n’a pas été particulièrement médiatisée, le principe de l’adoption de cette position idéologique est déjà posée. Voir notamment p.3 de la résolution, en ce qui concerne l’organisation de l’adoption de ce Pacte :

Dialogue 2 : « Partenariats et initiatives novatrices pour l’avenir » ; 16. Invite les États Membres et les parties prenantes intéressées à envisager, lors des dialogues, d’échanger leurs points de vue sur tous les aspects des migrations internationales, notamment la promotion et la protection des droits fondamentaux de tous les migrants, la contribution des migrants au développement durable, le partage des responsabilités et des possibilités, la coopération dans le domaine de la collecte et de l’analyse des données ainsi que la gouvernance ;

Ce Pacte, dont le contenu est encore moins médiatisé dans ses détails, est en revanche déjà l’objet d’un recul très net de certaines pays. Les Etats-Unis sont sortis des négociations. La Hongrie, Israël, l’Autriche et la Bulgarie ne vont pas signer. La Suisse est divisée entre l’assemblée parlementaire qui s’oppose et l’exécutif qui va finalement soutenir. La Pologne s’interroge. Donc, le quorum prévu pour l’adoption de ce Pacte est extrêmement bas. L’art. 19 de la résolution citée prévoit qu’un tiers des Etats présents est suffisant pour lancer les débats. Et ces débats sont largement encadrés, car seules les personnes ayant obtenu une autorisation préalable peuvent prendre la parole, leur temps de parole peut-être unilatéralement limité et leur intervention doit strictement porter sur l’objet de la question (art. 20). Difficile de parler véritablement de débats dans ce cas … Il faut dire que théoriquement le document final, ce Pacte mondial, doit être le reflet d’un consensus.

Ce Pacte n’est pas anodin, il acte une rupture idéologique. L’on ne parle plus du droit des peuples, l’on n’envisage plus la souveraineté des Etats, c’est la reconnaissance de la toute-puissance de la volonté d’un individu, de son droit à choisir le pays qui pourra lui apporter le plus grand confort matériel. Ce qu’assume l’ONU, notamment ici dans ses pressions exercées contre la Suisse :

Latif Alabdullah, 25 ans, récemment arrivé en Suisse, souhaite trouver les choses habituelles dont tout nouvel arrivant espère bénéficier, quel que soit le pays: un logement décent, un emploi correct et la possibilité de prendre un nouveau départ. Depuis son arrivée à Genève il y a 18 mois, il attend une réponse à sa demande d’asile et s’inquiète de son sort si sa demande était rejetée. Le passeport de Latif Alabdullah ne lui laisserait d’autre choix que de retourner en Syrie où il devrait accomplir son service militaire

Donc, soit l’on reconnaît que ce jeune homme, en pleine force de l’âge, ne risque pas de répressions spécifiques liées à ses convictions politiques, religieuses, etc. dans son pays, et il doit alors défendre sa patrie, en l’occurrence en guerre contre le terrorisme, ce qui finalement est l’obligation de tous les citoyens envers leur pays, soit l’on reconnaît le droit de chacun d’aller chercher un pays dans lequel il aura un confort matériel auquel il lui est difficile de prétendre dans son pays d’origine, sans que le pays de destination ne puisse décider qui recevoir ou non.

C’est bien de cela qu’il s’agit, quel que soit l’emballage médiatique. L’individu contre le peuple. L’individu contre l’Etat. La négation des peuples et des Etats dans leur essence. La réduction de l’Etat à un prestataire de services qui doit être « efficace », sans avoir la possibilité de faire de choix politiques. La réduction des peuples à des agrégats improbables d’individualités errantes.

C’est justement ce monde peu attrayant que l’ONU prépare. C’est justement ce qui entre dans les visions politiques de Macron ».

Quelques rappels :

[Stratégie du choc] Peter Sutherland, représentant de l’ONU pour les migrations, veut que les nations abandonnent toute souveraineté

« L’ONU programme le raz de marée » : en avril 2000, un rapport préparait l’installation de 159 millions d’immigrés en Europe d’ici à 2025

Pour l’Union européenne, l’immigration de masse est la « nouvelle norme »

A propos Olivier Demeulenaere

Olivier Demeulenaere, 58 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières
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6 commentaires pour Pacte mondial pour les migrations : l’individu tout-puissant contre les peuples

  1. jsg dit :

    « Latif Alabdullah, 25 ans, récemment arrivé en Suisse, souhaite trouver les choses habituelles dont tout nouvel arrivant espère bénéficier, quel que soit le pays: un logement décent, un emploi correct », etc
    Et après on apprend que ce type a fuit son pays, qui pour lui ne représente rien. Ces gens se comportent comme des apatrides, qui viendront eux aussi accuser le pays où ils se réfugient de ne pas leur assurer une sécurité qu’il se refusent d’assumer dans leur pays d’origine.
    Ce que semblent ignorer ces individus, c’est que le pays qui les accueille, s’est construit sur le sacrifice d’autres hommes qui, eux ont faits face.
    Relisons La guerre des gaules pour se convaincre que tout individu qui passe une frontière sans autorisation est un envahisseur et rien d’autre. Que tous les pays qui l’on toléré ou subi ont été affaiblis dans leur culture, souvent pour longtemps et quelques fois à jamais.

  2. zorba44 dit :

    La vision politique du peuple français est que Macron migre vers la Terre Adélie, par exemple, où il pourra étudier l’histoire de ce territoire découvert par Dumont d’Urville…

    …On peut aussi lui suggérer les Galapagos qui sont réservées aux galopins de son espère, de la pire engeance – mais là ce serait peut-être trop chaud pour sa seigneurie !

    Jean LENOIR

  3. Le dodo dom dit :

     » l’individu tout-puissant contre les peuples »: mouais…. mais pas contre les armes! Et j’imagine bien l’armée de l’Onu le défendre en cas de guerre civile, mdr… tous ces abrutis avec des casques bleu/blanc en plastique.

  4. Nanker dit :

    « L’on ne parle plus du droit des peuples, l’on n’envisage plus la souveraineté des Etats »

    Cela corrobore la thèse développée par Bertez dans un billet publié il y a qques semaines : notre seul avenir à nous démocraties ouvertes (cad molles et faibles) EST dans la prise du pouvoir par un dirigeant fort qui gouvernera avec l’aide directe des forces armées. Les guignolades ONUsiennes sur le droit de chacun à s’installer là où il le veut (ben voyons…) risquent d’accélérer ce mouvement vers des régimes à poigne.
    C’est peut-être une bénédiction ce pacte à la noix…

    En parlant du Maroc personne ne s’indigne que ce soit la France qui ait financé à hauteur d’un milliard le TGV marocain que Paillasson pardon Macron est allé inaugurer ventre à terre la semaine dernière?
    Ne serait-il pas temps de restreindre les « liens » avec le Maghreb au strict minimum et recentrer notre coopération économique sur un axe Ouest-Est cad vers l’Europe de l’Est et la Russie?

    Dans une démocratie normale au lieu d’aller baiser les babouches du narco-trafiquant Mohamed VI on irait lui secouer les puces, non? Le shit marocain en plus d’avoir gangréné les banlieues a indirectement financé certaines filières terroristes françaises.
    Pourquoi alors tant de mansuétude envers le satrape de Rabat?

  5. Marc dit :

    Cela prouve bien que ce sont des Asselineau et des Florian Philippot qui veulent quitter l’Europe qui ont raison. Le carcan de l’Europe empêche les peuples et leurs politiques toute liberté de manoeuvre !….ils sont enchaînés face à ces organismes supra-notionnaux qui dépendent de la « communauté organisée  » !!!….Suivez mon regard !!!

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